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Poésie
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Poésie
Pec a placé une poésie dans un autre sujet, et je me suis dit qu'il n'y avait pas de honte à dire son amour de la poésie..
Je vous propose, à ceux qui y sont sensibles de trouver des mots qui sont comme des couleurs...
J'aime particulièrement ce poème de Baudelaire: La servante au grand coeur, que Ferré m'a fait découvrir..
La servante au grand coeur dont vous étiez jalouse,
Et qui dort son sommeil sous une humble pelouse,
Nous devrions pourtant lui porter quelques fleurs.
Les morts, les pauvres morts, ont de grandes douleurs,
Et quand Octobre souffle, émondeur des vieux arbres,
Son vent mélancolique à l'entour de leurs marbres,
Certe, ils doivent trouver les vivants bien ingrats,
A dormir, comme ils font, chaudement dans leurs draps,
Tandis que, dévorés de noires songeries,
Sans compagnon de lit, sans bonnes causeries,
Vieux squelettes gelés travaillés par le ver,
Ils sentent s'égoutter les neiges de l'hiver
Et le siècle couler, sans qu'amis ni famille
Remplacent les lambeaux qui pendent à leur grille.
Lorsque la bûche siffle et chante, si le soir,
Calme, dans le fauteuil, je la voyais s'asseoir,
Si, par une nuit bleue et froide de décembre,
Je la trouvais tapie en un coin de ma chambre,
Grave, et venant du fond de son lit éternel
Couver l'enfant grandi de son oeil maternel,
Que pourrais-je répondre à cette âme pieuse,
Voyant tomber des pleurs de sa paupière creuse?
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Je vous propose, à ceux qui y sont sensibles de trouver des mots qui sont comme des couleurs...
J'aime particulièrement ce poème de Baudelaire: La servante au grand coeur, que Ferré m'a fait découvrir..
La servante au grand coeur dont vous étiez jalouse,
Et qui dort son sommeil sous une humble pelouse,
Nous devrions pourtant lui porter quelques fleurs.
Les morts, les pauvres morts, ont de grandes douleurs,
Et quand Octobre souffle, émondeur des vieux arbres,
Son vent mélancolique à l'entour de leurs marbres,
Certe, ils doivent trouver les vivants bien ingrats,
A dormir, comme ils font, chaudement dans leurs draps,
Tandis que, dévorés de noires songeries,
Sans compagnon de lit, sans bonnes causeries,
Vieux squelettes gelés travaillés par le ver,
Ils sentent s'égoutter les neiges de l'hiver
Et le siècle couler, sans qu'amis ni famille
Remplacent les lambeaux qui pendent à leur grille.
Lorsque la bûche siffle et chante, si le soir,
Calme, dans le fauteuil, je la voyais s'asseoir,
Si, par une nuit bleue et froide de décembre,
Je la trouvais tapie en un coin de ma chambre,
Grave, et venant du fond de son lit éternel
Couver l'enfant grandi de son oeil maternel,
Que pourrais-je répondre à cette âme pieuse,
Voyant tomber des pleurs de sa paupière creuse?
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Gilles- Modo
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Age : 74
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Re: Poésie
Super, Gilles
Excellente initiative
V
Excellente initiative
V
Pec- Messages : 7228
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Age : 69
Localisation : Village Ouest Lyonnais
Re: Poésie
En commentaire poétique du Livre Seins de Moustache, celui-ci, de Charles Baudelaire:
Elle n’avait gardé que ses bijoux sonores,
Dont le riche attirail lui donnait l’air vainqueur
Qu’ont dans leurs jours heureux les esclaves des Mores.
Quand il jette en dansant son bruit vif et moqueur,
Ce monde rayonnant de métal et de pierre
Me ravit en extase, et j’aime à la fureur
Les choses où le son se mêle à la lumière.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Baudelaire par Nadar (1855)
Elle était donc couchée et se laissait aimer,
Et du haut du divan elle souriait d’aise
À mon amour profond et doux comme la mer,
Qui vers elle montait comme vers sa falaise.
Les yeux fixés sur moi comme un tigre dompté,
D’un air vague et rêveur elle essayait des poses,
Et la candeur unie à la lubricité
Donnait un charme neuf à ses métamorphoses ;
Et son bras et sa jambe, et sa cuisse et ses reins,
Polis comme de l’huile, onduleux comme un cygne,
Passaient devant mes yeux clairvoyants et sereins ;
Et son ventre et ses seins, ces grappes de ma vigne,
S’avançaient, plus câlins que les Anges du mal,
Pour troubler le repos où mon âme était mise,
Et pour la déranger du rocher de cristal
Où, calme et solitaire, elle s’était assise.
Je croyais voir unis par un nouveau dessin
Les hanches de l’Antiope au buste d’un imberbe,
Tant sa taille faisait ressortir son bassin.
Sur ce teint fauve et brun le fard était superbe !
— Et la lampe s’étant résignée à mourir,
Comme le foyer seul illuminait la chambre,
Chaque fois qu’il poussait un flamboyant soupir,
Il inondait de sang cette peau couleur d’ambre !
V
Les bijoux
La très-chère était nue, et, connaissant mon coeur,Elle n’avait gardé que ses bijoux sonores,
Dont le riche attirail lui donnait l’air vainqueur
Qu’ont dans leurs jours heureux les esclaves des Mores.
Quand il jette en dansant son bruit vif et moqueur,
Ce monde rayonnant de métal et de pierre
Me ravit en extase, et j’aime à la fureur
Les choses où le son se mêle à la lumière.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Baudelaire par Nadar (1855)
Elle était donc couchée et se laissait aimer,
Et du haut du divan elle souriait d’aise
À mon amour profond et doux comme la mer,
Qui vers elle montait comme vers sa falaise.
Les yeux fixés sur moi comme un tigre dompté,
D’un air vague et rêveur elle essayait des poses,
Et la candeur unie à la lubricité
Donnait un charme neuf à ses métamorphoses ;
Et son bras et sa jambe, et sa cuisse et ses reins,
Polis comme de l’huile, onduleux comme un cygne,
Passaient devant mes yeux clairvoyants et sereins ;
Et son ventre et ses seins, ces grappes de ma vigne,
S’avançaient, plus câlins que les Anges du mal,
Pour troubler le repos où mon âme était mise,
Et pour la déranger du rocher de cristal
Où, calme et solitaire, elle s’était assise.
Je croyais voir unis par un nouveau dessin
Les hanches de l’Antiope au buste d’un imberbe,
Tant sa taille faisait ressortir son bassin.
Sur ce teint fauve et brun le fard était superbe !
— Et la lampe s’étant résignée à mourir,
Comme le foyer seul illuminait la chambre,
Chaque fois qu’il poussait un flamboyant soupir,
Il inondait de sang cette peau couleur d’ambre !
V
Pec- Messages : 7228
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Age : 69
Localisation : Village Ouest Lyonnais
Re: Poésie
Très belle initiative, Gilles
Je poursuis avec un poème d'Aragon qui me remue imanquablement, à chaque fois que j'entends la magnifique interprétation de Brassens...
Il n'y a pas d'amour heureux
Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n'y a pas d'amour heureux
Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu'on avait habillés pour un autre destin
À quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains
Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes
Il n'y a pas d'amour heureux
Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j'ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
Il n'y a pas d'amour heureux
Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson
Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare
Il n'y a pas d'amour heureux
Louis Aragon
Je poursuis avec un poème d'Aragon qui me remue imanquablement, à chaque fois que j'entends la magnifique interprétation de Brassens...
Il n'y a pas d'amour heureux
Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n'y a pas d'amour heureux
Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu'on avait habillés pour un autre destin
À quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains
Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes
Il n'y a pas d'amour heureux
Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j'ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
Il n'y a pas d'amour heureux
Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson
Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare
Il n'y a pas d'amour heureux
Louis Aragon
Benoît- Messages : 2784
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Age : 53
Localisation : Lyon
Re: Poésie
Benoît a écrit:Très belle initiative, Gilles
Je poursuis avec un poème d'Aragon qui me remue imanquablement, à chaque fois que j'entends la magnifique interprétation de Brassens...
Il n'y a pas d'amour heureux
Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n'y a pas d'amour heureux
Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu'on avait habillés pour un autre destin
À quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains
Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes
Il n'y a pas d'amour heureux
Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j'ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
Il n'y a pas d'amour heureux
Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson
Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare
Il n'y a pas d'amour heureux
Louis Aragon
La troisième strophe est sublime!
Gilles- Modo
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Localisation : AIX LES BAINS
Re: Poésie
Et puis d'Aragon, ces mots que je ne comprends pas , mais qui me parlent:
"Est-ce ainsi que les hommes vivent"
"Tout est affaire de décor
Changer de lit changer de corps
À quoi bon puisque c'est encore
Moi qui moi-même me trahis
Moi qui me traîne et m'éparpille
Et mon ombre se déshabille
Dans les bras semblables des filles
Où j'ai cru trouver un pays.
Coeur léger coeur changeant coeur lourd
Le temps de rêver est bien court
Que faut-il faire de mes nuits
Que faut-il faire de mes jours
Je n'avais amour ni demeure
Nulle part où je vive ou meure
Je passais comme la rumeur
Je m'endormais comme le bruit.
C'était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de pôle et d'épaule
La pièce était-elle ou non drôle
Moi si j'y tenais mal mon rôle
C'était de n'y comprendre rien
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent
Dans le quartier Hohenzollern
Entre La Sarre et les casernes
Comme les fleurs de la luzerne
Fleurissaient les seins de Lola
Elle avait un coeur d'hirondelle
Sur le canapé du bordel
Je venais m'allonger près d'elle
Dans les hoquets du pianola.
Le ciel était gris de nuages
Il y volait des oies sauvages
Qui criaient la mort au passage
Au-dessus des maisons des quais
Je les voyais par la fenêtre
Leur chant triste entrait dans mon être
Et je croyais y reconnaître
Du Rainer Maria Rilke.
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent.
Elle était brune elle était blanche
Ses cheveux tombaient sur ses hanches
Et la semaine et le dimanche
Elle ouvrait à tous ses bras nus
Elle avait des yeux de faÏence
Elle travaillait avec vaillance
Pour un artilleur de Mayence
Qui n'en est jamais revenu.
Il est d'autres soldats en ville
Et la nuit montent les civils
Remets du rimmel à tes cils
Lola qui t'en iras bientôt
Encore un verre de liqueur
Ce fut en avril à cinq heures
Au petit jour que dans ton coeur
Un dragon plongea son couteau
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent"
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"Est-ce ainsi que les hommes vivent"
"Tout est affaire de décor
Changer de lit changer de corps
À quoi bon puisque c'est encore
Moi qui moi-même me trahis
Moi qui me traîne et m'éparpille
Et mon ombre se déshabille
Dans les bras semblables des filles
Où j'ai cru trouver un pays.
Coeur léger coeur changeant coeur lourd
Le temps de rêver est bien court
Que faut-il faire de mes nuits
Que faut-il faire de mes jours
Je n'avais amour ni demeure
Nulle part où je vive ou meure
Je passais comme la rumeur
Je m'endormais comme le bruit.
C'était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de pôle et d'épaule
La pièce était-elle ou non drôle
Moi si j'y tenais mal mon rôle
C'était de n'y comprendre rien
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent
Dans le quartier Hohenzollern
Entre La Sarre et les casernes
Comme les fleurs de la luzerne
Fleurissaient les seins de Lola
Elle avait un coeur d'hirondelle
Sur le canapé du bordel
Je venais m'allonger près d'elle
Dans les hoquets du pianola.
Le ciel était gris de nuages
Il y volait des oies sauvages
Qui criaient la mort au passage
Au-dessus des maisons des quais
Je les voyais par la fenêtre
Leur chant triste entrait dans mon être
Et je croyais y reconnaître
Du Rainer Maria Rilke.
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent.
Elle était brune elle était blanche
Ses cheveux tombaient sur ses hanches
Et la semaine et le dimanche
Elle ouvrait à tous ses bras nus
Elle avait des yeux de faÏence
Elle travaillait avec vaillance
Pour un artilleur de Mayence
Qui n'en est jamais revenu.
Il est d'autres soldats en ville
Et la nuit montent les civils
Remets du rimmel à tes cils
Lola qui t'en iras bientôt
Encore un verre de liqueur
Ce fut en avril à cinq heures
Au petit jour que dans ton coeur
Un dragon plongea son couteau
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent"
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Gilles- Modo
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Re: Poésie
Tout en restant dans le thème mais avec un autre vision
Voici les paroles d'une Chanson de Francis Cabrel que je considère comme une sorte de Poême
Octobre
Le vent fera craquer les branches
La brume viendra dans sa robe blanche
Y aura des feuilles partout
Couchées sur les cailloux
Octobre tiendra sa revanche
Le soleil sortira à peine
Nos corps se cacheront sous des bouts de laine
Perdue dans tes foulards
Tu croiseras le soir
Octobre endormi aux fontaines
Il y aura certainement,
Sur les tables en fer blanc
Quelques vases vides et qui traînent
Et des nuages pris sur les antennes
Je t'offrirai des fleurs
Et des nappes en couleurs
Pour ne pas qu'Octobre nous prenne
On ira tout en haut des collines
Regarder tout ce qu'Octobre illumine
Mes mains sur tes cheveux
Des écharpes pour deux
Devant le monde qui s'incline
Certainement appuyés sur des bancs
Il y aura quelques hommes qui se souviennent
Et des nuages pris sur les antennes
Je t'offrirai des fleurs
Et des nappes en couleurs
Pour ne pas qu'Octobre nous prenne
Et sans doute on verra apparaître
Quelques dessins sur la buée des fenêtres
Vous, vous jouerez dehors
Comme les enfants du nord
Octobre restera peut-être.
Vous, vous jouerez dehors
Comme les enfants du nord
Octobre restera peut-être
Alain
Voici les paroles d'une Chanson de Francis Cabrel que je considère comme une sorte de Poême
Octobre
Le vent fera craquer les branches
La brume viendra dans sa robe blanche
Y aura des feuilles partout
Couchées sur les cailloux
Octobre tiendra sa revanche
Le soleil sortira à peine
Nos corps se cacheront sous des bouts de laine
Perdue dans tes foulards
Tu croiseras le soir
Octobre endormi aux fontaines
Il y aura certainement,
Sur les tables en fer blanc
Quelques vases vides et qui traînent
Et des nuages pris sur les antennes
Je t'offrirai des fleurs
Et des nappes en couleurs
Pour ne pas qu'Octobre nous prenne
On ira tout en haut des collines
Regarder tout ce qu'Octobre illumine
Mes mains sur tes cheveux
Des écharpes pour deux
Devant le monde qui s'incline
Certainement appuyés sur des bancs
Il y aura quelques hommes qui se souviennent
Et des nuages pris sur les antennes
Je t'offrirai des fleurs
Et des nappes en couleurs
Pour ne pas qu'Octobre nous prenne
Et sans doute on verra apparaître
Quelques dessins sur la buée des fenêtres
Vous, vous jouerez dehors
Comme les enfants du nord
Octobre restera peut-être.
Vous, vous jouerez dehors
Comme les enfants du nord
Octobre restera peut-être
Alain
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Amitiés et Grand Soleil à Tous
ps:Les fôtes de moufles sont volontaires
Et j'aime pô Face de Bouc.....
alain resseguier- Messages : 9494
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Gilles- Modo
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Re: Poésie
Alain: ce qu'a écrit Cabrel est très beau!
Gilles- Modo
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Re: Poésie
Un autre poème que j'ai aussi découvert grâce à Brassens, si triste et si beau à la fois...
Complainte du petit cheval blanc
Le petit cheval dans le mauvais temps, qu'il avait donc du courage !
C'était un petit cheval blanc, tous derrière et lui devant.
Il n'y avait jamais de beau temps dans ce pauvre paysage.
Il n'y avait jamais de printemps, ni derrière ni devant.
Mais toujours il était content, menant les gars du village,
A travers la pluie noire des champs, tous derrière et lui devant.
Sa voiture allait poursuivant sa belle petite queue sauvage.
C'est alors qu'il était content, eux derrière et lui devant.
Mais un jour, dans le mauvais temps, un jour qu'il était si sage,
Il est mort par un éclair blanc, tous derrière et lui devant.
Il est mort sans voir le beau temps, qu'il avait donc du courage !
Il est mort sans voir le printemps ni derrière ni devant.
Paul FORT
Complainte du petit cheval blanc
Le petit cheval dans le mauvais temps, qu'il avait donc du courage !
C'était un petit cheval blanc, tous derrière et lui devant.
Il n'y avait jamais de beau temps dans ce pauvre paysage.
Il n'y avait jamais de printemps, ni derrière ni devant.
Mais toujours il était content, menant les gars du village,
A travers la pluie noire des champs, tous derrière et lui devant.
Sa voiture allait poursuivant sa belle petite queue sauvage.
C'est alors qu'il était content, eux derrière et lui devant.
Mais un jour, dans le mauvais temps, un jour qu'il était si sage,
Il est mort par un éclair blanc, tous derrière et lui devant.
Il est mort sans voir le beau temps, qu'il avait donc du courage !
Il est mort sans voir le printemps ni derrière ni devant.
Paul FORT
Benoît- Messages : 2784
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Gilles- Modo
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Re: Poésie
Je l'ai chanté à mon petit-fils il y a 2 mois.Benoît a écrit:Un autre poème que j'ai aussi découvert grâce à Brassens, si triste et si beau à la fois...
Complainte du petit cheval blanc
Le petit cheval dans le mauvais temps, qu'il avait donc du courage !
C'était un petit cheval blanc, tous derrière et lui devant.
Il n'y avait jamais de beau temps dans ce pauvre paysage.
Il n'y avait jamais de printemps, ni derrière ni devant.
Mais toujours il était content, menant les gars du village,
A travers la pluie noire des champs, tous derrière et lui devant.
Sa voiture allait poursuivant sa belle petite queue sauvage.
C'est alors qu'il était content, eux derrière et lui devant.
Mais un jour, dans le mauvais temps, un jour qu'il était si sage,
Il est mort par un éclair blanc, tous derrière et lui devant.
Il est mort sans voir le beau temps, qu'il avait donc du courage !
Il est mort sans voir le printemps ni derrière ni devant.
Paul FORT
A aucun moment il ne m'a interrompu, attentif qu'il était, et pourtant c'est un zébulon.
Lumix- L'oeil et la plume
- Messages : 6292
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Localisation : Sannois (95) - Assimilé parigot quoi !
Re: Poésie
C'est bien le souvenir que j'ai de lui !Lumix a écrit:Je l'ai chanté à mon petit-fils il y a 2 mois.
A aucun moment il ne m'a interrompu, attentif qu'il était, et pourtant c'est un zébulon.
Benoît- Messages : 2784
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Age : 53
Localisation : Lyon
Re: Poésie
Bonsoir,
Poème d'un père à son fils à l'armée en 73
Il s'embêtait loin de chez lui le petit Jacky
Pas de bottes de moto mais des croquenots qui lui blessaient les pinceaux
Il jouait à la guéguerre tout comme les grognards naguère
Mais n'aimait pas les cannons
C'était ça qu'était con
Quant il rampait dans l'herbe tendre
Il lui semblait toujours entendre
Au lieu du bruit sourd des fusils
Le pot de sa ducati
Douze mois passeront bien vite
Douce vie reviendra bientôt
L'armée après tout c'est un rite
Même si c'est un rite idiot
Poème d'un père à son fils à l'armée en 73
Il s'embêtait loin de chez lui le petit Jacky
Pas de bottes de moto mais des croquenots qui lui blessaient les pinceaux
Il jouait à la guéguerre tout comme les grognards naguère
Mais n'aimait pas les cannons
C'était ça qu'était con
Quant il rampait dans l'herbe tendre
Il lui semblait toujours entendre
Au lieu du bruit sourd des fusils
Le pot de sa ducati
Douze mois passeront bien vite
Douce vie reviendra bientôt
L'armée après tout c'est un rite
Même si c'est un rite idiot
bano07- Messages : 820
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Age : 70
Localisation : Etables Ardèche, Villefort Lozère
Re: Poésie
Gilles, ton post est une superbe idée
Il existe aussi des poèmes en langues dites "traditionnelles" ou de terroir
par exemple de Fréderic Mistral, en Provençal
Il existe aussi des poèmes en langues dites "traditionnelles" ou de terroir
par exemple de Fréderic Mistral, en Provençal
Iéu, d'uno chato enamourado
Aro qu'ai di la mau-parado,
Cantarai, se Diéu vou, un enfant de Cassis,
Un simple pescaire d'anchoio
Qu'emé soun qàubi e ' mé sa voio
Dou pur amour gagné li joio,
L'empèri, lou trelus . Amo de moun pais,
Aro qu'ai di la mau-parado,
Cantarai, se Diéu vou, un enfant de Cassis,
Un simple pescaire d'anchoio
Qu'emé soun qàubi e ' mé sa voio
Dou pur amour gagné li joio,
L'empèri, lou trelus . Amo de moun pais,
Tu que dardaies, manifèsto,
E dins sa lengo e dins sa gèsto;
Quand li baroun picard, alemand, bourguignoun,
Sarravon Toulouso e Bèu-Caire,
Tu qu'empurères de tout caire
Contro li nègri cavaucaire
Lis ome de marsiho e li fiéu d'Avignoun;
E dins sa lengo e dins sa gèsto;
Quand li baroun picard, alemand, bourguignoun,
Sarravon Toulouso e Bèu-Caire,
Tu qu'empurères de tout caire
Contro li nègri cavaucaire
Lis ome de marsiho e li fiéu d'Avignoun;
(Moi qui d'une amoureuse jeune fille
ai dit maintenant l'infortune,
je chanterai, si Dieu le veut, un enfant de Cassis,
un simple pêcheur d'anchois
qui, par la grâce et par la volonté,
du pur amour conquit les joies,
l'empire, la splendeur. Âme de mon pays,
ai dit maintenant l'infortune,
je chanterai, si Dieu le veut, un enfant de Cassis,
un simple pêcheur d'anchois
qui, par la grâce et par la volonté,
du pur amour conquit les joies,
l'empire, la splendeur. Âme de mon pays,
Toi qui rayonnes, manifeste,
dans son histoire et dans sa langue;
quand les barons picards, allemands, bourguignons,
pressaient Toulouse et Beaucaire,
toi qui enflammas de partout
contre les noirs chevaucheurs
les hommes de Marseille et les fils d'Avignon;)
dans son histoire et dans sa langue;
quand les barons picards, allemands, bourguignons,
pressaient Toulouse et Beaucaire,
toi qui enflammas de partout
contre les noirs chevaucheurs
les hommes de Marseille et les fils d'Avignon;)
Pèr la grandour di remembranco
Tu que nous sauves l'esperanco;
Tu que dins la jouinesso, e plus caud e plus bèu,
Mau-grat la mort e l'aclapaire,
Fas regreia lou sang di paire;
Tu qu'ispirant li dous troubaire,
Fas pièi mistraleja la voues de Mirabèu;
Tu que nous sauves l'esperanco;
Tu que dins la jouinesso, e plus caud e plus bèu,
Mau-grat la mort e l'aclapaire,
Fas regreia lou sang di paire;
Tu qu'ispirant li dous troubaire,
Fas pièi mistraleja la voues de Mirabèu;
Car lis oundado seculàri
E si tempèsto e sis esglàri
An bèu mescla li pople, escafa li counfin,
La terro maire, la Naturo,
Nourris toujour sa pourtaduro
Dou meme la : sa pousso duro
Toujour à l'oulivié dounara l'oli fin;
E si tempèsto e sis esglàri
An bèu mescla li pople, escafa li counfin,
La terro maire, la Naturo,
Nourris toujour sa pourtaduro
Dou meme la : sa pousso duro
Toujour à l'oulivié dounara l'oli fin;
(Par la grandeur des souvenirs,
toi qui nous sauves l'espérance;
toi qui, dans la jeunesse, et qui plus chaud et plus beau,
malgré la mort et le fossoyeur,
fais reverdir le sang des pères;
toi qui, inspirant les doux troubadours,
telle que le mistral, fais ensuite gronder la voix de Mirabeau;
toi qui nous sauves l'espérance;
toi qui, dans la jeunesse, et qui plus chaud et plus beau,
malgré la mort et le fossoyeur,
fais reverdir le sang des pères;
toi qui, inspirant les doux troubadours,
telle que le mistral, fais ensuite gronder la voix de Mirabeau;
Car les houles des siècles,
et leurs tempêtes et leurs horreurs,
en vain mêlent les peuples, effacent les frontières :
la terre maternelle, la Nature,
nourrit toujours ses fils
du même lait, sa dure mamelle
toujours à l'olivier donnera l'huile fine;)
et leurs tempêtes et leurs horreurs,
en vain mêlent les peuples, effacent les frontières :
la terre maternelle, la Nature,
nourrit toujours ses fils
du même lait, sa dure mamelle
toujours à l'olivier donnera l'huile fine;)
Amo de-longo renadivo,
Amo jouiouso e fièro e vivo,
Qu'endihes dins lou brut dou Rose e dou Rousau !
Amo di seuvo armouniouso
E di calanco souleiouso,
De la patrio amo piouso,
T'apelle ! encarno-te dins mi vers prouvençau !
Amo jouiouso e fièro e vivo,
Qu'endihes dins lou brut dou Rose e dou Rousau !
Amo di seuvo armouniouso
E di calanco souleiouso,
De la patrio amo piouso,
T'apelle ! encarno-te dins mi vers prouvençau !
(Âme éternellement renaissante,
âme joyeuse et fière et vive,
qui hennis dans le bruit du Rhône et de son vent,
âme des bois pleins d'harmonie
et des calanques pleines de soleil,
de la patrie âme pieuse,
je t'appelle ! incarne-toi dans mes vers provençaux !)
âme joyeuse et fière et vive,
qui hennis dans le bruit du Rhône et de son vent,
âme des bois pleins d'harmonie
et des calanques pleines de soleil,
de la patrie âme pieuse,
je t'appelle ! incarne-toi dans mes vers provençaux !)
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ps:Les fôtes de moufles sont volontaires
Et j'aime pô Face de Bouc.....
alain resseguier- Messages : 9494
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Re: Poésie
Il y a aussi des poèmes d'amateurs.
J'aime la subtilité et la concision de celui ci, qui invite justement le poème qui est en nous à émerger:
Question amie
Dans l’herbe de la nuit
j’entends des nœuds humides
qui se défont
Cessons de parler d’autre chose
Au secret du jardin
monte patiemment le silence
de la sève
Des poèmes se trament
où nous savons nous taire
V
J'aime la subtilité et la concision de celui ci, qui invite justement le poème qui est en nous à émerger:
A quand un poème?
Question amie
Dans l’herbe de la nuit
j’entends des nœuds humides
qui se défont
Cessons de parler d’autre chose
Au secret du jardin
monte patiemment le silence
de la sève
Des poèmes se trament
où nous savons nous taire
V
Pec- Messages : 7228
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Re: Poésie
un autre très court et soi disant de Mistral aussi, je n'ai pas vérifié
" Gal, Amant de la Reine
Alla, Tour Magnanime
Galamment de l'Arêne
A la tour Magne à Nîmes"
il se peut aussi que ce soit un exercice dit de rhétorique plus ancien
alain
" Gal, Amant de la Reine
Alla, Tour Magnanime
Galamment de l'Arêne
A la tour Magne à Nîmes"
il se peut aussi que ce soit un exercice dit de rhétorique plus ancien
alain
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alain resseguier- Messages : 9494
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Re: Poésie
alain resseguier a écrit:un autre très court et soi disant de Mistral aussi, je n'ai pas vérifié
" Gal, Amant de la Reine
Alla, Tour Magnanime
Galamment de l'Arêne
A la tour Magne à Nîmes"
il se peut aussi que ce soit un exercice dit de rhétorique plus ancien
alain
Ces vers holorimes, qui relèvent plus de la prouesse littéraire que de la poésie pure, étaient très en vogue au X1X° siècle.
Ceux-ci seraient de Marc Monnier plutôt que de Victor Hugo comme on le lit parfois, ou de Frédéric Mistral, comme évoqué aussi par les gens du sud
Il y en a bien d'autres dans cet exercice, de Alphonse Allais entre autres.
V
Pec- Messages : 7228
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Re: Poésie
Pec a écrit:alain resseguier a écrit:un autre très court et soi disant de Mistral aussi, je n'ai pas vérifié
" Gal, Amant de la Reine
Alla, Tour Magnanime
Galamment de l'Arêne
A la tour Magne à Nîmes"
il se peut aussi que ce soit un exercice dit de rhétorique plus ancien
alain
Ces vers holorimes, qui relèvent plus de la prouesse littéraire que de la poésie pure, étaient très en vogue au X1X° siècle.
Ceux-ci seraient de Marc Monnier plutôt que de Victor Hugo comme on le lit parfois, ou de Frédéric Mistral, comme évoqué aussi par les gens du sud
Il y en a bien d'autres dans cet exercice, de Alphonse Allais entre autres.
V
merci Vincent pour les explications
et en plus tu confirmes mes doutes
alain
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alain resseguier- Messages : 9494
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Re: Poésie
De Victor Hugo, on va trouver par exemple:
" Et ma blême araignée, ogre illogique et las
Aimable, aime à régner, au gris logis qu'elle a"
Mais plus joli et délicat, Jacques Prévert écrivait celui-ci, qui a ma préférence:
" Dans ces bois automnaux, graves et romantiques
Danse et bois aux tonneaux, Graves et rhums antiques"
(les Graves étant, bien entendu, des vins du Bordelais)
Il y en a plein d'autres!
Ce qui est difficile, c'est d'arriver à les rédiger soi-même!
V
" Et ma blême araignée, ogre illogique et las
Aimable, aime à régner, au gris logis qu'elle a"
Mais plus joli et délicat, Jacques Prévert écrivait celui-ci, qui a ma préférence:
" Dans ces bois automnaux, graves et romantiques
Danse et bois aux tonneaux, Graves et rhums antiques"
(les Graves étant, bien entendu, des vins du Bordelais)
Il y en a plein d'autres!
Ce qui est difficile, c'est d'arriver à les rédiger soi-même!
V
Pec- Messages : 7228
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Re: Poésie
Je n'aurais pas renié ceux-ci, dans un genre plus dru!
"Plus le concert dure, plus l'habitant jouit
Plus le con serre dur, plus la bite en jouit"
V
"Plus le concert dure, plus l'habitant jouit
Plus le con serre dur, plus la bite en jouit"
V
Pec- Messages : 7228
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Poésie des mots... en prose
.. Le seul passage qu'il m'a semblé évident d'apprendre par coeur.. juste pour la beauté et la douceur des mots. L'émotion est toujours intacte.
André Gide - La Symphonie Pastorale - 21 mai
Est-ce pour nous, Seigneur, que vous avez fait la nuit si profonde et si belle ? Est-ce pour moi ? L’air est tiède et par ma fenêtre ouverte la lune entre et j’écoute le silence immense des cieux. Ô confuse adoration de la création tout entière où fond mon cœur dans une extase sans paroles. Je ne peux plus prier qu’éperdument. S’il est une limitation dans l’amour, elle n’est pas de Vous, mon Dieu, mais des hommes. Pour coupable que mon amour paraisse aux yeux des hommes, oh ! dites-moi qu’aux vôtres il est saint.
André Gide - La Symphonie Pastorale - 21 mai
Est-ce pour nous, Seigneur, que vous avez fait la nuit si profonde et si belle ? Est-ce pour moi ? L’air est tiède et par ma fenêtre ouverte la lune entre et j’écoute le silence immense des cieux. Ô confuse adoration de la création tout entière où fond mon cœur dans une extase sans paroles. Je ne peux plus prier qu’éperdument. S’il est une limitation dans l’amour, elle n’est pas de Vous, mon Dieu, mais des hommes. Pour coupable que mon amour paraisse aux yeux des hommes, oh ! dites-moi qu’aux vôtres il est saint.
Echoes- Messages : 959
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Re: Poésie
Echoes a écrit:.. Le seul passage qu'il m'a semblé évident d'apprendre par coeur.. juste pour la beauté et la douceur des mots. L'émotion est toujours intacte.
André Gide - La Symphonie Pastorale - 21 mai
Est-ce pour nous, Seigneur, que vous avez fait la nuit si profonde et si belle ? Est-ce pour moi ? L’air est tiède et par ma fenêtre ouverte la lune entre et j’écoute le silence immense des cieux. Ô confuse adoration de la création tout entière où fond mon cœur dans une extase sans paroles. Je ne peux plus prier qu’éperdument. S’il est une limitation dans l’amour, elle n’est pas de Vous, mon Dieu, mais des hommes. Pour coupable que mon amour paraisse aux yeux des hommes, oh ! dites-moi qu’aux vôtres il est saint.
Pascale, si tu me parles de Gide (mais aussi de Giono, de Colette...) alors je serai ton Nathanaël
V
Pec- Messages : 7228
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Re: Poésie
Pec a écrit:Echoes a écrit:.. Le seul passage qu'il m'a semblé évident d'apprendre par coeur.. juste pour la beauté et la douceur des mots. L'émotion est toujours intacte.
André Gide - La Symphonie Pastorale - 21 mai
Est-ce pour nous, Seigneur, que vous avez fait la nuit si profonde et si belle ? Est-ce pour moi ? L’air est tiède et par ma fenêtre ouverte la lune entre et j’écoute le silence immense des cieux. Ô confuse adoration de la création tout entière où fond mon cœur dans une extase sans paroles. Je ne peux plus prier qu’éperdument. S’il est une limitation dans l’amour, elle n’est pas de Vous, mon Dieu, mais des hommes. Pour coupable que mon amour paraisse aux yeux des hommes, oh ! dites-moi qu’aux vôtres il est saint.
Pascale, si tu me parles de Gide (mais aussi de Giono, de Colette...) alors je serai ton Nathanaël
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Echoes- Messages : 959
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Re: Poésie
Histoire de vers...
Une charogne
Charles Baudelaire
Rappelez-vous l’objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d’été si doux:
Au détour d’un sentier une charogne infâme
Sur un lit semé de cailloux,
Le ventre en l’air, comme une femme lubrique,
Brûlante et suant les poisons,
Ouvrait d’une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d’exhalaisons.
Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
Comme afin de la cuire à point,
Et de rendre au centuple à la grande Nature
Tout ce qu’ensemble elle avait joint;
Et le ciel regardait la carcasse superbe
Comme une fleur s’épanouir.
La puanteur était si forte, que sur l’herbe
Vous crûtes vous évanouir.
Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
D’où sortaient de noirs bataillons
De larves, qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants haillons.
Tout cela descendait, montait comme une vague
Ou s’élançait en pétillant
On eût dit que le corps, enflé d’un souffle vague,
Vivait en se multipliant.
Et ce monde rendait une étrange musique,
Comme l’eau courante et le vent,
Ou le grain qu’un vanneur d’un mouvement rythmique
Agite et tourne dans son van.
Les formes s’effaçaient et n’étaient plus qu’un rêve,
Une ébauche lente à venir
Sur la toile oubliée, et que l’artiste achève
Seulement par le souvenir.
Derrière les rochers une chienne inquiète
Nous regardait d’un oeil fâché,
Epiant le moment de reprendre au squelette
Le morceau qu’elle avait lâché.
– Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,
A cette horrible infection,
Etoile de mes yeux, soleil de ma nature,
Vous, mon ange et ma passion!
Oui! telle vous serez, ô la reine des grâces,
Apres les derniers sacrements,
Quand vous irez, sous l’herbe et les floraisons grasses,
Moisir parmi les ossements.
Alors, ô ma beauté! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j’ai gardé la forme et l’essence divine
De mes amours décomposés!
Charles Baudelaire
Invité- Invité
Re: Poésie
"Une charogne" du grand Charles (B!) est une variante sur le thème de la vie qui passe, et des affres de l'âge
L'expression dans ce poème semble bien différente de : "L'Ode à Cassandre", qui a déclenché ce post poétique, mais le propos est pourtant le même:
L'Ode à Cassandre:
"Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
(...)
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse :
Comme à cette fleur, la vieillesse
Fera ternir votre beauté."
VS/
La Charogne:
(...)
Alors, ô ma beauté! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j’ai gardé la forme et l’essence divine
De mes amours décomposés!
Charles Baudelaire
Mais je me rappelle que Lamartine a écrit aussi très justement sur le hiatus entre les années de jeunesse, insouciantes et perdues, et les années de l'âge mûr, où l'on se retourne sur une vie qui a passé trop vite. Je rechercherai...
L'essence de la philosophie, non?
V
L'expression dans ce poème semble bien différente de : "L'Ode à Cassandre", qui a déclenché ce post poétique, mais le propos est pourtant le même:
L'Ode à Cassandre:
"Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
(...)
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse :
Comme à cette fleur, la vieillesse
Fera ternir votre beauté."
VS/
La Charogne:
(...)
Alors, ô ma beauté! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j’ai gardé la forme et l’essence divine
De mes amours décomposés!
Charles Baudelaire
Mais je me rappelle que Lamartine a écrit aussi très justement sur le hiatus entre les années de jeunesse, insouciantes et perdues, et les années de l'âge mûr, où l'on se retourne sur une vie qui a passé trop vite. Je rechercherai...
L'essence de la philosophie, non?
V
Pec- Messages : 7228
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Localisation : Village Ouest Lyonnais
Re: Poésie
Pec a écrit:Echoes a écrit:.. Le seul passage qu'il m'a semblé évident d'apprendre par coeur.. juste pour la beauté et la douceur des mots. L'émotion est toujours intacte.
André Gide - La Symphonie Pastorale - 21 mai
Est-ce pour nous, Seigneur, que vous avez fait la nuit si profonde et si belle ? Est-ce pour moi ? L’air est tiède et par ma fenêtre ouverte la lune entre et j’écoute le silence immense des cieux. Ô confuse adoration de la création tout entière où fond mon cœur dans une extase sans paroles. Je ne peux plus prier qu’éperdument. S’il est une limitation dans l’amour, elle n’est pas de Vous, mon Dieu, mais des hommes. Pour coupable que mon amour paraisse aux yeux des hommes, oh ! dites-moi qu’aux vôtres il est saint.
Pascale, si tu me parles de Gide (mais aussi de Giono, de Colette...) alors je serai ton Nathanaël
V
Merci Pec ! Du coup j'ai relu Les Nourritures Terrestres hier soir ! oeuvre poétique en prose par excellence... ode à la joie, exaltation des sens... un bonheur !
Livre 1er
Agir sans juger si l’action est bonne ou mauvaise. Aimer sans s’inquiéter si c’est le bien ou le mal.
Nathanaël, je t’enseignerai la ferveur.
Une existence pathétique, Nathanaël, plutôt que la tranquillité. Je ne souhaite pas d’autre repos que celui du sommeil de la mort. J’ai peur que tout désir, toute énergie que je n’aurais pas satisfaits durant ma vie, pour leur survie ne me tourmentent. J’espère, après avoir exprimé sur cette terre tout ce qui attendait en moi, satisfait, mourir complètement désespéré.
Non point la sympathie, Nathanaël, l’amour. Tu comprends, n’est-ce pas, que ce n’est pas la même chose. C’est par peur d’une perte d’amour que parfois j’ai pu sympathiser avec des tristesses, des ennuis, des douleurs que sinon je n’aurais qu’à peine endurés. Laisse à chacun le soin de sa vie.
Livre Sixieme - Sommeils
Nathanaël, il y a d’admirables préparatifs au sommeil ; il y a d’admirables réveils ; mais il n’y a pas d’admirables sommeils, et je n’aime le rêve que tant que je le crois réalité. Car le plus beau sommeil ne vaut pas le moment où l’on se réveille.
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Re: Poésie
Colette! qu'elle est belle la musique de ses mots...
Gilles- Modo
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Re: Poésie
Arrêtez vos conneries, vous allez faire rev'nir Martine.
Aindien- Conteur effréné
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Re: Poésie
Aindien a écrit:Arrêtez vos conneries, vous allez faire rev'nir Martine.
Pour les anciens....
labecanajules- Modo
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Lumix- L'oeil et la plume
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Localisation : Sannois (95) - Assimilé parigot quoi !
Re: Poésie
Pour les anciens à écrit Jacky.Echoes a écrit:Et donc ?
Je te raconterai...
Lumix- L'oeil et la plume
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Re: Poésie
Un ch'ti poême que j'avais écrit il y a 30 ans...
Les larmes de Dieu.
Au commencement était la terre, stérile et sèche…
Devant tant de désolation Dieu se mit à pleurer.
Pleure mon Dieu pleure…
Tes larmes donnent au désert la couleur bleue des océans.
Pleure mon Dieu pleure, souviens-toi…
C'était au commencement.
Les larmes sont inutiles pour ceux qui ont oublié…
Leurs cœurs sont secs et durs comme la pierre.
Pleure mon enfant pleure, tes larmes donnent à tes yeux la couleur bleue de l'océan.
Pleure mon enfant pleure, souviens-toi…
C'était au commencement.
François-Xavier
Les larmes de Dieu.
Au commencement était la terre, stérile et sèche…
Devant tant de désolation Dieu se mit à pleurer.
Pleure mon Dieu pleure…
Tes larmes donnent au désert la couleur bleue des océans.
Pleure mon Dieu pleure, souviens-toi…
C'était au commencement.
Les larmes sont inutiles pour ceux qui ont oublié…
Leurs cœurs sont secs et durs comme la pierre.
Pleure mon enfant pleure, tes larmes donnent à tes yeux la couleur bleue de l'océan.
Pleure mon enfant pleure, souviens-toi…
C'était au commencement.
François-Xavier
Dernière édition par F2X le Lun 30 Sep 2019 - 11:50, édité 1 fois
F2X- Messages : 3830
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Re: Poésie
Aindien a écrit:Arrêtez vos conneries, vous allez faire rev'nir Martine.
Je m'étais retrouvée à aimer la poesie, la douceur des mots, des airs de BREL.. BRASSENS ..FERRE qui ont bercé ma petite enfance puis ma jeunesse .. c'est beau les copains !!
Aindien , avec 8 mots tu m'as fait exploser de rire
Allez retour à la poesie
Laurence- Modo
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