Vespa PX per sempre ! (1977-2016)

Jour 2
Le réveil sonne......il est 5h45 ! 
Pas trop le choix, on débarque à 7h00 et devons libérer les cabines à 6h30.
Je saute les yeux à moitié ouverts dans mon jean moto, enfile un tee-shirt et direction le p'tit déj' accompagné de Jérôme qui émerge aussi. Le spectacle est déjà sublime 








Bastia en vue...

Les mignonnettes ne vont pas tarder à retrouver la terre ferme 






Nous voilà sur l'Île de Beauté, direction la place du Marché.
Thierry nous abandonne le temps d'aller saluer une connaissance dans Bastia.





J'ai sorti et installé le jerrican que j'avais planqué dans un sac (sur le ferrie, ils sont interdits, même vides ! )
Cela nous permettra d'augmenter un peu notre autonomie dans des contrées parfois un peu désertes...

Nous sommes à 10 mn du premier départ (9h00) et premier coup de stress, le jeune parisien n'est toujours pas là...
Plusieurs tentatives téléphoniques vaines plus tard, il réapparait ! On ne sera pas encore éliminé ce matin .

9h00, la procédure de départ débute...


Le programme du jour


Nous voici parti sur les hauteurs de Bastia pour rejoindre la magnifique route de la Corniche, nous traversons Lavasina, Brando, Sisco, Porticciolo, Santa Cevera pour arriver à Macinaggio. Les paysages sont sublimes, la route on dirait faite pour nos guêpes...
Puis nous empruntons le col Saint Nicolas pour rejoindre Morsiglia et atteindre Nonza pour le check point du jour.







Grâce à mon très dévoué coéquipier Jérôme , vous avez même droit à quelques images capturées avec son iPhone...

Dommage les vidéos ne fonctionnent pas , mais bien quand même Benoit   ça donne envie , d'ici que je vende la gs pour une vespa 

Tu corriges le tir pour les vidéos et c'est top  

Et là, ça marche ?   
S'il y a un expert de Youtube qui traîne par là, j'y connais que dalle...(je les ai stockées en mode privé en pensant que ça suffisait pour les poster sur le forum, apparemment ce n'est pas le cas...)

Benoît a écrit:Et là ça marche ?   
S'il y a un expert de Youtube qui traîne par là, j'y connais que dalle...(je les ai stockées en mode privé en pensant que ça suffisait pour les poster sur le forum, apparemment ce n'est pas le cas...)

Non toujours pas visible Benoït 

Y'a plus qu'à attendre la venue du spécialiste en vidéos 

Benoît a écrit:Et là, ça marche ?   
S'il y a un expert de Youtube qui traîne par là, j'y connais que dalle...(je les ai stockées en mode privé en pensant que ça suffisait pour les poster sur le forum, apparemment ce n'est pas le cas...)

Si tu les metst en mode privés, tu dois inviter ceux qui peuvent regarder.
pour le forum il vaut mieux le mode public

alain

Finalement t'es meilleur que moi pour les videos  

Le pied avec ce paysage 

Nous ne traînons pas trop à Nonza car la place du village ne permet pas le stationnement de plus de 15 Vespa à la fois.
Nous prenons la route qui nous emmène à Saint-Florent en passant par Patrimonio.
C'est sur cette portion que nous rattrappons le Team BOLLAG (931) composée du boss du Bollag Motos Shop, enseigne suisse spécialisée dans le développement de pièces pour les Vespa des années 50, et des trois compères helvètes, Claudio, Reinhard et Robert. 

J'en profite pour faire une petite parenthèse sur le sujet sur lequel j'ai échangé de longues minutes avec le passionné Claudio, technicien son du théâtre de la ville de Bâle de son état, d'origine italienne et surtout le seul à parler français.


Ralph Bollag a une formation de mécanique de précision (normal pour un suisse  ) et vient sur les rallyes, comme celui des 3 Massifs, pour développer des pièces et des kits. 
Fondu de Vespa depuis sa plus tendre enfance, il usine lui même ses pièces (il dispose d'une fraiseuse) qu'il conçoit sur CAO, il dispose même d'un banc d'essai. 
Il m'a expliqué comment ils écument les rallyes, notamment en Italie et ses célèbres "Giro 3 Mari" (rallye des 3 mers) ou "500km delle Dolomiti" (500 km des Dolomites), pour accompagner Ralph Bollag dans ses bancs d'essai in vivo.


Voici à quoi ressemblent leurs montures...





Le magnifique Acma de Claudio dans son jus de 1952...(repeint en rouge, il a récupéré patiemment sa patine d'origine avec un jet haute pression, très délicat car il faut savoir s'arrêter à temps !)








J'en reviens donc à notre sujet, nous sommes sur le point de rejoindre nos amis suisses, et c'est là que la route, comme souvent sur l'île de beauté, se découvre tel un circuit pour Vespa : bitume impeccable, de belles courbes à ne plus pouvoir les compter, bref les tranquilles vespistes commencent à se dire qu'il faudrait voir à accélérer le rythme. 
Devant, nos quatre suisses droits comme des i, les bras écartés se lancent dans une chorégraphie endiablée. 
Derrière Jérôme et moi nous nous lançons un regard entendu : on les suit, on prend l'aspi....et on les pourrit ! 
Sauf que  .....ils envoient les sagouins ! 
Les fesses se reculent sur la selle, les bras se tendent, on va pas se laisser faire ! 

Les virages se succèdent. Vu de l'arrière le cortège ressemble à un grand serpent qui bourdonne, les trajectoires sont tirées au cordeau, les Vespa allègrement balancées d'un virage à l'autre. On a débranché le cerveau... 

On est quasiment en permanence en 3ème (entre 60 et 90 km/h) en tirant le régime maxi du moulin de nos 200 cm3, plus rarement en seconde dans de très rares épingles, on freine comme des trappeurs, la béquille frotte régulièrement par terre et.....ils sont toujours devant avec leur 150 cm3 antiques à 3 vitesses, leurs roues en 8 pouces (nous sommes en 10 pouces) et leurs freins à tambours qui couinent à chaque freinage appuyé !!!! 
Mais comment ils font ? 

A l'usure, en se crachant dans les gants, on finira par en déboîter deux  , mais les deux de devant ne verront jamais notre feu arrière... 
Quelques kilomètres plus loin, j'échange avec Jérôme (35 ans de Vespa au compteur) un regard hébété ....mais en même temps, quel pied !
Force est de constater : sacré préparation moteur, doublée de super pilotes  Respect messieurs 


Le poisson pilote des 4 furieux...

Les seules images que j'ai pu récupérer des missiles sol-sol helvètes, à l'occasion d'une halte...

encore merci

leurs tracassins tournent comme des horloges   (tu me diras pour des suisses     )

des jus comme j'aime  ,ça paye pas de mine mais ça avance

Merci de prendre le temps d'étoffer ton CR chaque jour Benoît.
Magiques les Helvètes.

Génial Benoît ton récit d'une course poursuite contre un équipage suisse 

As tu indiqué une vitesse relevée sur ton compteur ou n'est elle pas avouable ? quoiqu'il en soit 

... et à de telles vitesses, comment faites vous pour la régularité? pour ne pas arriver trop tôt?  

V

Pec a écrit:... et à de telles vitesses, comment faites vous pour la régularité? pour ne pas arriver trop tôt?  

V

Ils s'arrêtent et vont siroter une binouze.

Brigitte a écrit:Génial Benoît ton récit d'une course poursuite contre un équipage suisse 
As tu indiqué une vitesse relevée sur ton compteur ou n'est elle pas avouable ? quoiqu'il en soit 

Tu confonds avec une  !  
Non, mais ce n'est pas tant la vitesse de pointe somme toute modeste (guère + de 100 km/h pour un 200 cm3 non préparé) qui peut être surprenante, que la vitesse de passage sur des parcours sinueux (revêtement en parfait état impératif vu la conception rustique de l'engin).

Pec a écrit:... et à de telles vitesses, comment faites vous pour la régularité? pour ne pas arriver trop tôt?  
V

Lumix a écrit:Ils s'arrêtent et vont siroter une binouze.

Ben voui, rien de telle qu'une Pietra bien fraîche pour reprendre des forces !   
Pour aller un peu plus loin dans la réponse, le choix de la plupart des équipages est d'"avionner" le matin, pour en suite "gérer" durant l'après-midi (octroi de pauses et/ou résolution d'éventuels soucis mécaniques).

Petite pause, après cette course poursuite mémorable, histoire d'attendre le retour de nos deux compagnons restés derrière...



Nous poursuivons notre route direction Saint-Florent où nous opérons une prise de carburant indispensable, car nous ne retrouverons pas de station avant 100 km.
En effet, nous bifurquons sur la D81 vers le désert des Agriates. Le changement de décor est radical ! La végétation et la présence humaine se font rares....
Il est 13h00, les estomacs se creusent  (le p'tit déj pris à 6h00 du Ferry  est un lointain souvenir...), nous décidons de nous arrêter à Casta, dans un petit restaurant familial La Casa di Chiara (tiens, le prénom de ma choupette ). 
Nous retrouvons une autre équipe déjà attablée. Chance pour nous, la patronne, ne servira plus de couverts après notre arrivée, plus rien dans le frigo !
Adorable, elle fera tout pour nous assurer un service rapide pour que nous puissions repartir moins d'une heure plus tard...




Pour ma part, je me suis régalé de cannelloni au brucciu... 

  Merci Benoît  de nous faire partager avec des CR aux petits oignons.
  Respect à toutes ses anciennes qui vous donnent le meilleur d’elles-memes et à leurs pilotes mécanicien qui leur redonnent une seconde vie.

  Pour la suite, êtes-vous bien placés au général ?

La course poursuite avec les meilleurs, c'est trop bon !
...et apparemment, les cannellonis au brucciu aussi  
Ça va être géant votre aventure!
Profite, je vois que c'est bien parti  

V

Nous voici rassasiés, il est l'heure de se remettre en route 
Direction le col de Bocca di Vezzu, encore un beau morceau de bravoure côté trajectoires, tant le ruban est de bonne qualité 
La suite sera plus compliquée quand nous empruntons la route qui va nous conduire à Olmi Capella. 
Des vaches à tous les virages , et une route très dégradée. Nous modérons sensiblement l'allure, l'important est de rester sur nos deux roues 
Un présentiment qui va se révéler juste, à l'occasion d'une descente à allure modérée (60 km/h), je suis sur le point d'appréhender une épingle et amorce un freinage quand je sens mes roues s'enfoncer dans la route. Les gougnafiers, ils ont gravillonné la route à coup de grandes pelletées !  
La main droite sur la poignée de frein, le pied gauche qui enfonce la pédale, je sens ma machine partir à droite, puis à gauche, je serre très fort les fesses à l'approche du pré en contrebas qui me fait face et qui s'approche à la vitesse de la lumière...
Je ne sais par quel miracle, je parviens à rester sur mes roues et stoppe la roue avant à 20 cm de la bordure de la route 
Le temps de me remettre de cette bonne suée sous le casque, mon regard se déporte vers la gauche au niveau de l'épingle, j'aperçois trois de nos compères helvètes qui sont arrêtés, l'un assis au sol, se tenant l'épaule. Nous apprenons qu'il a eu moins de chance que moi, et qu'il a couché sa guêpe en se réceptionnant sur l'épaule, tout en peaufinant une jolie "pizza" sur le mollet que son short traditionnel tyrolien en cuir n'a pas pu protéger...
Dur au mal, le gaillard repartira et bouclera l'épreuve. 
Un bricolage à permis de maintenir en fonctionnement son embrayage à la poignée dont la pièce de rechange est quasi introuvable, vu l'ancienneté du modèle.


Stigmates de la chute...

Nous nous approchons de la fin de l'étape, après avoir passé Pioggiola, nous nous orientons vers l'Île Rousse, et plus précisément, Monticello.
A quelques kilomètres de notre but, nous nous accordons une petite pause Pietra.
Plusieurs équipages ont eu la même idée, et comme nous, procèdent à une ultime vérification de l'heure d'arrivée théorique les concernant.

Incapable d'estimer la distance exacte restant à parcourir, nous optons pour nous lancer 5 minutes avant l'heure fatidique. Toujours dans l'objectif d'arrivée au plus près de notre horaire, Jérôme s'arrête à une intersection et se connecte à Google Map qui lui indique de prendre une bifurcation en contrebas de la route.
Mal nous en a pris !
Nous arrivons quasiment à la minute près au poste de contrôle. Tout à notre joie de notre performance du jour, le responsable du poste de contrôle nous demande de lui remettre notre carte de jeu. 
- Une carte de jeu ?
- Ben oui, la carte qu'on a dû vous remettre là-haut, à 500m, au passage du check-point "surprise" !
-   

Voila, à être trop obsédés par la pendule, nous avons été pris par la patrouille, coupable d'une "tricherie" de 300 m sur un itinéraire de 226 km !!! 
Et nous ne serons pas les seuls, loin de là. 
Ceci n'est pas une consolation, car en se voyant infliger une pénalité de 10 000 points, nous savons que nous ne courrons plus pour un top ten que nous visions secrètement.
Au final, nous sommes classés 23ème de l'étape (sans cette petite facilité, nous finissions 8èmes...  ). 
Dépités les premières minutes, nous réalisons que le plaisir des moments rares que nous vivons sur nos Vespa prend largement le pas sur toute performance quelle qu'elle soit. 
C'est donc le coeur léger que nous prenons nos quartiers dans la résidence de vacances qui nous accueille.....avant de filer à l'apéro ! 



Notre point de chute est l'occasion pour moi de  quelques consoeurs...




















J'adore l'humour luxembourgeois ! 






Et pour conclure, spéciale dédicace à Tintin 

Il y a quelque chose qui me dit que la carrosserie de « la chartreuse » n’est pas d’origine et son garage est très près de Voiron.

Dommage, la petite resquille de fin d’étape vous coûte un peu cher mais la bonne humeur prend le pas 

M'dame Hortense a écrit:Il y a quelque chose qui me dit que la carrosserie de « la chartreuse » n’est pas d’origine et son garage est très près de Voiron.

Je confirme , c'est le scoot du chef de l'équipe 910, composée de grenoblois, et inscrite sous le nom de......."Les Chartreux" 

Trop jolies toutes ces guêpes!  
La rouge, la jaune, la vieille dans son jus, la spéciale Chartreuse, moi qui n'en était pas fan au départ, je les veux toutes
Super ton CR et tes photos (ben, comme d'hab', quoi... )
Merci Benoît

V

Jour 3

Lever à 7h00, pour moi, la 1ère "grasse mat'" depuis 3 jours ! 
La soirée s'est terminée vers minuit pour la majorité, après un bon repas (un peu arrosé mais pas trop, quelques bières l'avaient précédé... ), des discussions enflammées sur la journée et l'occasion de faire connaissance avec d'autres concurrents, d'échanger aussi sur notre passion commune. 
Pour conclure, une petite chartreuse avant d'aller se coucher (ce ne sont que des plantes, ça ne peut pas faire de mal...  ). 
Bon, certains en ont un peu (beaucoup) abusé, malgré tout, z'avaient un peu mal aux cheveux au petit jour... .


Philou, le mécano en chef nantais de l'équipe (en fait, clermontois d'origine), s'est offert une nuit à la belle étoile...


Le programme du jour : 2ème et dernier jour de roulage en Corse...


P'tit déj' avalé, nous préparons les sacs et les remettons à l'organisation pour le chargement dans le camion. Nous ne gardons que l'indispensable pour le bateau.
Il est presque 8 heures, nous nous apprêtons à regagner la place centrale de l'Île Rousse où sera donné le départ.







Thierry, notre p'tit parisien a une mauvaise surprise : il a perdu la moitié du contenu de son réservoir pendant la nuit (nous avions fait le plein, la veille, juste après l'arrivée).
Nous suspectons un problème de pointeau dans le carbu, vu qu'il n'avait pas fermé son robinet d'arrivée d'essence.
L'assistance technique du rallye est du même avis, et lui conseille de rouler comme ça, en fermant le robinet à chaque arrêt.

Il repart donc faire le plein et nous rejoint au lieu de rendez-vous.







Le rassemblement s'opère sur la place principale, nous faisons tamponner nos carnets de bord, le temps d'un dernier café en terrasse et nous nous présentons sur la ligne de départ. Malgré la déconvenue de la veille, nous somme motivés comme jamais pour performer ! 

Pec a écrit:Trop jolies toutes ces guêpes!  
La rouge, la jaune, la vieille dans son jus, la spéciale Chartreuse, moi qui n'en était pas fan au départ, je les veux toutes
Super ton CR et tes photos (ben, comme d'hab', quoi... )
Merci Benoît

V

Merci Vincent   , perso j'ai un (très gros) faible pour la 180 Super Sport de 1966  (la rouge sur les photos) qui était le modèle sportif de la gamme à l'époque (180 cm3, 10 CV, 105 km/h). 

Aujourd'hui, c'est un modèle très rare, tout comme les pièces moteur...
L'autre 180 SS présent sur le rallye, propriété du boss de la concession Piaggio à Grenoble, est aussi à tomber...   

9h09 - C'est reparti !

Nous filons vers Calvi en longeant la côte, les points de vue sont à nouveau époustouflants, malgré des portions de route parfois au revêtement médiocre...








Nous repiquons vers Curzo par le Col de Palmarella, puis le Col de la Croix


A l'occasion d'un ravitaillement carburant, les soucis de Thierry s'aggravent, son PX pisse l'essence robinet fermé ! 
Philou décide d'ouvrir le coeur de la bête pour poser un diagnostic.
Il sera vite posé, durite d'arrivée d'essence qui se balade toute seule !!!
Il s'avère que le flexible est plus court que le modèle standard (on apprendra plus tard que le mécano qui a monté le kit 177, également sur le rallye, ne disposait pas de la référence préconisée et qu'il avait fait avec les moyens du bord...).
Résultat, trop tendue, la durite s'est probablement désolidarisée à l'occasion d'un dos d'âne ou portion dégradée de la route.
Réparation de fortune OK, back in the race !








Jérôme a profité de l'arrêt au stand pour faire des emplettes dans la boutique de la station, et customiser son GT  

A l'occasion d'une autre halte, nous croisons un italien amateur de vieux flat-Twin légèrement modifiés  ...et parfaitement adapté aux routes de Corse (guidon ).






L'heure du repas approche, il est temps de rallier le check point à Porto et de récupérer nos paniers repas prévus par l'organisation.
La musette récupérée, nous filons sur les merveilleuses calanques de Piana qui se découvrent sous nos roues à chaque virage...





Nous stoppons dans une forêt où nous partageons la table avec des randonneurs, intrigués par le passage de toutes ces Vespa. 
Nous leur expliquons bien volontiers, nos sandwichs à la main 

C'est reparti, nous redescendons pour arriver à Cargese. L'envie est trop forte, nous filons prendre un café sur la plage 


Mes compagnons de route prennent même quelques minutes pour aller piquer une tête 

Il nous reste désormais à rejoindre Ajaccio par le col U Castaldu, Ambiegna.
Nous empruntons des routes en très mauvais état, limite tout chemin, pendant 15 km.
Puis c'est Sari d'Orcino, et nous attaquons le col de Sarcoggio.
Ca se complique lors de l'ascension, à la sortie d'un virage, je casse mon câble d'embrayage en passant la 3ème.
Je déballe la trousse à outil, un câble de rechange et Philou s'y colle...




Là où j'aurais mis une bonne demi-heure à réparer, c'est bouclé en moitié de temps... 

Pendant ce temps, Thierry l'oreille au téléphone nous informe que c'est la mi-temps de France-Argentine (1-1).

Un coup de kick, les brelons repartent, nous apercevons le Golfe d'Ajaccio avant d'entamer la descente.
Dernière halte, nous vérifions notre horaire d'arrivée et fonçons vers la ligne d'arrivée.
Nous arrivons au poste de contrôle.......à la seconde près ! 
L'Argentine vient de marquer, la France ne mène plus que 4 à 3.
Nous nous désaltérons dans les locaux du vespa Club d'Ajaccio qui nous accueille pour l'occasion.
La France est en quart de finale de la coupe du monde.

Rendez-vous est donné à tous à 20h00, sur le port maritime, pour la procédure d'embarquement 







Embarquement effectué avec deux heures de retard, notre attente me donnera l'occasion d'échanger avec de très sympathiques concurrents luxembourgeois, et des membres de l'organisation.

Nous réalisons que dans 24 heures, cette aventure prendra fin. Petit coup de mou .

Réunis au bar du pont supérieur, je paye ma à Philou, pour son précieux coup de main mécanique 
Lui aussi déprime un peu, face à la perspective de bientôt retrouver le continent...

Nous nous consolons avec notre classement du jour, nous sommes 10ème de l'étape.

Jour 4

5h45 - Une voix féminine nous réveille au micro dans la cabine, nous sommes en approche de Toulon.
A 7 heures, j'en ai bien la confirmation 




Prêtes à débarquer !


Nos quatre montures parées pour le départ de la dernière étape, sur la plage du Mourillon


Le programme de la 4ème étape

8h30 -Le soleil est déjà bien présent. Après avoir fait les pleins de carburant, d'huile et la pression des pneus, nous prenons un café en terrasse dans l'attente du départ.
Echange avec un retraité toulonnais qui revient de son bain de mer matinal, et qui nous vend sa ville : soleil toute l'année, côté populaire préservé, immobilier pas délirant, etc. Plutôt convaincant  

9h09 - C'est parti !
Motivés comme la veille, nous voulons finir à Grenoble en beauté.
Petit morceau d'A57 pour rejoindre Belgentier, seul check point de la journée. Je préviens mes coéquipiers de cet arrêt impératif au départ.
D554, direction Saint-Maximin, nous arrivons rapidement à Belgentier où plusieurs scooters sont déjà en quête de faire tamponner leur carnet de route par un commerçant.
En effet, cette fois-ci, pas de lieu pré-défini par l'organisation, il faut se débrouiller.
J'amorce un arrêt au centre du village.....et le reste de l'équipe continue sa route !
Et les gars, regardez vos rétros, regardez les panneaux, on est à Belgentier !!!
Je tente ma chance dans une boulangerie où la vendeuse accepte de m'apposer un coup de tampon avec un large sourire , amusée par le concept de notre épopée...
Je ressors, et tente des coups de bigo pour tenter de rassembler le troupeau.
Le problème c'est qu'ils se sont mis en tête de suivre des motos (qui roulaient à un rythme compatible avec de celui de nos petits moulins ) jusqu'à ce quelles quittent notre itinéraire. Et ça a duré près de 20 bornes pour celui (Philou) qui a tardé à consulter son téléphone !!!!
Bref, longues minutes d'attente, le temps que les piteux scootéristes fassent l'aller-retour pour chercher le précieux coup de tampon, sans lequel, la pénalité rédhibitoire serait tombée à l'arrivée...



Philou, la prochaine mousse ça va être pour toi... 

Près de 40 minutes plus tard, nous sommes prêts à reprendre la route, nous convenons que je resterai devant pour ouvrir la route  
Nous savons, dès à présent, que ça va être chasse patate toute la journée. 
En effet, de retour sur le continent, ce n'est plus une moyenne de 30 km/h qu'il faut tenir aujourd'hui, mais 45 km/h.
Nous croisons les doigts pour qu'il y ait un minimum d'imprévus...

Nous "avionons" pour tenter de rattraper un peu de temps perdu. Brignoles, puis Barjols où l'on commence à retrouver quelques équipages partis après nous.
A la sortie de Barjols, mon Cardo sonne dans le casque, c'est Thierry : "Arrête-toi au bord de la route, Jérôme a crevé de la roue arrière".
Le changement de roue prend une petite vingtaine de minutes, la course contre la montre reprend .
Petite pause désaltération (Philou règle sa dette matinale ), près du verdon. Le soleil tape sur les casques, la chaleur commence à être torride.

Direction Quinson, puis Valensole et ses magnifiques champs de lavande . Gare aux abeilles !
Nous stoppons pour un ravitaillement carburant et patatras, Jérôme découvre que son tube de guidon est fêlé. Il ne peut plus passer de vitesses et est obligé de rouler en 4ème, tout en maintenant le guidon...Il reste 200 km avant l'arrivée .
Conseil de guerre. Que fait-on ?
Jérôme propose récupérer l'autoroute jusqu'à Grenoble et nous attendre à proximité de l'arrivée. On l'en dissuade, trop dangereux.
On est parti à quatre, on arrivera à quatre. Enfin, on va essayer...
Le choix est fait de rouler en binôme, j'ouvre la route au scoot en sursis, et Philou roule avec Thierry qui a du mal à suivre la cadence avec les longs bouts de droit le long de la Durance.

L'horloge tourne, après une dernière pause boisson (la chaleur est étouffante), nous repartons de Laragne Monteglin en compagnie d'une autre équipe, parisienne.
Direction Serre et col de Lus-La-Croix-Haute.
Quelques kilomètres plus loin, nouvelle tuile : l'écrou du moyeu de la roue avant du GT de Jérôme est en train de déserrer ! .
Nouvelle pause technique.




On fait le tour de nos trousses à outils, malheureusement pas de clé de 22...
Resserrage de fortune à l'aide d'un tournevis et d'un marteau, puis changement de la goupille.
20 minutes perdues de plus, cette fois-ci, c'est sûr, on ne rentrera pas dans les temps.

Nous repartons le couteau entre les dents, Vif, Monestier-de-Clermont, on dépasse un nombre incalculable de voitures dans les descentes (retour de WE ?), Jérôme parvient à maintenir son guidon, crame quelques feux rouge dans les patelins  pour éviter les séances de poussette pour redémarrer sa guêpe, et arrivés à Varces, le groupe se reforme ........sauf que je vois notre jeunot parisien qui trace tout droit sans nous attendre, frustré (l'avouera-t-il plus tard) d'une journée à nous suivre à distance.
Pas grave, me dis-je, il a lu son road book et va prendre la sortie 2 sur la rocade sud de Grenoble, direction Saint-Martin-d'Hères. Ben...non 
On va donc l'attendre une bonne vingtaine de minutes sous un pont , à quelques hectomètres de l'arrivée, le temps qu'il fasse son tour de manège .
Nous parvenons, au final, à rallier la ligne d'arrivée à 17h55, soit 40 minutes au-delà du chrono requis.

C'est néanmoins avec la satisfaction du devoir accompli, que nous nous soumettons aux dernières vérifications kilométriques et de tamponnage.
A plusieurs moments de la journée, on pensait vraiment ne pas arriver à quatre. Aujourd'hui, notre exploit n'est ni kilométrique, ni chronométrique .

Les derniers franchiront la ligne deux heures plus tard sous les  des présents .

Le classement est égrené par l'organisation, nous sommes 18ème de la dernière étape et.......16ème sur 32 au classement général.
Pour une première, et vu les circonstances de la 2ème étape (pénalité) et les soucis mécaniques du jour, c'est finalement pas trop déshonorant d'être dans la 1ère partie de tableau .

J'enchaine avec les 100 km qui me séparent encore de Lyon, tout à mes émotions des quatre jours que je venais de passer. 
Après 1 400 km parcourus en 4 jours, elle est plutôt vaillante ma petite guêpe de 25 ans : RAS, à l'exception d'un câble d'embrayage 

J'en retiens une expérience inoubliable, des images, des senteurs, des moments de partage mémorables avec des gars que je ne connaissais encore pas il y a 15 jours, et des rencontres de passage, au gré de nos différentes haltes. Une chose est sûre, tous sont prêts à remettre le couvert dès demain !

L'état d'esprit est très proche de celui des Flatapak ou autres Rencontres dans l'Est : convivialité, joie de rouler ensemble, dépaysement total , la seule vraie différence : les scootéristes ont plus souvent les mains dans le moteur ! 



Enfin, un grand coup de chapeau à l'organisation (11 bénévoles du Vespa Club dauphinois) qui travaille toute l'année à cet évènement depuis 2012, le résultat est bluffant . 
Parmi eux, Delphine, également présidente du Vespa Club de France, en est un parfait chef d'orchestre 
c'est qu'il faut les gérer, les 130 brelons et leurs occupants, sans parler des 2 traversées en Ferry. 
Tout a été impeccable du jeudi au dimanche 

Merci à mes lecteurs, c'était un peu long, mais quand on est passionné on est forcément bavard...

Benoît a écrit:
L'état d'esprit est très proche de celui des Flatapak ou autres Rencontres dans l'Est : convivialité, joie de rouler ensemble, dépaysement total , ....

Merci à mes lecteurs, c'était un peu long, mais quand on est passionné on est forcément bavard...

Te lire est un plaisir, et ta prose laisse transparaitre le votre. On en viendrait presque à chercher une de ces attachantes bestioles  

Flat-win a écrit:

Benoît a écrit:
L'état d'esprit est très proche de celui des Flatapak ou autres Rencontres dans l'Est : convivialité, joie de rouler ensemble, dépaysement total , ....

Merci à mes lecteurs, c'était un peu long, mais quand on est passionné on est forcément bavard...

Te lire est un plaisir, et ta prose laisse transparaitre le votre. On en viendrait presque à chercher une de ces attachantes bestioles  

Je confirme Benoît que te lire dans tes aventures avec ta vespa plus familièrement dite la guêpe est un réel plaisir d'autant qu'on ne sait jamais comment se finira votre journée puis votre parcours avec beaucoup de rebondissements duS au fait que vous roulez avec des antiquités

Nous, le béhèmistes du forum n'avons pas autant de mérite avec nos motos ultra modernes avec toute l'électronique embarquée que vous et d'autres qui vous faites le plaisir de rouler avec des mamies qu'elles quelles soient 

Tu vas pouvoir souffler un peu car ce n'est pas de tout repos votre escapade 

Gros bisous et merci pour cet haletant CR 

Nom d'une pipe ! J'ai failli louper ce CR.
Superbe lecture, et belles photos qui donnent envie de s'évader.
Sinon, je note qu'il n'y a pas d'équipages italiens...

Benoît a écrit:

C'est fabuleux ces vespas et tout ce que vous pouvez embarquer dessus   Par contre, j'ai pas réussi à voir où vous planquiez les rames ...

Belle aventure humaine et un plaisir certain à te lire Benoit

Flat-win a écrit:
Te lire est un plaisir, et ta prose laisse transparaitre le votre. On en viendrait presque à chercher une de ces attachantes bestioles  

Attention, c'est très contagieux...

Brigitte a écrit:Je confirme Benoît que te lire dans tes aventures avec ta vespa plus familièrement dite la guêpe est un réel plaisir d'autant qu'on ne sait jamais comment se finira votre journée puis votre parcours avec beaucoup de rebondissements duS au fait que vous roulez avec des antiquités
Nous, le béhèmistes du forum n'avons pas autant de mérite avec nos motos ultra modernes avec toute l'électronique embarquée que vous et d'autres qui vous faites le plaisir de rouler avec des mamies qu'elles quelles soient 
Tu vas pouvoir souffler un peu car ce n'est pas de tout repos votre escapade 
Gros bisous et merci pour cet haletant CR 

On ne sent pas la fatigue sur le moment, un peu plus au retour... 

Aindien a écrit:Nom d'une pipe ! J'ai failli louper ce CR.
Superbe lecture, et belles photos qui donnent envie de s'évader.
Sinon, je note qu'il n'y a pas d'équipages italiens...

En fait, il y a pleins de faux italiens, Grenoble a une longue histoire avec nos voisins transalpins...

Eric a écrit:C'est fabuleux ces vespas et tout ce que vous pouvez embarquer dessus   Par contre, j'ai pas réussi à voir où vous planquiez les rames ...
Belle aventure humaine et un plaisir certain à te lire Benoit

Normal, nos guêpes sont amphibies...

Benoit tu dis avoir été bavard, mais continue! ton CR est un régal et j’en reprendrai bien un petit bout du CR.
A te lire on courrait presque acheter une Vespa pour rouler sur les routes Corse.

Merci de m’avoir fait rêver et bravo 

M'dame Hortense a écrit:Benoit tu dis avoir été bavard, mais continue! ton CR est un régal et j’en reprendrai bien un petit bout du CR.
A te lire on courrait presque acheter une Vespa pour rouler sur les routes Corse.

Merci de m’avoir fait rêver et bravo 

  
La Corse, je crois que je pourrais la faire en skate, tellement c'est beau !  (....et ce n'est pas Sergem qui me démentira ).

Benoit, j'ai adoré ton CR, tu ne veux pas repartir en rallye pour nous raconter encore? 

Syssy a écrit:Benoit, j'ai adoré ton CR, tu ne veux pas repartir en rallye pour nous raconter encore? 

Merci Syssy  , ce serait bien volontiers , sans ces contingences bassement matérielles...

Merci encore pour ce CR qui permet de s'évader un peu pour ceux qui sont cloués chez eux pour de basses raisons matérielles (Ben oui, pas tout le monde à une Vespa dans son garage   ).

jcfer a écrit:Merci encore pour ce CR qui permet de s'évader un peu pour ceux qui sont cloués chez eux pour de basses raisons matérielles (Ben oui, pas tout le monde à une Vespa dans son garage   ).

A noter que les varois n'étaient pas en reste, super accueil du Vespa Club de Toulon... 

 
bravo Benoit

une belle aventure, une belle prose

merci pour le partage et les images

alain

Merci Benoit pour ce superbe CR, cela fait du bien quand on est au taf de s'évader par procuration...

Benoît a écrit:

jcfer a écrit:Merci encore pour ce CR qui permet de s'évader un peu pour ceux qui sont cloués chez eux pour de basses raisons matérielles (Ben oui, pas tout le monde à une Vespa dans son garage   ).

A noter que les varois n'étaient pas en reste, super accueil du Vespa Club de Toulon... 

Au fait, tu ne nous as pas dit : ton bidon de carburant tu as pu l'emporter dans le bateau (j'ai vu sur certaines photos que d'autres concurrents en étaient équipés) ?

alain resseguier a écrit:  
bravo Benoit
une belle aventure, une belle prose
merci pour le partage et les images
alain

Merci Alain 

F2X a écrit:Merci Benoit pour ce superbe CR, cela fait du bien quand on est au taf de s'évader par procuration...

 F2X, si on peut aider...

jcfer a écrit:Au fait, tu ne nous as pas dit : ton bidon de carburant tu as pu l'emporter dans le bateau (j'ai vu sur certaines photos que d'autres concurrents en étaient équipés) ?

Oui, j'ai pu !    Vidé, emballé et emporté en bagage à main à chaque embarquement