Des watts sur la piste

par Pec Lun 16 Sep 2019 - 10:57

Cet article du Progrès de Lyon Le 16/09/2019 fait un petit topo sur le passage progressif aux watts électriques sur la piste:

"Sans faire de bruit, la moto électrique s’impose sur les circuits
En marge du GP de Saint-Marin, deux courses se sont déroulées ce week-end : lancé cette année, le championnat de motos électriques MotoE s’impose peu à peu dans le paysage des courses de vitesse.

Visuellement, aucune possibilité de les distinguer des motos à moteur thermique : mais ce sont bien des motos électriques qui ont envahi le circuit Misano de Saint-Marin, ce week-end. Photo Marco BERTORELLO / AFP
Visuellement, aucune possibilité de les distinguer des motos à moteur thermique : mais ce sont bien des motos électriques qui ont envahi le circuit Misano de Saint-Marin, ce week-end. Photo Marco BERTORELLO / AFP

Malgré ses particularités et les aléas qui ont marqué ses débuts, le tout nouveau championnat de motos électriques MotoE, lancé cette année, s’impose peu à peu dans le paysage des courses de vitesse. Ce week-end, deux courses se sont déroulées en marge du MotoGP de Saint-Marin et les deux dernières du championnat, qui en compte six au total, auront lieu lors du GP de Valence en novembre.

«Nous sommes très satisfaits du déroulement des courses et de la réception du paddock», souligne Nicolas Goubert, responsable de ce championnat à la Dorna, le promoteur du MotoGP. Les 18 pilotes sont eux-mêmes souvent des anciens pilotes de MotoGP, Moto2 ou Moto3 qui se reconvertissent dans cette nouvelle discipline.
Concurrente en MotoE, l’Espagnole Maria Herrera est la seule femme à piloter dans l'univers professionnel du MotoGP. Photo Marco BERTORELLO / AFP
Concurrente en MotoE, l’Espagnole Maria Herrera est la seule femme à piloter dans l'univers professionnel du MotoGP. Photo Marco BERTORELLO / AFP
Une grosse pile rectangulaire à la place du moteur

La MotoE présente aussi la particularité d’aligner la seule femme dans le monde du MotoGP, l’Espagnole Maria Herrera, qui a notamment terminé 6e de la première course et 5e de la deuxième à Misano, ce week-end. «C’est amusant de piloter ces motos, confie-t-elle, c’est comme un nouveau monde pour les pilotes».

De loin, les MotoE ressemblent à leurs homologues des autres catégories. Mais, une fois le carénage enlevé, c’est une grosse pile rectangulaire qui prend la place du moteur thermique habituel.
Si leur poids est presque deux fois plus important que celui d’un engin de la catégorie reine MotoGP, c’est le silence qui surprend leurs pilotes.
"Les sensations sont les mêmes"

«On n’a pas de bruit et c’est surtout un sifflement», indique le Français Kenny Foray. «Ce qui surprend le plus, c’est que cela reste une moto. Contrairement à ce qu’on peut penser, les sensations sont les mêmes, y compris celle de vitesse», ajoute celui qui a été champion du monde d’endurance en 2014.

Toutes les motos du championnat sont identiques, fabriquées par le constructeur italien Energica ce qui contribue à niveler le plateau et faire ressortir le pilotage. Les caractéristiques actuelles du championnat sont gelées jusqu’à la fin 2021, soit des courses de l’ordre d’une quinzaine de minutes disputées en marge de plusieurs courses MotoGP en Europe.
Devant son public, l'Italien Matteo Ferrari a remporté les deux courses de MotoE programmées ce week-end à Saint-Marin. Photo Marco BERTORELLO / AFP
Devant son public, l'Italien Matteo Ferrari a remporté les deux courses de MotoE programmées ce week-end à Saint-Marin. Photo Marco BERTORELLO / AFP
L'ensemble des motos détruites dans un incendie, en mars

Ensuite, tout dépendra de l’évolution technologique, notamment en matière de puissance et d’autonomie des piles électriques. «On ne verra pas une révolution dans la technologie des batteries d’ici trois ans», estime Nicolas Goubert, rappelant que la technologie des MotoE d’après 2021 devra être arrêtée au plus tard à la fin de l’année prochaine.

Si les pilotes ne se plaignent pas outre mesure de la brièveté des courses ni du poids des motos, ils regrettent de ne pas pouvoir passer plus de temps dessus. Le calendrier des essais a souffert de l’incendie qui a détruit en mars l’ensemble du parc de motos qu’Energica a du reconstruire et le championnat a débuté avec deux mois de retard.
Harley-Davidson, c'est "non"

Quant à ouvrir le championnat à d’autres constructeurs, Nicolas Goubert ne l’envisage pas pour le moment. «Si Harley-Davidson était venu frapper à notre porte, on leur aurait dit non», affirme-t-il, même si le célèbre constructeur américain mise sur le développement de la moto électrique de route pour renouveler son image et sa clientèle.

Kenny Foray met en garde contre les écarts technologiques que cela pourrait créer. «Ce qui serait vraiment dommage, ce serait de se retrouver avec des écarts de deux à trois secondes au tour car certains arriveraient à faire de meilleures motos. Les courses deviendraient alors très ennuyeuses»."

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