Vespa PX per sempre ! (1977-2016)

Après la présentation de ma moto, voici venu le moment d'évoquer ma seconde passion motorisée, le PX !

Le PX est la dernière évolution d'une longue lignée de Vespa débutée en 1946 à moteur 2 temps et à vitesses à la poignée.

A l’époque où j’aurais pu passer le permis A, mes modestes finances  m’ont conduit intangiblement vers la 125 cm3 (accessible avec mon permis B) pour assouvir ma passion du 2 roues motorisé . 
Quel choix à l’époque ? Des motos accessibles mais anémiques (15 CV)  et pas très jolies   (Honda 125 Shadow, et consorts...), des motos excitantes (Cagiva Mito ) mais inaccessibles en coût d’achat et d’entretien , ou enfin, un scooter en plastique automatique moche et mortellement ennuyeux… 

Entre-temps, j’ai l’occasion de rouler sur une Vespa des années 60 (type N). Le déclic ! (  pas celui de Manara) ! 
Quitte à me traîner la nouille sur la route , autant le faire avec distinction  et avec un moteur pétillant avec qui on dialogue un minimum  (boîte de vitesse). 

Le PX s’est révélé un outil formidable  , tant pour le côté utilitaire, que pour le voyage . J'ai contracté le virus, il ne m’a plus quitté depuis...  .

Voici les PX qui se sont succédés dans mon garage 

PX125 (modèle 1999) - précédé du même modèle en noir - millésime 1998 (le premier )


PX125FL (modèle 2005)


PX200FL (modèle 2002) - exemplaire gris métal acquis en 2006 et repeint en rouge

....et plus récemment 2 PX125E des années 90 à frein AV à tambour




Aujourd'hui, 1 guêpe squatte toujours le garage 
Un splendide PX200E de 1993 déniché cette année à Vichy...














Alors, d’où vient le PX ? Plantons le décor avec un peu d'histoire...

L'Italie, comme beaucoup de pays européens, est exsangue au sortir de la seconde guerre mondiale.

La mobilité est un vrai problème pour la majorité des familles italiennes sans le sou, auquel va être apporté en 1946 par l’ingénieur Corradino d’Ascanio, sur commande de l'industriel PIAGGIO (alors constructeur de moteurs d'avion), une réponse de génie, la Vespa 98 ! 

Un véhicule économique et fiable (moteur 2 temps refroidi par air forcé), propre (tablier très protecteur).......... 




.............et infatigable (véritable mule à la capacité de chargement presque infinie)  
Photos prises au départ d'un périple de 11 heures pour rallier Prats de Mollo - frontière espagnole - (66) à Bourgoin-Jallieu (38).


Son succès est immédiat, et sera suivi de nombreux modèles fabriqués à Pontedera, près de Gênes.

En France, elles seront fabriquées de 1954 à 1962 sous licence par ACMA (Ateliers de construction de motocycles et d'automobiles) situé à Fourchambault, près de Nevers.


En 1977, au salon de Milan, on peut apercevoir sur le stand Piaggio un scooter géant  de 4 mètres de haut et pesant 600 kg : la Vespa Nuova Linea.

 
Ce scooter sera nommé plus tard Vespa PX et constituera la dernière Vespa classique  . Le succès sera planétaire ! 
Il sera décliné en 80, 125, 150 (spécifique au marché italien) et 200 cm3.


Même les clignotants sont au départ optionnels ! 


La publicité d'"époque" 

Les basiques de la Vespa traditionnelle sont conservés : coque autoporteuse en acier, moteur 2 temps, refroidissement par air forcé,  vitesses à la poignée, freins à tambours et bien sûr, une roue de secours ! 
Mais il y a des évolutions notables qui vont « moderniser » cette guêpe : l'apparition de clignotants (optionnels), d’un système de lubrification séparé (fini de faire son mélange !  ), d’un système anti plongée sur la suspension AV à bras oscillant qui améliore notamment la tenue de route , d'un allumage électronique, d'un démarrage électrique (optionnel) et de freins plus performants.

A partir de 1998, un frein à disque viendra équiper la roue AV. 
Cette touche de modernité va constituer une trahison pour les puristes (dont je fais partie ), qui considèrent qu’elle sonne le glas de la « vraie » Vespa. 

Sa production sera stoppée en 2007, après 30 années et plus de 300 000 exemplaires sortis des chaînes, puis reprise en 2011 (le filon pour Piaggio était finalement encore rentable , semble-t-il, même en adoptant un catalyseur castrateur   capable de passer les normes anti-pollution alors en vigueur...). 

Sa fabrication, désormais largement sous-traitée en Asie , met malheureusement à mal la fiabilité légendaire de ses aïeuls...

Aujourd’hui, le PX est désuet dans le paysage scootériste actuel, et dans le même temps, a été "boboïsé"  dans les beaux quartiers parisiens.
Il freine très modérément, roule incliné (poids latéral du moteur), ne tient pas la route sous la pluie (et moyennement sur le sec), ses performances sont modestes (8,8 CV et 90 km/h pour le 125 - 12,6 CV et 100 km/h pour le 200 cm3), mais rien à faire, après bientôt 20 ans de pratique, je l’adore toujours autant !  
Logique, ce n’est pas un scooter , c’est une Vespapapapapapa ! 

Et puis, c'est aussi surtout l'occasion pour moi de rouler encore en 2 roues avec ma moitié  (qui ne fait plus de moto), et ma petite puce   qui est toujours partante pour une balade bucolique...

Merci Tonton Benoît. Si tu peux nous parler de Lambretta, qui dans mon esprit profane est à Vespa ce que Pernod est à Ricard, je lirai avec autant de plaisir

Flat-win a écrit:Merci Tonton Benoît. Si tu peux nous parler de Lambretta, qui dans mon esprit profane est à Vespa ce que Pernod est à Ricard, je lirai avec autant de plaisir

  J'aime pô les Lambretta ! Je trouve ça (trèèèèèèèès) pas bô  ......................donc j'y connais rien 



Et pis, y paraît qu'on peut pas être Beatles et Rolling stones à la fois, alors...

Le PX est une machine étonnante, pour preuve, cette participation en 1980 à la deuxième édition du Paris-Gao-Dakar... 




4 P200E (200 cm3) au départ du trocadero...








 












...et 2 arrivés à Dakar !     

Principales modifications par rapport au modèle de série :
- réservoir à essence porté à 20 litres
- roues de 12 pouces
- filtre à air à l'avant de la selle
- protection moteur spécifique enduro

Merci Benoit  

 Benoit 

J'adore les passionnés !

Merci Benoit

Petit cadeau l'inoubliable visite de Rome en Vespa de Nanni Moretti dans le sublime film " Caro Diaro" (Journal intime)

Extrait:



La Vespa au cinéma c'est quelque chose !

Bill Carbu a écrit:Merci Benoit

Petit cadeau l'inoubliable visite de Rome en Vespa de Nanni Moretti dans le sublime film " Caro Diaro" (Journal intime)

Merci Bill  
L'affiche est tout aussi superbe que le film  , faudrait que je me la dégotte un de ces jours, pour égayer les murs de mon bureau...

Benoît a écrit:Une jolie balade dans le Forez l'été dernier (300 km dans la journée entre Rhône/Loire/Puy-de-Dôme), avec le 200 cm3 plus apte à franchir les cols...   

On te remercie pour les photos 

Tintin a écrit:

Benoît a écrit:Une jolie balade dans le Forez l'été dernier (300 km dans la journée entre Rhône/Loire/Puy-de-Dôme), avec le 200 cm3 plus apte à franchir les cols...   

On te remercie pour les photos 

Minute papillon ! J'ai mis les moufles du gars du sud...

Pour moi mes débuts c'était un Lambretta, avec cette sensation de liberté par rapport au Solex

Ca, c'est de la photo d'archive !  

Bonjour,

Très chouette, ce post, merci!

J'ai été en contact un temps avec un gars assez curieux qui importe des vespa fabriquées en Inde - où il y avait une usine dans les années 60-70 si je me souviens bien - qui les remet en état et qui les revend (http://vespa60s.blogspot.fr/ je crois).

Un jour, peut-être....

A bientôt
L.

LML ? qui sauf erreur fabriquait en Inde les vespa sous license ?

Non, a priori c'était vraiment Piaggio qui les construisait.

Un extrait du site que j'ai mentionné:

"Piaggio était implanté en Inde de 1961 à 1970, y faisait manufacturer des pièces & assembler des chassis Piaggio Vespas sous licence pour vendre ses mythiques Vespas dans ce marché important. Des centaines de Vespas dans leur jus n'attendent que le savoir faire de bons mécanos pour commencer une seconde vie... Il y a eu environ 150 000 Vespa V462 qui sont sorties des chaines de production indienne par Piaggio."

luc38 a écrit:Non, a priori c'était vraiment Piaggio qui les construisait.

Un extrait du site que j'ai mentionné:

"Piaggio était implanté en Inde de 1961 à 1970, y faisait manufacturer des pièces & assembler des chassis Piaggio Vespas sous licence pour vendre ses mythiques Vespas dans ce marché important. Des centaines de Vespas dans leur jus n'attendent que le savoir faire de bons mécanos pour commencer une seconde vie... Il y a eu environ 150 000 Vespa V462 qui sont sorties des chaines de production indienne par Piaggio."

Effectivement, Piaggio avait bien ouvert une usine en Inde, en 1966.
Aujourd'hui, il y en a encore une, construite au début des années 2010, pour répondre à la (très) forte demande du marché indien (scooters et triporteurs).

Le constructeur indien LML (Lohia Machinery Limited), quant à lui, a produit des Vespa PX sous licence Piaggio entre 1983 et 1999.
En 2008, il a repris la production de ces scooters (alors stoppée par Piaggio, au grand dam des inconditionnels de la vespa à vitesses ) sous sa propre marque, destinés principalement à l’export.
Leur succès fut tel (notamment en Italie), que Piaggio, en 2011, a décidé de ressusciter son PX  (z'avaient pas été très visionnaires sur ce coup là, nos amis italiens...  ), avec un moteur 2-temps conforme à Euro 3.

S'agissant des restaurations de Vespa asiatiques, méfiance , il existe pas mal de petits malins qui se sont lancés sur ce marché juteux du "vintage" et qui revendent à prix d'or des modèles importés d'Asie, simplement "remaquillés" au moyen d'une belle peinture pétante, mais dont les entrailles, "bricolées" de bric et de broc, se révèlent souvent très fatiguées ...

Bref, il vaut mieux rechercher une "vraie" Vespa italienne, voire française (production ACMA) et la restaurer soi-même, si besoin avec l'aide d'un Vespa Club local. Elle n'en sera que plus fiable, plus authentique.....et moins chère ! 

Merci pour ces infos riches et précises...
On sent l'expert

Mon agacement du jour...

Je plussoie.

Bientôt, on passera pour des criminels avec nos anciennes, et on sacrifiera le patrimoine industriel et la nostalgie sur l'autel du grand satan CO2.

Dommage...

Tu n'as pas compris Benoit, nos édiles sont tellement soucieux de nous apporter du bien-être...

Tiens mon Benoit, fais toi plaisir 

Tintin a écrit:Tiens mon Benoit, fais toi plaisir 

Merci mon Tintin, tu as su trouver les bons arguments pour m'apaiser...

Benoît a écrit:

Tintin a écrit:Tiens mon Benoit, fais toi plaisir 

Merci mon Tintin, tu as su trouver les bons arguments pour m'apaiser...

Avec beaucoup de retard, une autre pour toi 

C'est bien joli tout ça , mais ils sont où les gants CE ? 

Les koi ...

Cette fois-ci, la page de la Vespa 2 temps à vitesse est bel et bien tournée .
Après une parenthèse entre 2007 et 2011 (cf plus haut...) et à l'aube de ses 40 ans, la production du PX a définitivement cessé en 2016 avec l'adoption, au 1er janvier 2017, des normes anti-pollution EURO 4.
L'occasion de sortir une ultime version Settantesimo (coloris spécifique et bagagerie en cuir) célébrant, par la même occasion, les 70 ans de la Vespa .







Pour les aficionados, il ne reste plus qu'à prendre grand soin de leur PX , histoire de perpétuer encore longtemps le mythe de la Vespa "classique".

  Je le trouve très élégant et très bien fini ce dernier modèle...

yansandan a écrit:  Je le trouve très élégant et très bien fini ce dernier modèle...

Tu n'es pas le seul, les 30 exemplaires réservés au marché français sont très vite partis, malgré un tarif affiché plutôt coquet pour un 125 cm3 (4 099 euros).
La spéculation va déjà bon train, notamment sur LBC (entre 5 000 et 6 000 euros pour des occasions récentes....  ).

Au programme en 2018, de nouvelles aventures pour fêter les 25 ans de mon PX......mon premier rallye de régularité ! 

 Sympatoches !  

C'est toi qui choisi tes coéquipiers Benoît ? ou est-ce un tirage au sort ?

yansandan a écrit: Sympatoches !  

C'est toi qui choisi tes coéquipiers Benoît ? ou est-ce un tirage au sort ?

C'est un rallye qui fonctionne avec des équipes de 4 scoots (30 équipages maxi), soit tu constitues ton équipe au moment de l'inscription, soit l'organisation t'intègre dans une équipe.
Pour l'instant, je suis sans équipe (et inscrit comme tel), mais je suis en contact avec des parisiens qui devraient m'intégrer dans un team qui comporte déjà deux autres PX 200...
Programme :
J1 - Grenoble-Toulon (traversée vers la Corse la nuit)
J2 - Bastia - ?
J3 - ? - Ajaccio (traversée vers le continent la nuit)
J4 - Toulon - Grenoble 
De bonnes journées  de roulage en perspective ! 

Benoît a écrit:
Au programme en 2018, de nouvelles aventures pour mon PX......mon premier rallye de régularité ! 

  ... l'affiche est très sympa

Moustache7 a écrit:

Benoît a écrit:Au programme en 2018, de nouvelles aventures pour mon PX......mon premier rallye de régularité ! 

  ... l'affiche est très sympa

Offerte à l'inscription en format A2, je pense qu'elle va finir encadrée sur un mur...

Benoît a écrit:

Moustache7 a écrit:

Benoît a écrit:Au programme en 2018, de nouvelles aventures pour mon PX......mon premier rallye de régularité ! 

  ... l'affiche est très sympa

Offerte à l'inscription en format A2, je pense qu'elle va finir encadrée sur un mur...

En effet, elle peut car bien jolie. 

En juin dernier j'en ai croisé des paquets, il y avait des Vespa Days en Autriche, et voir tous ces "tas de tôles" déambuler sur le Grossglockner entre autres avait beaucoup de style. Tas de tôle est bien sur affectueux, peut-on détester le Vespa ?

Va falloir tenir la cadence...

Flat-win a écrit:En juin dernier j'en ai croisé des paquets, il y avait des Vespa Days en Autriche, et voir tous ces "tas de tôles" déambuler sur le Grossglockner entre autres avait beaucoup de style. Tas de tôle est bien sur affectueux, peut-on détester le Vespa ?

Va falloir tenir la cadence...

On va tâcher , en commençant par une fiabilisation de la guêpe récemment entamée : changement des disques d'embrayage fatigués + vidange de la boîte + changement des câbles (les vitesses commençaient à sauter) + changement des garnitures de freins AR.
Restera à lui mettre des chaussons tout neufs, pour éviter les trajectoires inopportunes... , et réfléchir au meilleur support pour la lecture de la cartographie.

Ouarf !