R1200 R - K53 - 2015 - Premières impressions

Bonjour à tous,

Je vous livre mes premières impressions de conduite sur la R1200 R LC de 2015.

Avant de me lancer sur le ruban, je marque une pause et j'observe la machine.
Quel est le profil que tu préfères ?
Trois quarts arrière !
Vue sous cet angle, elle est trapue, presque agressive, prête à bondir...

Prise en main : 

Le large guidon donne une position de conduite bien droite et l'impression de dominer la route est bien perceptible.

Seule remarque, la hauteur de selle (790 mm d'origine) est trop basse pour mon mètre quatre vingt trois.
Les bras sont dans cette configuration placés trop proches de l'horizontale entraînant fatigue et permettant à l'air de s'engouffrer au niveau des manches du blouson.

Il va falloir penser à investir dans un modèle 820 ou 840 mm pour que je sois plus à l'aise.  Le gain sur le "sentiment de maîtrise" n'en sera que meilleur je pense.

Roulage : 

Immédiatement je suis frappé par l'aisance que procure cette position de conduite malgré la selle d'origine trop basse à mon goût.
La prise d'information est aisée et les manœuvres à basse vitesse sont facilitées par l'angle de braquage conséquent et le centre de gravité placé bas et inhérent à l'architecture moteur.

La mécanique : 

Le moteur parlons en...
Punchy, velu et économe en carburant.
Les bas régimes (sous 3000 tr/min) amènent selon le rapport engagé (à partir du 4eme rapport) quelques vibrations et des relances moins dynamiques.
Dans la bonne plage de régime, peu importe la vitesse engagée, la conduite devient royale et pour peu que le revêtement soit lisse on se croirait sur un tapis volant.

La boite de vitesse me rappelle que je suis bien sur une BMW. Klong... Ça bouge!!! C'est Allemand...
Bref je vais m'y faire. Pour en finir avec la transmission, le shifter ne me fait pas vibrer plus que celà et malgré l'absence de "douceur" dans le fonctionnement du cardan, celui-ci présente quelques avantages par rapport à la chaîne.

Freinage :

Forcément, je viens d'une moto de 30 ans avec un freinage du même millésime.
Plus sérieusement, le freinage est cohérent et efficace sur cette BMW.
Je m'explique...
Sur un freinage que l'on anticipe, la force de décélération est importante sans être brutale et l'ABS ne se déclenche pas dans de bonnes conditions d'adhérences.
Sur un freinage réflex, merci la technologie.
L'ABS évite la chute au premier déclenchement, CQFD !

Confort : 

Aïe aïe aïe...j'ai l'impression de faire du rodéo par moments.
La sécheresse des suspensions m'a amené a réduire la précontrainte de l'amortisseur (arrière) selon les préconisations solo.
Dans la même proportion, la détente est placée 7 crans dans le sens anti-horaire depuis la position "vissée à fond".

Aux allures légales sur le réseau secondaire, la protection offerte par le saute vent "sport" est suffisante. Sur la quatre voies et l'autoroute, la pression du vent devient pénible au niveau du torse et du casque.

Le niveau sonore de l'échappement reste discret et le son plus rauque lorsque l'on essore la poignée dans le gras du couple est sympa et valorisant.

La selle quant à elle, ne me pose aucun désagrément hormis sa hauteur que je juge insuffisante.

Automonie et consommation :

Venant d'un Honda 750 V4 à carbus, je suis agréablement surpris de constater qu'un 1200 à injection se contente de 5,2 L/100 en conduite mixe.
Sur le même parcours j'étais à 6,4 L/100 avec ma VFR de 30 ans, voir plus si j'avais dû tenir le rythme de la R...
Au final partir en ballade en sachant que l'autonomie peut atteindre 300 kms, c'est plutôt rassurant.

Évolutions futures :

Pour coller à mon utilisation de type "couteau suisse", j'envisage d'équiper la 12 R d'un support pour fixer un top case 52 L.

L'achat de protections au niveau des cylindres me semble indiqué eu égard au prix des réparations si ces derniers touchent le bitume à l'arrêt ou en roulant.

En conclusion, ces premiers kilomètres de roulage au guidon de la R 1200 R LC ont été surprenants.
De la douceur au allures légales avec le sentiment de conduire une moto policée mais de caractère.
De la brutalité avec le mode de conduite "dynamique" et le sentiment de cravacher un cheval fou si la main droite manque de mesure et que le revêtement de la chaussée n'est pas parfait.

Voilà un premier jet, en attendant la suite.

Bien joué. 
Je pense que tu devras changer de selle rapidement sinon tu vas regretter le canapé de ton VFR assez rapidement. 
(selle confort). 

Trop moderne pour moi cette machine mais elle ne peut être que bien, félicitations et prends un max de plaisir à la conduire.

Beau CR, c'est sûr que la hauteur de selle va jouer sur ta position de conduite, reste à en trouver une d'occas, les neuves ne sont pas données.

Marrant que le shifter ne te fasse pas plus vibrer que ça. Moi c est ce qui m avait le plus impressionner . Quand tu passes les vitesses en pleine charge en mode poignée dans le coin.  . C est pas raisonnable, mais qu est ce que c est bon

XOXOX a écrit:Marrant que le shifter ne te fasse pas plus vibrer que ça. Moi c est ce qui m avait le plus impressionner . Quand tu passes les vitesses en pleine charge en mode poignée dans le coin.  . C est pas raisonnable, mais qu est ce que c est bon

Peut être qu'avec le temps j'utiliserais un peu moins le levier gauche, mais pour l'instant l'onctuosité qu'il procure me convient.

Je roule de façon coulée et fluide le plus souvent, mais il est évident qu'en mettant du rythme, le shifter peut être utile et procurer du plaisir au pilotage.

Bonjour Major . 

De ce que j’ai vu tu avais eu une 1150 gs, donc telelever. Sur ta R c’est une fourche classique. Y trouves tu 7ne différence de comportement sur le train avant ?

La différence est pour moi très nette.
Sur la GS le télélever de part sa conception (séparation des fonctions d'amortissement et de guidage) apportait un touché de route très particulier et la quasi absence de plongée au freinage.

Lorsque je parle de "touché de route particulier", je veux dire que ce qui se passait entre la route et le pneumatique était gommé, presque inexistant au guidon.

J'avais donc moins de retours et donc par ce manque d'informations un sentiment de pouvoir repousser les limites en conduite plus incisive.

Pour résumer : "Même pas peur"

Le plus incroyable, c'est que je n'ai jamais cherché à régler quoi que ce soit au niveau des suspensions en 82000 kms à son guidon.

Sur la R, je trouve que les retours au niveau de la fourche (non réglable sur la mienne) sont plus brutaux. Sur un revêtement lisse c'est parfait, mais sur une route plus bosselée, je fais du rodéo.

Après, le pilote s'habitue à beaucoup de choses.
Sur mon ancienne VFR (1992) le compromis confort / précision des suspensions, train avant compris était juste incroyable pour une moto de 30 ans.

Il ne faut pas oublier non plus la différence de poids entre une GS de 2005 qui équipée comme la mienne dépassait les 300 kg et une "sprinteuse" comme la R.

Pour moi, le ressenti est plus important que la technologie et c'est avant tout de l'homogénéité et de la cohérence que je recherche dans ma façon de "consommer" la moto aujourd'hui.

Je cherchais plus de légèreté, un moteur boxer aux capacités élargies et une moto équipée de l'ABS et d'un cardan...=12R

Bonjour à tous,
Voici maintenant quelques 1500 kilomètres de plus que j'ai pu parcourir au guidon de cette 12R de jour comme de nuit et sur tous types de parcours.

En ville, j'apprécie la douceur de fonctionnement globale de cette moto qui permet grâce au couple et à une certaine souplesse, d'évoluer très facilement sur ce type de parcours.
Pour résumer, elle est facile en ville et les commandes sont douces (l'embrayage se manœuvre sans forcer)
Les évolutions se font sur le tracé urbain le plus souvent entre 2200 et 3200 tr/min avec à la clef un passage des rapports doux et une conduite souple et fluide aux vitesses légales (50-70-80 km/h).

Étrangement, je prends beaucoup de plaisir à évoluer en ville avec un sentiment de facilité et de sécurité au guidon de la 12R LC.

Le réseau secondaire aux vues de ses compétences routières n'est qu'une formalité.
Même sans protection supplémentaire (bulle haute etc...), les trajets à 110 km/h se font de façon sereine et décontractée avec un régime moteur contenu et une consommation mesurée.

Concernant les tracés plus sinueux et techniques, je vous ferai un retour dans quelques jours lorsque j'aurai rodé mes nouveaux pneus (Bridgestone BT 016 pro).

A très vite !

Visiblement, tu sembles conquis. 

Major Haag a écrit:La différence est pour moi très nette.
Sur la GS le télélever de part sa conception (séparation des fonctions d'amortissement et de guidage) apportait un touché de route très particulier et la quasi absence de plongée au freinage.

Lorsque je parle de "touché de route particulier", je veux dire que ce qui se passait entre la route et le pneumatique était gommé, presque inexistant au guidon.

J'avais donc moins de retours et donc par ce manque d'informations un sentiment de pouvoir repousser les limites en conduite plus incisive.

Pour résumer : "Même pas peur"

Le plus incroyable, c'est que je n'ai jamais cherché à régler quoi que ce soit au niveau des suspensions en 82000 kms à son guidon.

Sur la R, je trouve que les retours au niveau de la fourche (non réglable sur la mienne) sont plus brutaux. Sur un revêtement lisse c'est parfait, mais sur une route plus bosselée, je fais du rodéo.

Pour avoir eu R et RT avec telelever, et essayé une GS, je pense que ce ressenti est plus dû aux caractéristiques du chassis / réglages qu'à la techno fourche vs telelever. 
Ma R était telle que tu le décris (peut-être à moindre mesure, je n'ai jamais essayé de R LC), beaucoup plus sèche au niveau du train avant qu'une GS ou RT. A mon avis c'est dû à un mix de position de conduite (on est plus sur l'avant), de réglage d'amortisseur et de géométrie du train avant.