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Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
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Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
Doux Jésus; Doux Jésus; Doux Jésus; implorais-je.
C'est étonnant comme on trouve vite le chemin de la foi quand on est dans la peine.
Doux Jésus; Doux Jésus; Doux Jésus, implorais-je....
Sur un freinage de trappeur, vous avez déjà en général, une bonne raison d'implorer Doux Jésus
Sur un freinage de trappeur à cent mètre d'un radar, vous avez deux bonnes raisons d'implorer Doux Jésus.
Si juste avant d'attraper les freins vous êtes au moins sur un 200, c'est indéniable, il faut implorer Doux Jésus.
J'avais bien entendu tout essayer avant de déranger le Seigneur : Debout sur les freins, bras tendu pour encaisser le transfert de masse, pied gauche à terre pour améliorer le freinage...mais ça ne suffisait pas.
Doux Jésus; Doux Jésus; Doux Jésus; implorais-je...
Quand j'étais petit, tout les dimanche j'avais ma petite corvée : Il fallait que j’aille à la messe. Ma mère me confiait 5 francs pour la quête, que je confiais à mon tour au paroissien qui faisait l’aumône.
Un jour je m'étais dit qu'il fallait que ma petite corvée devienne rémunéré. L'affaire était simple, il suffisait juste de détourner le grisbi, tout en rusant pour ne pas éveiller l'attention du Seigneur. Il prendrait sûrement mal de se faire plumer son argent, qui plus est, par un imberbe du slip.
C'est donc en effectuant de petites ponctions que j'avais commencé mes détournements de fonds privés. L'astuce était simple, sur le chemin de l'église je m'arrêtais à la boulangerie, et j'achetais pour 50 Centimes de bonbons, et il restait tout de même 4,50 Franc pour le locataire des Cieux.
Voyant que les foudres du Seigneur ne s'étaient pas abattues sur moi, j'avais augmenté le tarif en achetant pour 1 franc de bonbons.
Ne voyant toujours rien venir du ciel, j'étais très vite passé à 2,50 Francs, et du coup, j'attendais avec impatience le dimanche suivant, tout en continuant à blanchir mon magot chez la boulangère.
Et puis un jour j'avais tenté le jackpot : Les yeux levé au ciel, je m'étais adressé à Jésus :
- Doux Jésus, je vous propose un nouveau système de partage. J'ai 5 pièces de 1 Franc, je vais les jeter en l'air. Tout ce qui reste en l'air c'est pour vous, tout ce qui retombe est pour moi.....Ça vaut vraiment pas le coup d'être le maître du monde, d'avoir des supers pouvoirs, et de perdre à un jeu aussi con.
Pendant l'aumône, il allait falloir user d'un fin stratège pour ne pas filer mes gains. Je m'étais donc placé sur le milieu du banc, loin de l'allée. Le paroissien chargé de la quête n'allait sûrement pas venir me chercher à cet endroit quand même.
Je n'avais jamais senti une aussi grande pression sur mes épaules de moineau. Il était là le percepteur, droit dans ses bottes. Du coin de l’œil, j'observais un grand gaillard moustachu, la soixantaine bien tapée, sapé d'un long pardessus qui ne devait sortir que les dimanche et les jours d'enterrements. Les trois ou quatre personne placées à ma gauche s'étaient déjà acquittés de leur dû et lui, tendait la corbeille vers moi pour que je m'exécute.
Ma stratégie c'était de ne pas le regarder, faire comme si je ne l'avais pas vu. Je n'avais jamais eu l'air aussi attentif à ce que racontait le curé.
Mais le contrôleur des impôts n'avait pas l'air de vouloir lâcher le morceau, il était toujours là, à ne pas broncher, me tendant la corbeille. Cette situation était pesante...très pesante... mais je résistais. Ne le regarde surtout pas me disais-je, ne le regarde pas me martelais-je. Si tu le regardes, c'est mort.
Il s'était passé quelque chose qui allait tout faire basculer. Mes voisins de gauche s'étaient aperçu qu'il y avait un problème, et eux aussi avaient posés leur regards sur moi.
S'en était trop , j'avais l'impression d'avoir le centre des impôts de Bercy et tout son personnel sur les épaules...J'avais tourné la tête.
Le simili Cahuzac pourfendeur des évadés fiscaux, avait planté son regard dans le mien, je n'avais pas pu m'en détourner, il m'avait ferré. J'avais bien tenté de résister en faisant mine de ne pas comprendre ce qu'il voulait, mais quand avec la corbeille pointée vers moi, il avait froncé les sourcils et mit un coup de menton à mon encontre, j'avais compris que la partie était perdue : Le magot changeait de main, avec toute les conséquences qu'il y allait avoir sur l'économie du commerce locale.
Il était passé au banc suivant, sourire en coin, l'air de dire : Faut pas me la faire, moi aussi j'ai porté des culottes courtes.
Le repenti de la fraude fiscale avait l'air d'être fier de son coup. Judas, va !
D'un rouges vifs, les disqueuses à plaquettes pulvérisait un nuage de férodo suffisamment vaste pour filer le cancer des poumons à la moitié de la population Chambérienne, le té inférieur flirtait avec les fourreaux de fourches, l'asphalte était en train de tondre les pneus et attaquait ma chaussette gauche, et moi je cherchais une aide céleste.
Doux Jésus doux Jésus Doux Jésus, implorais-je, je vous jure que je vous rendrai le double de ce que je vous dois....avec les intérêts. S'il vous plaît ! Heeeeeelp ! Heeeeeelp !
Il n'a pas dû avoir le temps de s’exécuter. Lorsque je suis passé devant le barbecue, l'aiguille avait l'air d'être collée sur le 170. J'étais dépité.
Et puis je m'étais ressaisi : « Mais non ! En fait j'ai freiné tellement fort que l'aiguille n'a pas eu le temps de descendre, mais oui c'est ça, en fait je roulais doucement »....Ce doit être humain cette façon de s'accrocher aux feuilles quand on tombe de l'arbre. J'ai déchanté quand un individu plutôt patibulaire, habillé en bleu, assis surune moto, un tréteau me faisait signe de m'arrêter...
Avant de prendre le guidon pour une balade digestive, j'avais parfaitement paramétré mon logiciel :
Et puis j'étais parti virevolter sur les routes des Bauges, c'était l’hiver mais les routes étaient propres et sèches. Idéal pour une petite arsouille.
J'étais sorti des Bauges à Chambéry via le col de Prés et il y avait ce bout de voie rapide qui traversait Chambéry pour rejoindre les bords du lac du Bourget.
Ouh la la ! le tunnel des Monts, lieu idéal pour écouter le chant des cylindres...
C'est ventre à terre que j'étais entré dans la salle de concert, avec les câbles d'accélérateur tendu comme s'il passaient un test à la rupture, tendu à tel point que ma mère aurait pu s'en servir pour étendre ses draps ; mais j'essorai encore la poignée des fois qu'il reste quelques volutes de gaz à gratter. J'étais au zénith.
A plat ventre sur ma monture, à la recherche du CX parfait, je faisais corps avec ma machine, elle et moi étions en symbiose. Je regrettais juste de ne pas avoir mit des pinces à vélo en bas de mon pantalon, le flottement de mon jeans devait me faire perdre de la vitesse.
Les cylindres aux joues gonflées d'êtres gavées de gaz, hurlaient leurs décibels dans le tunnel qui lui, les amplifiait..... j'imagine les deux couillons de flics dans leurs voiture à la sortie du tube, en train de ricaner et de se frotter les mains....
Et là, le bleu juché sur son tréteau qui me faisait signe de la main afin que je m'arrête. J'ai fait comme si je le voyais pas, j'ai remis tranquillement les gaz. Je n'étais pas sûr de mon coup, le final de la VRU est souvent encombré, mais avec un peu de chance...
Ah ben non, c'est encombré, je vais tenter d'enquiller l'autoroute, mais ça sent le roussi, le péage est également encombré.
Le testeur de pieds de tables Ikéa s'arrêta à coté de moi. Je me souviens de cet échange :
- « vous n'avez pas vu que je vous faisais signe de vous arrêter ?
-Moi ? Non ?????
-Pas étonnant à la vitesse ou vous roulez ! »
Papier ! Nom du père, nom de la mère etc...159 Kms/h au lieu de 90, je suis bon pour la correctionnelle, mais je garde mon permis...pour le moment.
Le processus c'était : Tribunal administratif, et tribunal correctionnel, mais c'est la décision du tribunal correctionnel qui primait, le récidiviste que j'étais connaissait bien la loi.
Ce qui m'importait le plus c'était de trouver une bonne excuse pour avoir rouler aussi vite, c'est la première question que pose le juge, et à peine après avoir repris la route, je commençais à cogité une super excuse.
Je m'étais rendu à la convocation du tribunal administratif à la Préfecture de Chambéry.
J'étais au bout d'une grande table d'environ six mètres par quatre qui avait dû nécessiter trois stères de chênes pour la fabriquer. Il y avait au moins une vingtaine de personnes autour, dont des gendarmes, des policiers, et le Préfet. Sur le coup, j'ai cru que j'étais invité à une grosse bouffe.
Tout ce petit monde m'a fait la morale et le Préfet m'a dit que je connaîtrai la sanction par courrier d'ici un mois. Tout ça n'avait pas d'importance, j'avais ma convocation pour le tribunal, et j'étais depuis plusieurs semaines en train de peaufiner l'excuse du siècle.
Nous étions vingt ou trente brigands à piétiner dans la cours intérieur du tribunal de Chambéry. Je m'étais joint à un petit groupe de fumeur. Nous étions tous là pour des excès de vitesse, et visiblement j'avais le plus gros. D'ailleurs quand je leur avais dit que je m'étais fait gauler à 160, ils avaient été gentils et plein de compassion pour moi, et l'un d'eux m'avait offert une cigarette...La cigarette du condamné ? Ce qu'ils ne savaient pas, c'est que j'avais en moi l'arme fatal, l'excuse du siècle. Je la préparais depuis plusieurs semaines, et elle était plus que rodée.
Comme écrits sur du papier millimétré, chaque mot avaient été savamment étudiés, pesés, relus. Transcendé par une ponctuation de virgules et de points placés avec une précision chirurgicale, c'était sobre, beau, aérien, solennelle. Devant la glace, je jouais ma partition en imaginant la cour en face de moi. Il s'agissait de ne pas laisser de place à l'improvisation, maîtriser la gestuelle corporelle, donner la bonne intonation sur chacun des mots, marteler chacune des syllabes avec la bonne corde vocal ; être précis, incisif, et influer à ces mots, la quintessence d'un archet sur les cordes d'un violon. C'est sûr, la cour allait se lever et me faire une ovation suivi par une vague d'applaudissements du public. Le juge allait me présenté des excuses pour m'avoir dérangé, on allait me dérouler un tapis rouge, et la cour allait me raccompagner jusqu'à ma voiture. Les médias allaient-être rameutés de toute urgence, j'allais faire la une des journaux, et l'ouverture du JT de Claire Chazal. Il fallait vraiment que je sois un génie pour avoir inventer une telle excuse.
Monsieur le juge, je roulais vite parce-que j'étais pressé !
Nom de Dieu ! Le premier gugusse appelé à la barre venait d'utilisé mon excuse, mot pour mot J'avais eu envie de me dresser debout sur mon banc et hurler à la cour :
-« Messieurs, cet homme est un imposteur, un usurpateur de mon cerveau, une contrefaçon de moi, un plagiat de mon génie, il m'a volé mon excuse, et pour un petit excès en plus. C'est un gâchis pour la communauté des arsouilleurs» J'étais atterré : Comment un pisse trois goutte de l'accélérateur pouvait-il user d'une excuse taillée pour un Seigneur de la route, un brave la mort, d'un de ceux qui tournent au kérosène ? Et puis son permis avait prit un mois ferme. Sur le coup j'étais étonné que ce cave puisse écoper d'une peine comme celle-ci, et avec mon excuse de surcroît. Après analyse et réflexion, c'est vrai qu'il avait été hésitant sur les mots, sa voix était tremblotante, il avait l'air penaud, et c'est tout juste si il n'a pas demandé pardon.
Visiblement, les délinquants de la route n'étaient pas appelés par ordre alphabétique, mais ça allait du plus petit au plus gros délit, j'allais passer dans les derniers, voire...le dernier.
Petit à petit, on montait en gamme, on quittait le monde des mous de la semelle droite, des ramasses miettes de la pédale de frein, et des poltrons de la zone rouge. C'était le tour de ceux qui n'avaient que deux positions sur la poignée de gaz : On/Off.
Un jeune s'était présenté à la barre avec un 140 sous la semelle au lieu d'un 90. Il m'avait bluffer avec son excuse :
- « Je suis ambulancier, j'étais en retard pour prendre mon service, c'est pour cette raison que je roulais vite. »
Ah ! Là, il y avait eu de la recherche, c'était une jolie excuse, il devrait bien s'en tirer, pensais-je, la juge ne va pas tirer sur une ambulance quand même !!!
Il avait prit deux mois fermes....Putain ! Henri Dunant avait dû se retourner dans sa tombe.
Et il y avait eu ce gars là aussi :
- « Mon employeur, le Président du Conseil Général était malade, il fallait que je l’emmène à l'Hôpital rapidement. Il vous a écrit pour vous apporter son témoignage »
Alors là, on était sur du lourd, il y avait dù avoir du temps de cerveau indisponible pour pondre une excuse comme celle-ci. A ce moment, je pensais que c'était lui qui allait avoir droit au tapis rouge et aux excuses de la cour. Il y avait en moi un mélange d'admiration et de jalousie à l'égard de ce gars là.
Et la sanction était tombée :
- « Si il y avait urgence, il n'avait qu'a appeler une ambulance ! »
Si j'avais été à la place du gars, j'aurais rétorqué que l'ambulancier était en retard à son boulot...
Et il avait prit trois mois fermes !
J'avoue qu'a ce moment mon cerveau c'était éteint, comme si il s'était mit en sécurité. Il y avait eu comme un trou noir. J'imaginais la panique dans le cockpit de ma tête :
- « MAYDAY MAYDAY MAYDAY ! Houston on a un problème !
Ici la salle des machines, c'est tout bon, on a éviter le collapsus, on a mis les pompes de secours en route ! »,,,
Et puis, j'avais été appelé à la barre. La juge était une belle femme. Je me souviens de son sourire quand je m'étais présenté à la barre. Elle n'avait jusqu'à présent, sourit à personne, ce qui m'avait fait penser que soit elle était amoureuse de moi, ou alors Brad Pitt était assis sur le banc derrière moi. Je n'avais pas osé me retourner pour voir, et puis j'étais concentré sur ce que j'allais dire.
- « Alors ? Pourquoi rouliez-vous si vite ? » m'avait-elle demandé en souriant.
- « Ce n'est pas gnagnagna dans ma natur gnagnagna...
-Parlez plus fort s'il vous plaît » m'avait-elle dit en souriant.
J'étais hésitant sur les mots, ma voix était tremblotante, et j'avais l'air penaud,
- « Ce n'est pas dans ma nature de rouler aussi vite en moto, je suis conscient que l'on a pas de protections, et qu'en cas de chute on peut-être gravement blessés. De plus, mes permis sont mes gagnes pains, et je fais au mieux pour les conserver ; mais c'est vrai que sur cette portion je me suis laissé emporter par l'envie de pousser une petite pointe de vitesse. J'avais même trouvé cela grisant. » C'est tout juste si je n'avais pas demandé pardon.
Elle m'avait écouté sans se départir de son sourire, j'avais même trouvé de la tendresse dans son regard. Elle n'avait pas suivit le grincheux qui voulait coller quatre mois fermes à mon permis
- « je vous condamne à deux mois de retrait de votre permis moto. Vous aurez un permis blanc pour conduire vos autres véhicules » m'avait-elle dit en souriant.
Je l'avais remercié, et en me retournant pour partir, j'avais remarqué que Brad Pitt n'était pas dans la salle.
Mon permis et moi avions répondu favorablement à l'invitation de nous rendre à la gendarmerie. Quelques jours avant, je recevais la sentence du tribunal administratif qui condamnait mon permis à un mois ferme. Je n'avais pas l'intention de le donner puisque c'était la décision du tribunal correctionnel qui primait. J'avais été reçu par le chef de la brigade, un petit maigrelet, le crane dégarni, et de grandes oreilles décollées. Ses petits yeux bleus scrutateurs étaient embusqués derrière un nez proéminent, qui avait l'air de crouler sous le poids d'une énorme paire de lunette taillées dans un pare brise d'Airbus et réparables uniquement chez Carglass.
-«Vous avez apporté votre permis ?
- Oui, mais je ne souhaite pas vous le donner »
Ricanement des deux troufions de service installés sur le bureau d'à côté.
- « Tiens, tiens ? Et pourquoi donc monsieur ne veut pas me donner son permis ? » me demanda t-il d'une voix mielleuse ironique.
Ricanement des deux trous de balles d'à côté
-«Parce-que je suis passé au correctionnelle, la condamnation est à mon avantage »
-Ricanement des deux classards d'à coté.
- « Sauf que moi, j'ai reçu l'ordre de la préfecture de vous soustraire votre permis » me rétorqua la voix mielleuse.
-Ricanement des deux St Tropézien
- « Oui, mais c'est la décision du tribunal qui prime »
- Et moi, si vous me remettez pas votre permis, je vous colle un refus d'obtempérer » répondit la tartine de miel.
Ricanement des deux briscards
- « oui, mais là vous abuseriez de votre autorité » Lançais-je
Pas de ricanement. Le ton du chef avait changé, le miel s'était cristallisé.
- « Je vais téléphoner à mon supérieur, lui demander ce qu'il en pense, et si vous avez tord, c'est pas seulement votre permis qui va rester là. »
Ricanement étouffé des deux bleus.
Après cinq longues minutes au téléphone :
- « Vous avez 24 heures pour me ramener le compte rendu du jugement, sinon, c'est moi qui irai chez vous chercher votre permis. »
Dès le début de l'après midi, j'étais devant le tribunal en train de gaver le parcmètre de monnaie. Je ne savais pas combien de temps il allait leur falloir à ces fonctionnaires pour me faire ce papier. J'imaginais que j'allais être reçu par une rombière, qui allait m'envoyer au quatrième étage, que j'allais tomber sur un vieux fonctionnaire aigri qui allais me dire - « c'est pas ici, mais là bas » que j'allais être dirigé de bureau en bureau, d'étage en étage, et que je ressortirais peut-être sans mon précieux papier parce qu'ils n'allaient pas comprendre ce que je voulais. J'avais donc blindé le parcmètre.
J'avais été reçu par une charmante jeune femme au large sourire Ultra Brite, qui m'avait indiqué le bureau du greffe...Un type sympathique qui avait tout de suite comprit l'objet et le but de ma demande. Un quart d'heure plus tard j'étais dans ma voiture...Putain de parcmètre qui ne rend pas la monnaie.
Une heure plus tard, j'étais à nouveau reçu par l'égérie des verreries Saint Gobain, à la gendarmerie de Rumilly. Non, il n'y avait pas les deux comiques.
J'avais la ferme intention de lui donner mon permis le soir même ; il n'y avait pas de temps à perdre, ça allait être bientôt le printemps, je ne voulais pas être privé de moto pendant les beaux jours.
- « Alors ? »
Je lui donne le compte rendu ainsi que mon permis.
- « Ah mais là, c'est pas possible, je ne peux pas vous prendre votre permis.
-Si il faut me le prendre ce soir.
-Non, je ne peux pas vous le prendre
-Faudrait savoir, hier vous vouliez à tout prix me le prendre !
-Et je fais comment pour vous enlever que le permis moto ? »
On avait encore palabré un moment, et puis, comme la veille, il avait interrogé son supérieur.
Un peu plus tard, je sortais avec un permis « blanc » qui me permettait de conduire poids lourds et voitures, mais pas de motos.
Pendant ces deux longs mois, j'avais désossé ma moto pour lui refaire une révision et une beauté complète.
Aindien.
C'est étonnant comme on trouve vite le chemin de la foi quand on est dans la peine.
Doux Jésus; Doux Jésus; Doux Jésus, implorais-je....
Sur un freinage de trappeur, vous avez déjà en général, une bonne raison d'implorer Doux Jésus
Sur un freinage de trappeur à cent mètre d'un radar, vous avez deux bonnes raisons d'implorer Doux Jésus.
Si juste avant d'attraper les freins vous êtes au moins sur un 200, c'est indéniable, il faut implorer Doux Jésus.
J'avais bien entendu tout essayer avant de déranger le Seigneur : Debout sur les freins, bras tendu pour encaisser le transfert de masse, pied gauche à terre pour améliorer le freinage...mais ça ne suffisait pas.
Doux Jésus; Doux Jésus; Doux Jésus; implorais-je...
Quand j'étais petit, tout les dimanche j'avais ma petite corvée : Il fallait que j’aille à la messe. Ma mère me confiait 5 francs pour la quête, que je confiais à mon tour au paroissien qui faisait l’aumône.
Un jour je m'étais dit qu'il fallait que ma petite corvée devienne rémunéré. L'affaire était simple, il suffisait juste de détourner le grisbi, tout en rusant pour ne pas éveiller l'attention du Seigneur. Il prendrait sûrement mal de se faire plumer son argent, qui plus est, par un imberbe du slip.
C'est donc en effectuant de petites ponctions que j'avais commencé mes détournements de fonds privés. L'astuce était simple, sur le chemin de l'église je m'arrêtais à la boulangerie, et j'achetais pour 50 Centimes de bonbons, et il restait tout de même 4,50 Franc pour le locataire des Cieux.
Voyant que les foudres du Seigneur ne s'étaient pas abattues sur moi, j'avais augmenté le tarif en achetant pour 1 franc de bonbons.
Ne voyant toujours rien venir du ciel, j'étais très vite passé à 2,50 Francs, et du coup, j'attendais avec impatience le dimanche suivant, tout en continuant à blanchir mon magot chez la boulangère.
Et puis un jour j'avais tenté le jackpot : Les yeux levé au ciel, je m'étais adressé à Jésus :
- Doux Jésus, je vous propose un nouveau système de partage. J'ai 5 pièces de 1 Franc, je vais les jeter en l'air. Tout ce qui reste en l'air c'est pour vous, tout ce qui retombe est pour moi.....Ça vaut vraiment pas le coup d'être le maître du monde, d'avoir des supers pouvoirs, et de perdre à un jeu aussi con.
Pendant l'aumône, il allait falloir user d'un fin stratège pour ne pas filer mes gains. Je m'étais donc placé sur le milieu du banc, loin de l'allée. Le paroissien chargé de la quête n'allait sûrement pas venir me chercher à cet endroit quand même.
Je n'avais jamais senti une aussi grande pression sur mes épaules de moineau. Il était là le percepteur, droit dans ses bottes. Du coin de l’œil, j'observais un grand gaillard moustachu, la soixantaine bien tapée, sapé d'un long pardessus qui ne devait sortir que les dimanche et les jours d'enterrements. Les trois ou quatre personne placées à ma gauche s'étaient déjà acquittés de leur dû et lui, tendait la corbeille vers moi pour que je m'exécute.
Ma stratégie c'était de ne pas le regarder, faire comme si je ne l'avais pas vu. Je n'avais jamais eu l'air aussi attentif à ce que racontait le curé.
Mais le contrôleur des impôts n'avait pas l'air de vouloir lâcher le morceau, il était toujours là, à ne pas broncher, me tendant la corbeille. Cette situation était pesante...très pesante... mais je résistais. Ne le regarde surtout pas me disais-je, ne le regarde pas me martelais-je. Si tu le regardes, c'est mort.
Il s'était passé quelque chose qui allait tout faire basculer. Mes voisins de gauche s'étaient aperçu qu'il y avait un problème, et eux aussi avaient posés leur regards sur moi.
S'en était trop , j'avais l'impression d'avoir le centre des impôts de Bercy et tout son personnel sur les épaules...J'avais tourné la tête.
Le simili Cahuzac pourfendeur des évadés fiscaux, avait planté son regard dans le mien, je n'avais pas pu m'en détourner, il m'avait ferré. J'avais bien tenté de résister en faisant mine de ne pas comprendre ce qu'il voulait, mais quand avec la corbeille pointée vers moi, il avait froncé les sourcils et mit un coup de menton à mon encontre, j'avais compris que la partie était perdue : Le magot changeait de main, avec toute les conséquences qu'il y allait avoir sur l'économie du commerce locale.
Il était passé au banc suivant, sourire en coin, l'air de dire : Faut pas me la faire, moi aussi j'ai porté des culottes courtes.
Le repenti de la fraude fiscale avait l'air d'être fier de son coup. Judas, va !
D'un rouges vifs, les disqueuses à plaquettes pulvérisait un nuage de férodo suffisamment vaste pour filer le cancer des poumons à la moitié de la population Chambérienne, le té inférieur flirtait avec les fourreaux de fourches, l'asphalte était en train de tondre les pneus et attaquait ma chaussette gauche, et moi je cherchais une aide céleste.
Doux Jésus doux Jésus Doux Jésus, implorais-je, je vous jure que je vous rendrai le double de ce que je vous dois....avec les intérêts. S'il vous plaît ! Heeeeeelp ! Heeeeeelp !
Il n'a pas dû avoir le temps de s’exécuter. Lorsque je suis passé devant le barbecue, l'aiguille avait l'air d'être collée sur le 170. J'étais dépité.
Et puis je m'étais ressaisi : « Mais non ! En fait j'ai freiné tellement fort que l'aiguille n'a pas eu le temps de descendre, mais oui c'est ça, en fait je roulais doucement »....Ce doit être humain cette façon de s'accrocher aux feuilles quand on tombe de l'arbre. J'ai déchanté quand un individu plutôt patibulaire, habillé en bleu, assis sur
Avant de prendre le guidon pour une balade digestive, j'avais parfaitement paramétré mon logiciel :
- Neurones du freinage
intempestifde lopette..Disabled - Neurones de la coupure des gaz...Disabled.
- Neurones de la peur...Disabled
- Neurones de la conscience...Disabled
- Neurones du contrôle des sphincters anal...Enabled : Un vaillant motard revient du combat avec un slip propre.
Et puis j'étais parti virevolter sur les routes des Bauges, c'était l’hiver mais les routes étaient propres et sèches. Idéal pour une petite arsouille.
J'étais sorti des Bauges à Chambéry via le col de Prés et il y avait ce bout de voie rapide qui traversait Chambéry pour rejoindre les bords du lac du Bourget.
Ouh la la ! le tunnel des Monts, lieu idéal pour écouter le chant des cylindres...
C'est ventre à terre que j'étais entré dans la salle de concert, avec les câbles d'accélérateur tendu comme s'il passaient un test à la rupture, tendu à tel point que ma mère aurait pu s'en servir pour étendre ses draps ; mais j'essorai encore la poignée des fois qu'il reste quelques volutes de gaz à gratter. J'étais au zénith.
A plat ventre sur ma monture, à la recherche du CX parfait, je faisais corps avec ma machine, elle et moi étions en symbiose. Je regrettais juste de ne pas avoir mit des pinces à vélo en bas de mon pantalon, le flottement de mon jeans devait me faire perdre de la vitesse.
Les cylindres aux joues gonflées d'êtres gavées de gaz, hurlaient leurs décibels dans le tunnel qui lui, les amplifiait..... j'imagine les deux couillons de flics dans leurs voiture à la sortie du tube, en train de ricaner et de se frotter les mains....
Et là, le bleu juché sur son tréteau qui me faisait signe de la main afin que je m'arrête. J'ai fait comme si je le voyais pas, j'ai remis tranquillement les gaz. Je n'étais pas sûr de mon coup, le final de la VRU est souvent encombré, mais avec un peu de chance...
Ah ben non, c'est encombré, je vais tenter d'enquiller l'autoroute, mais ça sent le roussi, le péage est également encombré.
Le testeur de pieds de tables Ikéa s'arrêta à coté de moi. Je me souviens de cet échange :
- « vous n'avez pas vu que je vous faisais signe de vous arrêter ?
-Moi ? Non ?????
-Pas étonnant à la vitesse ou vous roulez ! »
Papier ! Nom du père, nom de la mère etc...159 Kms/h au lieu de 90, je suis bon pour la correctionnelle, mais je garde mon permis...pour le moment.
Le processus c'était : Tribunal administratif, et tribunal correctionnel, mais c'est la décision du tribunal correctionnel qui primait, le récidiviste que j'étais connaissait bien la loi.
Ce qui m'importait le plus c'était de trouver une bonne excuse pour avoir rouler aussi vite, c'est la première question que pose le juge, et à peine après avoir repris la route, je commençais à cogité une super excuse.
Je m'étais rendu à la convocation du tribunal administratif à la Préfecture de Chambéry.
J'étais au bout d'une grande table d'environ six mètres par quatre qui avait dû nécessiter trois stères de chênes pour la fabriquer. Il y avait au moins une vingtaine de personnes autour, dont des gendarmes, des policiers, et le Préfet. Sur le coup, j'ai cru que j'étais invité à une grosse bouffe.
Tout ce petit monde m'a fait la morale et le Préfet m'a dit que je connaîtrai la sanction par courrier d'ici un mois. Tout ça n'avait pas d'importance, j'avais ma convocation pour le tribunal, et j'étais depuis plusieurs semaines en train de peaufiner l'excuse du siècle.
Nous étions vingt ou trente brigands à piétiner dans la cours intérieur du tribunal de Chambéry. Je m'étais joint à un petit groupe de fumeur. Nous étions tous là pour des excès de vitesse, et visiblement j'avais le plus gros. D'ailleurs quand je leur avais dit que je m'étais fait gauler à 160, ils avaient été gentils et plein de compassion pour moi, et l'un d'eux m'avait offert une cigarette...La cigarette du condamné ? Ce qu'ils ne savaient pas, c'est que j'avais en moi l'arme fatal, l'excuse du siècle. Je la préparais depuis plusieurs semaines, et elle était plus que rodée.
Comme écrits sur du papier millimétré, chaque mot avaient été savamment étudiés, pesés, relus. Transcendé par une ponctuation de virgules et de points placés avec une précision chirurgicale, c'était sobre, beau, aérien, solennelle. Devant la glace, je jouais ma partition en imaginant la cour en face de moi. Il s'agissait de ne pas laisser de place à l'improvisation, maîtriser la gestuelle corporelle, donner la bonne intonation sur chacun des mots, marteler chacune des syllabes avec la bonne corde vocal ; être précis, incisif, et influer à ces mots, la quintessence d'un archet sur les cordes d'un violon. C'est sûr, la cour allait se lever et me faire une ovation suivi par une vague d'applaudissements du public. Le juge allait me présenté des excuses pour m'avoir dérangé, on allait me dérouler un tapis rouge, et la cour allait me raccompagner jusqu'à ma voiture. Les médias allaient-être rameutés de toute urgence, j'allais faire la une des journaux, et l'ouverture du JT de Claire Chazal. Il fallait vraiment que je sois un génie pour avoir inventer une telle excuse.
Monsieur le juge, je roulais vite parce-que j'étais pressé !
Nom de Dieu ! Le premier gugusse appelé à la barre venait d'utilisé mon excuse, mot pour mot J'avais eu envie de me dresser debout sur mon banc et hurler à la cour :
-« Messieurs, cet homme est un imposteur, un usurpateur de mon cerveau, une contrefaçon de moi, un plagiat de mon génie, il m'a volé mon excuse, et pour un petit excès en plus. C'est un gâchis pour la communauté des arsouilleurs» J'étais atterré : Comment un pisse trois goutte de l'accélérateur pouvait-il user d'une excuse taillée pour un Seigneur de la route, un brave la mort, d'un de ceux qui tournent au kérosène ? Et puis son permis avait prit un mois ferme. Sur le coup j'étais étonné que ce cave puisse écoper d'une peine comme celle-ci, et avec mon excuse de surcroît. Après analyse et réflexion, c'est vrai qu'il avait été hésitant sur les mots, sa voix était tremblotante, il avait l'air penaud, et c'est tout juste si il n'a pas demandé pardon.
Visiblement, les délinquants de la route n'étaient pas appelés par ordre alphabétique, mais ça allait du plus petit au plus gros délit, j'allais passer dans les derniers, voire...le dernier.
Petit à petit, on montait en gamme, on quittait le monde des mous de la semelle droite, des ramasses miettes de la pédale de frein, et des poltrons de la zone rouge. C'était le tour de ceux qui n'avaient que deux positions sur la poignée de gaz : On/Off.
Un jeune s'était présenté à la barre avec un 140 sous la semelle au lieu d'un 90. Il m'avait bluffer avec son excuse :
- « Je suis ambulancier, j'étais en retard pour prendre mon service, c'est pour cette raison que je roulais vite. »
Ah ! Là, il y avait eu de la recherche, c'était une jolie excuse, il devrait bien s'en tirer, pensais-je, la juge ne va pas tirer sur une ambulance quand même !!!
Il avait prit deux mois fermes....Putain ! Henri Dunant avait dû se retourner dans sa tombe.
Et il y avait eu ce gars là aussi :
- « Mon employeur, le Président du Conseil Général était malade, il fallait que je l’emmène à l'Hôpital rapidement. Il vous a écrit pour vous apporter son témoignage »
Alors là, on était sur du lourd, il y avait dù avoir du temps de cerveau indisponible pour pondre une excuse comme celle-ci. A ce moment, je pensais que c'était lui qui allait avoir droit au tapis rouge et aux excuses de la cour. Il y avait en moi un mélange d'admiration et de jalousie à l'égard de ce gars là.
Et la sanction était tombée :
- « Si il y avait urgence, il n'avait qu'a appeler une ambulance ! »
Si j'avais été à la place du gars, j'aurais rétorqué que l'ambulancier était en retard à son boulot...
Et il avait prit trois mois fermes !
J'avoue qu'a ce moment mon cerveau c'était éteint, comme si il s'était mit en sécurité. Il y avait eu comme un trou noir. J'imaginais la panique dans le cockpit de ma tête :
- « MAYDAY MAYDAY MAYDAY ! Houston on a un problème !
Ici la salle des machines, c'est tout bon, on a éviter le collapsus, on a mis les pompes de secours en route ! »,,,
Et puis, j'avais été appelé à la barre. La juge était une belle femme. Je me souviens de son sourire quand je m'étais présenté à la barre. Elle n'avait jusqu'à présent, sourit à personne, ce qui m'avait fait penser que soit elle était amoureuse de moi, ou alors Brad Pitt était assis sur le banc derrière moi. Je n'avais pas osé me retourner pour voir, et puis j'étais concentré sur ce que j'allais dire.
- « Alors ? Pourquoi rouliez-vous si vite ? » m'avait-elle demandé en souriant.
- « Ce n'est pas gnagnagna dans ma natur gnagnagna...
-Parlez plus fort s'il vous plaît » m'avait-elle dit en souriant.
J'étais hésitant sur les mots, ma voix était tremblotante, et j'avais l'air penaud,
- « Ce n'est pas dans ma nature de rouler aussi vite en moto, je suis conscient que l'on a pas de protections, et qu'en cas de chute on peut-être gravement blessés. De plus, mes permis sont mes gagnes pains, et je fais au mieux pour les conserver ; mais c'est vrai que sur cette portion je me suis laissé emporter par l'envie de pousser une petite pointe de vitesse. J'avais même trouvé cela grisant. » C'est tout juste si je n'avais pas demandé pardon.
Elle m'avait écouté sans se départir de son sourire, j'avais même trouvé de la tendresse dans son regard. Elle n'avait pas suivit le grincheux qui voulait coller quatre mois fermes à mon permis
- « je vous condamne à deux mois de retrait de votre permis moto. Vous aurez un permis blanc pour conduire vos autres véhicules » m'avait-elle dit en souriant.
Je l'avais remercié, et en me retournant pour partir, j'avais remarqué que Brad Pitt n'était pas dans la salle.
Mon permis et moi avions répondu favorablement à l'invitation de nous rendre à la gendarmerie. Quelques jours avant, je recevais la sentence du tribunal administratif qui condamnait mon permis à un mois ferme. Je n'avais pas l'intention de le donner puisque c'était la décision du tribunal correctionnel qui primait. J'avais été reçu par le chef de la brigade, un petit maigrelet, le crane dégarni, et de grandes oreilles décollées. Ses petits yeux bleus scrutateurs étaient embusqués derrière un nez proéminent, qui avait l'air de crouler sous le poids d'une énorme paire de lunette taillées dans un pare brise d'Airbus et réparables uniquement chez Carglass.
-«Vous avez apporté votre permis ?
- Oui, mais je ne souhaite pas vous le donner »
Ricanement des deux troufions de service installés sur le bureau d'à côté.
- « Tiens, tiens ? Et pourquoi donc monsieur ne veut pas me donner son permis ? » me demanda t-il d'une voix mielleuse ironique.
Ricanement des deux trous de balles d'à côté
-«Parce-que je suis passé au correctionnelle, la condamnation est à mon avantage »
-Ricanement des deux classards d'à coté.
- « Sauf que moi, j'ai reçu l'ordre de la préfecture de vous soustraire votre permis » me rétorqua la voix mielleuse.
-Ricanement des deux St Tropézien
- « Oui, mais c'est la décision du tribunal qui prime »
- Et moi, si vous me remettez pas votre permis, je vous colle un refus d'obtempérer » répondit la tartine de miel.
Ricanement des deux briscards
- « oui, mais là vous abuseriez de votre autorité » Lançais-je
Pas de ricanement. Le ton du chef avait changé, le miel s'était cristallisé.
- « Je vais téléphoner à mon supérieur, lui demander ce qu'il en pense, et si vous avez tord, c'est pas seulement votre permis qui va rester là. »
Ricanement étouffé des deux bleus.
Après cinq longues minutes au téléphone :
- « Vous avez 24 heures pour me ramener le compte rendu du jugement, sinon, c'est moi qui irai chez vous chercher votre permis. »
Dès le début de l'après midi, j'étais devant le tribunal en train de gaver le parcmètre de monnaie. Je ne savais pas combien de temps il allait leur falloir à ces fonctionnaires pour me faire ce papier. J'imaginais que j'allais être reçu par une rombière, qui allait m'envoyer au quatrième étage, que j'allais tomber sur un vieux fonctionnaire aigri qui allais me dire - « c'est pas ici, mais là bas » que j'allais être dirigé de bureau en bureau, d'étage en étage, et que je ressortirais peut-être sans mon précieux papier parce qu'ils n'allaient pas comprendre ce que je voulais. J'avais donc blindé le parcmètre.
J'avais été reçu par une charmante jeune femme au large sourire Ultra Brite, qui m'avait indiqué le bureau du greffe...Un type sympathique qui avait tout de suite comprit l'objet et le but de ma demande. Un quart d'heure plus tard j'étais dans ma voiture...Putain de parcmètre qui ne rend pas la monnaie.
Une heure plus tard, j'étais à nouveau reçu par l'égérie des verreries Saint Gobain, à la gendarmerie de Rumilly. Non, il n'y avait pas les deux comiques.
J'avais la ferme intention de lui donner mon permis le soir même ; il n'y avait pas de temps à perdre, ça allait être bientôt le printemps, je ne voulais pas être privé de moto pendant les beaux jours.
- « Alors ? »
Je lui donne le compte rendu ainsi que mon permis.
- « Ah mais là, c'est pas possible, je ne peux pas vous prendre votre permis.
-Si il faut me le prendre ce soir.
-Non, je ne peux pas vous le prendre
-Faudrait savoir, hier vous vouliez à tout prix me le prendre !
-Et je fais comment pour vous enlever que le permis moto ? »
On avait encore palabré un moment, et puis, comme la veille, il avait interrogé son supérieur.
Un peu plus tard, je sortais avec un permis « blanc » qui me permettait de conduire poids lourds et voitures, mais pas de motos.
Pendant ces deux longs mois, j'avais désossé ma moto pour lui refaire une révision et une beauté complète.
Aindien.
Dernière édition par Aindien le Sam 11 Fév 2017 - 18:40, édité 2 fois
Aindien- Conteur effréné
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Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
tu as fumé quoi ????
Denis- Messages : 3551
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Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
Rien, j'ai retrouvé mon permis blanc. je me suis dit qu'il fallait que je raconte.Denis a écrit:tu as fumé quoi ????
Aindien- Conteur effréné
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Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
C'est juste excellent, j'en pleure
cyriak- Modo
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Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
10 minutes de bonheur...oui oui il faut bien çà pour te lire Hervé
et en plus
tu devrais changer de boulot, devenir écrivain humoriste
alain
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Amitiés et Grand Soleil à Tous
ps:Les fôtes de moufles sont volontaires
Et j'aime pô Face de Bouc.....
alain resseguier- Messages : 10179
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Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
C'est trop bon quand t'es pas tout seul dans ta tête l'aindien !
yansandan- Messages : 6293
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Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
Un pur régal à lire,j'ai été obligé d'aller jusqu'à la fin ! Merci l'Aindien pour ce moment de joie
Franck
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capdefra- Messages : 5184
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Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
Excellent.
Les motrds ne sont pas tous des délinquants, il y a en même qui ont des dons de narrateur !
Les motrds ne sont pas tous des délinquants, il y a en même qui ont des dons de narrateur !
Andre Tissot- Messages : 1485
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Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
Oh putain l'Aindien
Tintin- Messages : 3995
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Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
Arrête de bosser fais écrivain ou romancier EXCELLENT l'Aindien
Pelos- Fotoflou
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Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
Et la juge, tu l'a revue
gege28- Messages : 1332
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Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
L'Aindien,
... heu, sans déc', tu attends quoi pour publier une tribune à Moto Coincoin?
à demain
V
... heu, sans déc', tu attends quoi pour publier une tribune à Moto Coincoin?
à demain
V
Pec- Messages : 7648
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Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
c'est vrai çà , t'as pécho?gege28 a écrit:Et la juge, tu l'a revue
alain
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alain resseguier- Messages : 10179
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Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
Bon sur le fonds, la suspension de permis, la prune toussa, c'est moche. Mais ce que tu nous en a fait....
Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
Tu remets ça quand ?
On commence à être accros...
On commence à être accros...
Invité- Invité
Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
Hello l'aindien, t'es bon pour une reconversion, ce beau texte en appelle d'autres.
À quand la publication ?
À quand la publication ?
Pascalito- Messages : 2893
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Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
Doux Jésus!!! c'est Aindien là n'a pas qu'une queue ... il a aussi une belle plume
JCM- Messages : 2560
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Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
Belle tranche de vie, merci de cette excellente lecture.
kakiol- Messages : 934
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Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
Dieu sait comme c'est épais un pare-brise d'Airbus, et moi aussi!
Invité- Invité
Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
Jean-Claude:JCM a écrit:Doux Jésus!!! c'est Aindien là n'a pas qu'une queue ... il a aussi une belle plume
Gilles- Modo
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helectricman- Messages : 414
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Philippe49- Messages : 2400
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lyli- Messages : 715
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Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
Ex-cel-lent !
Audiard n'aurait pas fait mieux, et heureusement que je maîtrise bien mes sphincters sinon j'aurais pissé de rire
Audiard n'aurait pas fait mieux, et heureusement que je maîtrise bien mes sphincters sinon j'aurais pissé de rire
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Lumix (R & Z)
Moi quand on m'en fait trop, j'correctionne plus ! J'dynamite... j'disperse... ...j'ventile !
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Lumix- L'oeil et la plume
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Localisation : Sannois (95) - Assimilé parigot quoi !
Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
Merci l aindien , un vrai régal cette tranche de vie.
tong- Messages : 220
Date d'inscription : 10/10/2015
Localisation : Périgord
Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
Ton surnom n'est pas usurpé "compteur et freiner", mais pas suffisamment !
Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
J'l'ai r'lu une deuxième fois de peur d'avoir loupé une pépite cachée que j'aurais manqué dans la précipitation.
Finalement, non... rien loupé,... mais ri encore et encore.
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Lumix (R & Z)
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Lumix- L'oeil et la plume
- Messages : 6482
Date d'inscription : 11/10/2015
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Localisation : Sannois (95) - Assimilé parigot quoi !
Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
Bon, ben maintenant je sais de quoi tu parlais tout à l'heure...
Je voudrais pas être dans ta tête , mais qu'est-ce que tu m'as fait rire ! (pas bon pour la digestion de l'andouillette des Ripailles lyonnaise du jour... ).
Des posts comme ça, tu peux en pondre tous les jours l'aindien !
Je voudrais pas être dans ta tête , mais qu'est-ce que tu m'as fait rire ! (pas bon pour la digestion de l'andouillette des Ripailles lyonnaise du jour... ).
Des posts comme ça, tu peux en pondre tous les jours l'aindien !
Benoît- Messages : 2819
Date d'inscription : 10/10/2015
Age : 53
Localisation : Lyon
Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
Je suis estomaqué! Plus que ça, ahurisé! Bref j'ai adoré!
Mon ami l'Aindien tu as incontestablement du talent!
Je ne sais pas si c'est les ripailles qui t'ont allumé à ce point mais là c'est du lourd!
Il faut que tu arrêtes de te traîner dans des 35tos!
Tu as de l'avenir dans la littérature!
(Tu fais 200 pages comme ça et t'es bon pour le Goncourt)
... Au pire dans le journalisme... et là je m'y connais!
Je suis sur qu'il y a une place pour toi chez Libé. Ils en ont pas beaucoup avec une plume de ce niveau
Mon ami l'Aindien tu as incontestablement du talent!
Je ne sais pas si c'est les ripailles qui t'ont allumé à ce point mais là c'est du lourd!
Il faut que tu arrêtes de te traîner dans des 35tos!
Tu as de l'avenir dans la littérature!
(Tu fais 200 pages comme ça et t'es bon pour le Goncourt)
... Au pire dans le journalisme... et là je m'y connais!
Je suis sur qu'il y a une place pour toi chez Libé. Ils en ont pas beaucoup avec une plume de ce niveau
Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
Excellent l'Aindien, ça c'est du récit, et même si c'était un crac, on le vit et on s'y voit !
Boyington- Messages : 262
Date d'inscription : 30/09/2016
Age : 53
Localisation : Bourg en Bresse
Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
Merci Hervé de revivre ces moments difficiles que tu as vécu j'imagine bien et qui, par ta faconde, sont devenus des instants risibles et légers sous ta plume du moment
Il en est ainsi de la vie ! Avec le recul, l'analyse des évènements est tout autre
Il en est ainsi de la vie ! Avec le recul, l'analyse des évènements est tout autre
Brigitte- Messages : 1788
Date d'inscription : 22/11/2015
Localisation : A l'est du 06
Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
Merci Hervé, c'est vraiment un régal de te lire !!
kermitt31- Messages : 714
Date d'inscription : 11/10/2015
Age : 41
Localisation : Toulouse
olivier81- Messages : 1997
Date d'inscription : 10/10/2015
Age : 62
Localisation : Tarn
Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
Il a du Culoz l’Aindien et en plus il a une plume, mais ça, c’est normal pour un indien.
F2X- Messages : 4020
Date d'inscription : 03/02/2016
Age : 64
Localisation : CRETEIL
mb50- Messages : 13
Date d'inscription : 23/06/2016
Age : 62
Localisation : Fougères
Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
Quelle prose, Hervé , quelle belle prose ! Et quel style, j'ai adoré !!
Antoine- Messages : 1111
Date d'inscription : 11/10/2015
Age : 68
Localisation : Marseille
Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
Désolé pour la suspension de permis et bravo pour le CR, c'est excellent
tonton- Messages : 807
Date d'inscription : 17/10/2015
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Localisation : Sud Alsace
Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
Excellent t'es le meilleur
rouquin- Messages : 3255
Date d'inscription : 11/10/2015
Age : 57
Localisation : La Cadière d'Azur
Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
Sinon, par ici, le seul permis blanc, c'est celui de pleurer dans ton mouchoir car les aménagements sont systématiquement refusés, à fortiori aux récidivistes et beaucoup de départements alentour sortent tout de suite l'artillerie lourde avec la peine maxi histoire d'impressionner tout de suite
Rock80- Messages : 1303
Date d'inscription : 11/10/2015
Age : 61
Localisation : 88 - Épinal
Re: Les tribulations d'un Aindien délinquant du guidon.
l'n'aindien vaut mieux que 2 tuloras
Belle diatribe, mais a freiner trop fort tu nous as remonté le temps !
permis blanc et
Reyfil- Messages : 978
Date d'inscription : 10/10/2015
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