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WEPOKA 2e Essai
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WEPOKA 2e Essai
WEPOKA 2e essai
Une fois descendus du Ninja 1000 SX et les clefs rendues, nous v’la repartis, M’ame Dudu et moi sur le parc hinge, pour choisir notre prochaine monture d’essai. Et là, l’père Dudu bloque direct sur le 1400 ZZR, qui nous avait enfumé comme des bouses en entrant sur la quatre voies et que ramène au bercail le couple de grandes asperges en combi cuir intégrale. Ils descendent de la grosse routière et je me dis qu’ils sont vraiment grands… Le pilote doit culminer, à l’aise, au-dessus du mètre 90 et sa SDS dépasse le M 85. Alors que je décide d’aller leur demander leurs impressions, v’la qu’ils retirent leurs casques et que je me retrouve en face de deux barbus plus minces que des sandwiches SNCF, l’un avec un bandana bleu ciel et l’autre un bandana fuschia. Alors que je me dis qu’y a eu gourance sur les identités et que c’est pas un couple, v’la qu’ils se refilent une tournée de patins maison… Ah ben si, c’est un couple ! J’m’y attendais tellement pas que j’en reste comme deux ronds de flan, l’œil écarquillé, le groin épaté et la mâchoire pendouillante. D’un coup d’un seul, v’la que je me chope l‘électroencéphalogramme de la grenouille, aussi plat que le pays de Jacques Brel qui est le sien… À tel point que j’ai même pas le réflexe de décence de zyeuter ailleurs pour voir si des fois j’y serais pas.
Heureusement pour moi, M’ame Dudu me sauve de la statufication, d’une solide bourrade du coude. L’un de mes neurones (oui, oui, deux, c’est du pluriel !!), se reconnecte à la réalité du bout des crampons et me distille une pensée presque sensée dans le ciboulot : « ‘Vais quand même pas demander à deux hipsters XXL de la jaquette, leur avis sur une moto d’homme… »
[ATTENTION ! Que d’aucuns n’aillent pas croire que je suis frappé (en plus de mes autres nombreux défauts) d’homophobie primaire. En réalité, chacun peut faire ce qu’il veut de son Q, tant qu’il n’essaie pas de tripoter celui de ma femme, je m’en cogne grave. Il se trouve seulement que les esprits simples ont souvent d’inébranlables certitudes, l’une des miennes était, jusqu’à ce jour, que s’il existait deux communautés au monde où la testostérone et les hétéros régnaient en maîtres absolus c’était celles des rugbymen et des motards. Ma certitude à moi venait d’en pendre un tel coup dans les gencives, que mon esprit rasdepâquerettin, s’est raccroché à la seule branche à son niveau, à savoir : la plus basse. Primaire, borné, pas finaud, bas de plafond : OUI ! Homophobe : NON !]
Brèfle (à quatre feuilles), alors qu’Hurlu et Berlu s’éloignent en se bizouillant et en gazouillant comme des midinettes au bal de promo, M’ame Dudu me s’coue le coude (essayez de le dire vite à haute voix…) et me demande l’air méfiant :
— Ne me dis pas que tu veux essayer cette énorme bécane…
— Si ! réponds-je, les yeux comme des billes de loto qu’auraient aligné le jackpot et la bave au coin de la lèvre.
— Celle qu’on vient de rendre faisait combien de chevaux ?
— 142
— Et celle-ci ?
— 200 !!! dis-je en battant presque des mains, tel un enfant de 6 ans devant une vitrine animée de Noël…
— Il n’en est pas question ! tranche ma princesse, avant de me choper par la manche pour m’entraîner plus loin.
— Bah pourquoi ? demande-je avec l’air aussi intelligent que celui qu’aurait une poule (au pot) devant un couteau (suisse). Je t’assure que cette moto est très confortable, peut-être même plus que l’autre…
À ce moment là, M’ame Dudu me lâche la manche, se retourne d’un bloc, plante ses yeux d’azur dans mes mirettes porcines avec un regard plus dur qu’un U Abus Granit et s’écrie :
— Parce qu’on est censés se trouver une bécane pour découvrir la région en se baladant tranquillement, en flânant et en admirant confortablement le paysage au gré de petites routes prises plus ou moins au hasard. Et toi, je te connais, avec 200 chevaux sous les fesses, tu vas me faire visiter l’Aquitaine à Mach 8, toute crispée et recroquevillée de trouille, avec les yeux fermés tellement le paysage va défiler fissa. Et moi, j’ai pas envie de faire Bordeaux-Toulouse en deux heures au lieu de quatre par autoroute, parce que Môssieu se sera acheté un missile intercontinental ! Alors je te le redis, moi, sur cette moto : Pas question !
Et v’la qu’elle me plante là, tel un géranium en plein cagnard, pour s’en aller arpenter le parking, le nez en l’air et d’un pas décidé. « Mais enfin, Mimine… » Suis-je tenté de dire, tel le premier Abraracourcix venu, trottinant derrière son irascible petite blondinette de femme. En entendant nos éclats de voix (enfin, surtout ceux de M’ame Dudu, les deux échalas tortilleurs de croupions très, très gays, se sont retournés et nous regardent passer en minaudant, avec des sourires amusés. Je m’dis que si l’un d’eux s’amuse à me claquer le valseur au passage, j’dois pouvoir le bourre-pifer avec courtoisie et sans aucun préjugé discriminatoire… Réaction primaire, certes, mais homophobe toujours pas !
La vue de ma chère et (pas toujours) tendre en grande discussion avec le préposé Kawasakesque me sors de mes réflexions. D’autant plus quand ma femme me fait signe de radiner alors qu’elle-même suit le Kawasakiste d’un pas léger. Je me dis que ça sent pas bon, c’t’histoire, et pas seulement à cause du patchouli floral dont se sont aspergées les deux seringues barbues qui me dépassent à longues enjambées. Quand je vois la touche du machin dont ma moitié vient de récupérer les clefs, je repense à ce pauvre Abraracourcix notre chef, qui n’a peur que d’une chose : Que le ciel lui tombe sur la tête… Parce que c’est pile ce qui m’arrive à ce moment précis.
Ma dulcinée m’attend de pied ferme, à côté du Kawasakeux et devant un truc dont le look est à mi-chemin entre un transformer et une poubelle verte « Ville de Paris », estampillé : Versys 1000 SE Grand Tourer…
— Tu veux vraiment essayer ça ? demande-je sur le ton du gamin qui veut pas aller ranger sa chambre.
— Oui, le monsieur dit que c’est parfait pour les ballades tranquilles.
— Mais chérie, c’est un trail !
— Et alors ?
— Alors les trails c’est parfait pour aller dans les champs, cueillir des bouses avec les dents… Et pis tu as vu comme c’est haut ? Et pis c’est moche et…
— Ah bien sûr, dès que c’est pas une idée de Môssieu, elle est forcément mauvaise…
— Ben oui… Enfin non, mais là, si !
Et là, sans un mot, elle me tend les clefs en me refaisant le coup du regard bleu ciel, en mode glacial version toundra sibérienne sous blizzard avec option banquise, qui chez M’ame Dudu est annonciateur de houspillage intempestif pendant super vachement longtemps, voir plus si pas d’affinités… Dans ces cas-là, je sais que râler est inutile, soupirer est inutile, gueuler encore plus inutile (voir dangereux) et se barrer serait la pire des solutions. Donc, je ferme ma grande gueule, je serre les dents à m’en faire grincer les gencives et je récupère la clé de ce sacré foutu bon dieu de saloperie de trail. J’avise d’un œil la hauteur de selle himalayesque et je braque l’autre sur le Kawasakien (à sa mémère) avant de lui demander comment régler la hauteur de selle ou des suspattes ou bien si je dois tirer dans les pneus pour faire descendre cette bécane de ses sommets. Y’m’répond que c’est pas possible, c’cornichon… Je lui dirais bien qu’impossible n’est pas français, mais cette foutue brêle et japonaise, dudu coup elle s’en tamponne grave !
— Et comment on fait pour grimper là-haut ? Faut établir un camp de base, s’encorder, convoquer des Sherpas ? Un palan ? Une grue Poclain ?
Que je demande, aimable (et son orchestre) comme un rottweiler qu’à pas bouffé depuis lulure. Sauf que lui ça ne le fait ni rigoler ni s’émouvoir et que M’ame Dudu s’impatiente. Alors je prends mon courage à pleines mains et je m’élance par la face ouest.
[Oui, oui, vous avez bien lu, après tout ce qu’il a pu baver dessus, c’gros con de Dudu va (tenter de) grimper sur un trail… J’vois déjà d’ici cette truffe de Werner se rouler par terre de rire, pendant que M’ame Laurence se félicite. Siouplaît, que quelqu’un maintienne F2X pour l’empêcher d’encore une fois tomber de son siège… Alors gondolez-vous si vous voulez, mais en silence, déconcentrez pas l’acrobate (à manger du foin) !]
Comme la miss Versys a revêtu ses plus beaux atours de voyageuse : Top-case ET valoches, j’peux pas l’enjamber à la coboille. Chuis obligé de lancer une guibole en avant (la moins raide de préférence) et de tenter le grand écart version French-Cancan. Sauf que moi j’ai pas fait Jean-Claude Van Damme deuxième langue et que j’ai la souplesse du verre de lampe et du manche à balai réunis. (je vous laisse 3 secondes pour imaginer la scène et vous fendre la pipe à loisir). Une fois mon pied vaguement sur la selle, je pousse comme un sourd sur le jambon d’ex-pilier de rugby qu’est encore au sol et je fais coulisser ma silhouette adipeuse et rebondie autour de cette foutue assise en m’écrabouillant bien les choses de la vie au passage… On dit qu’il faut souffrir pour être beau, avec ce que viennent d’encaisser mes gesticules, Brad Pitt a intérêt à s’accrocher !!!
Finalement, je hisse péniblement mon gros tas de muscles enrobé de saindoux au sommet du Fujikawa (Yama c’est le concessos d’à côté suivez un peu !!) et je maintiens un semblant d’équilibre par une seule extrémité infinitésimale de botte, en priant pour que la latérale ne se plie pas d’un coup d’un seul pour m’envoyer au tas. Me voyant à peu près assis, M’ame Dudu, toujours délicate, m’agrippe la coude et tire dessus avec force pour nous escalader, la sauterelle verte et moi, comme un vulgaire mur de varape. Je prends appui (comme je peux) sur mon gros orteil gauche et je bande tous les muscles de la jambe qui me restent enfouis sous le gras, en serrant les dents, les narines et tout ce que je peux serrer en me disant que si douleur = beauté, Brad Pitt c’est pas assez, qu’on m’envoie aussi Clooney, Hemsworth et tous les bellâtres d’Hollywood (chewing-gum).
Pendant que je reprends mon souffle en assurant l’équilibre précaire de tout l’équipage en appui sur un seul doigt de pied, tel un gros rat d’opéra virevoltant sur une seule pointe de chausson, v’la que le kawasakiste commence un cours magistral de tripotage de commodos de l’ordinateur de bord et des suspensions pilotées. Je le coupe dans son élan en mettant le contact et en lui décochant un regard aussi affable que celui d’un fusil à canon scié. Puis, sur un filet de gaz, je tente le décollage de mon extrémité de botte du bitume en priant Saint Funambule de pas nous ramasser comme des flans sur le goudron du parking. Heureusement, une fois que ça roule, le poids et la hauteur de selle n’ont plus aucune incidence sur l’équilibre. Je dirige mon dromadaire haut perché vers le gendarme qui me fait signe, en espérant ne croiser ni stop ni feu rouge sur le parcours de l’essai.
Nous traversons une bonne partie de la zone commerciale sans encombre, goûtant la souplesse du 4 cylindres au timbre feutré, jusqu’à ce que le perdreau de tête s’arrête à l’orée du dernier rond point, pour laisser tout le groupe se resserrer. J’ai beau retarder au max l’instant fatidique, il arrive un moment où je suis obligé de stopper et de mettre pied (ou plutôt orteil) à terre. Aussi équilibré qu’un château de cartes par grand vent, j’attends impatiemment que le gendarme redémarre, quand Maxi-Tic et grand Tac s’arrêtent à ma hauteur, assis l’un derrière l’autre (sans doute par habitude) sur un 1200 Trophy avec la pauvre Dalida qui s’égosille dans les haut-parleurs. Voilà pas que le grand bandana fuchsia qui pilote, lève la façade de son Shoei modulable avec intercom intégré à 900 boules, pour me brailler, goguenard :
— Drôle d’idée d’essayer une moto qui ne t’es pas adaptée. T’étais mieux sur le Ninja… Les trails, c’est pas pour les courts sur pattes !
Si j’étais homophobe, je lui demanderais bien si, quand il a bouffé du cassoulet, son trou de balle sert de corne de brume… Mais je le suis toujours pas ! (Sauf que s’il continue à se payer ma fiole, ça pourrait venir). Alors que je cherche autre chose à lui balancer, il redémarre en rigolant et refermant son heaume hors de prix. Je lui emboîte la roue, histoire de pas rester une seconde de plus à tanguer comme un if un jour de fort mistral. Au rond point suivant, j’sais pas ce qu’il fout, mais il colle un freinage de goret alors qu’il est déjà engagé sur le giratoire et balance sa GT comme un sauvage, avant de réaccélérer un poil trop fort. Du coup, malgré les assistances dont sa Trophy doit être gorgée, y’s’prend un coup de raquette et sa valoche gauche échappe de justesse à la scarification mais son élan le fait tirer tout droit. Pendant que Dalida braille qu’elle veut mourir sur scène, Jacob et Delafon (les aficionados du bidet) foncent droit vers la Garonne. Obligé de mettre un coup de patin (un de plus ^^), pour pas finir à la flotte, Gigagay stoppe sa monture à la lisière du talus. Je m’arrête à côté et je pose le pied droit (en fourbe) sur le trottoir, avant de demander si tout va bien.
Il rouvre son casque pour me dire, livide comme le bidet cité plus haut :
— Oui, ça va, mais je nous ai fait une belle frayeur, j’ai pas compris ce qu’il s’est passé.
Je lui répond d’un ton docte et limite blasé :
— Freiner en courbe, même sous ABS, c’est rarement une bonne idée. De même que balancer 350 kilos de bécane et de passager comme si c’était une 125 alors que t’as les bras musclés au yaourt de soja bio…
Au lieu de se vexer, c’t’andouille me demande comment je sais qu’il en mange, avant de se mettre à rigoler. Plutôt que lui rebalancer une vacherie, je les contourne et je reprends l’essai au petit trot, sur le couple de la môme Versys. Dans la ligne droite suivante, le trophy me dépasse en trombe, dans un sillage de vocalises de la pauvre Barbara, alors que ses deux occupants longilignes lèvent chacun un pouce à notre attention. Quand je les vois cafouiller le virage d’après, je tente une remontada qui sera, hélas, de courte durée, aussitôt stoppée par un martelage intempestif de mon épaule gauche, par ma passagère qui entend tuer dans l’œuf la moindre esquisse de tentative d’arsouille. Je décide de capituler et d’enrouler pour le reste de l’essai, en me disant que perché là-haut et sans filet, je suis pas le mieux placé pour piloter à la cosaque. Je me dis que de toute façon, vu comment les siamois bandana négocient la virolade, vais bien finir par les retrouver encastrés dans un platane du bord de route, ou bien dans le bord de route lui-même…
Au bout d’un moment, comme la route s’y prête, je fais signe à M’ame Dudu que je voudrais bien tester un chouille, la facette sport de la Versys. Elle acquiesce en baissant sa visière et j’envoie (un peu) les watts…Been euh les 120 bourrins annoncés, sans être tout à fait anémiques sont pas des purs sangs non plus. La trailo-GT d’Akashi fait dans l’onctueux et le feutré, ça tracte, mais ça reste toujours linéaire et surtout, ça manque d’allonge. Cela ne m’empêche pas de déposer les deux cousines de Priscilla (la folle du désert), en train d’écouter Y.M.C.A. en plein milieu d’un bout viroleux, mais ça reste mou du genou à mon goût. De plus, l’emport de la bagagerie aurait tendance à coller du tangage et de la vibrouille à cause de la prise au vent importante. Enfin, la selle n’est pas moelleuse et même si les suspensions sont top, je suis sûr que je choperais des ampoules au derche, sur long trajet. J’imagine que des pilotes moins lourds et moins volumineux ne seraient pas gênés outre mesure.
Cela dit, en conduite un peu appuyée, lorsque les virages se resserrent, il faut freiner plus fort et miracle, le freinage est à l’avenant de tout le reste : puissant et progressif, parfait. La Versys 1000 tient là son avantage le plus fort, qui recouvre peut-être tous les autres : elle est homogène, c’est-à-dire cohérente. Chacun des critères dont on se sert pour la juger donne inlassablement le même résultat, que ce soit le freinage, l’expression du moteur, les suspensions, l’équipement etc. tout n’est que facilité, efficacité douce, bonté et indulgence. La grosse Kawa injecte un plaisir diffus de plénitude, de détente et de plaisir chaque fois qu’on la conduit. Même à l’attaque, sur des routes bosselées, elle facilite la tâche, avant tout grâce à ses exceptionnelles suspensions, pour peu qu’on les règle aux petits oignons. Donc aucune chianceté, mais pas vraiment de sensations marquées. En duo, M’ame Dudu adore, en solo,je vais me faire passablement ièch même en attaquant comme un secoué du bocal. Pis toute façon, la selle est bien top raide et trop haute pour moi et j’ai aucune intention de porter des bottes munies de talons si hauts que je pourrais défiler à la gay pride.
D’ailleurs, en parlant de gay-pride, on revient au parking de départ un peu avant les deux zozos longs comme des jours sans pain, qui ont finalement réussi à boucler le parcours sans bourrer la trophy dans un talus. À peine ai-je immobilisé la Versys, en équilibre (plus qu’aléatoire) sur une pointe d’orteil, que ma Dudulcinée, aussi patiente qu’un pétard à mèche courte, essaie de rejoindre le plancher des vaches, avant même que j’ai béquillé. Alors que je prends tout le poids de la bécane et de ma chérie sur une seule guibole vaguement posée au sol, M’ame Dudu dégringole du trail plutôt qu’elle n’en descend. Se serait flanqué le popotin sur l’asphalte si l’escogriffe passager au foulard pastel ne l’avait inopinément rattrapée. Aussitôt rejoint par son compère (de fesses, bien entendu), ils commencent à discuter avec ma princesse à moi et s’éloignent en devisant, presque bras-dessus, bras dessous, en me laissant me démerder seul pour descendre du bouzin trailesque. Ben alors, on n’attend pas Dudu ?? Je béquille la chose comme je peux et je me débrouille pour rejoindre le sol sans m’y répandre avec l’élégance de la bouse fraîche, avant de me mettre à boitiller dans leur direction. C’pas que je m’inquiète pour son honneur, vu qu’elle doit pas être leur genre, mais je me demande ce qu’ils sont en train de se dire. Bon, désolé les aminches, faut que je vous laisse, je dois rattraper ces trois zozios pour savoir de cékoikikoz derrière mon dos.
V à tous et au prochain essai…
KAWASAKI VERSYS 1000 SE GRAND TOURER 2022
Une fois descendus du Ninja 1000 SX et les clefs rendues, nous v’la repartis, M’ame Dudu et moi sur le parc hinge, pour choisir notre prochaine monture d’essai. Et là, l’père Dudu bloque direct sur le 1400 ZZR, qui nous avait enfumé comme des bouses en entrant sur la quatre voies et que ramène au bercail le couple de grandes asperges en combi cuir intégrale. Ils descendent de la grosse routière et je me dis qu’ils sont vraiment grands… Le pilote doit culminer, à l’aise, au-dessus du mètre 90 et sa SDS dépasse le M 85. Alors que je décide d’aller leur demander leurs impressions, v’la qu’ils retirent leurs casques et que je me retrouve en face de deux barbus plus minces que des sandwiches SNCF, l’un avec un bandana bleu ciel et l’autre un bandana fuschia. Alors que je me dis qu’y a eu gourance sur les identités et que c’est pas un couple, v’la qu’ils se refilent une tournée de patins maison… Ah ben si, c’est un couple ! J’m’y attendais tellement pas que j’en reste comme deux ronds de flan, l’œil écarquillé, le groin épaté et la mâchoire pendouillante. D’un coup d’un seul, v’la que je me chope l‘électroencéphalogramme de la grenouille, aussi plat que le pays de Jacques Brel qui est le sien… À tel point que j’ai même pas le réflexe de décence de zyeuter ailleurs pour voir si des fois j’y serais pas.
Heureusement pour moi, M’ame Dudu me sauve de la statufication, d’une solide bourrade du coude. L’un de mes neurones (oui, oui, deux, c’est du pluriel !!), se reconnecte à la réalité du bout des crampons et me distille une pensée presque sensée dans le ciboulot : « ‘Vais quand même pas demander à deux hipsters XXL de la jaquette, leur avis sur une moto d’homme… »
[ATTENTION ! Que d’aucuns n’aillent pas croire que je suis frappé (en plus de mes autres nombreux défauts) d’homophobie primaire. En réalité, chacun peut faire ce qu’il veut de son Q, tant qu’il n’essaie pas de tripoter celui de ma femme, je m’en cogne grave. Il se trouve seulement que les esprits simples ont souvent d’inébranlables certitudes, l’une des miennes était, jusqu’à ce jour, que s’il existait deux communautés au monde où la testostérone et les hétéros régnaient en maîtres absolus c’était celles des rugbymen et des motards. Ma certitude à moi venait d’en pendre un tel coup dans les gencives, que mon esprit rasdepâquerettin, s’est raccroché à la seule branche à son niveau, à savoir : la plus basse. Primaire, borné, pas finaud, bas de plafond : OUI ! Homophobe : NON !]
Brèfle (à quatre feuilles), alors qu’Hurlu et Berlu s’éloignent en se bizouillant et en gazouillant comme des midinettes au bal de promo, M’ame Dudu me s’coue le coude (essayez de le dire vite à haute voix…) et me demande l’air méfiant :
— Ne me dis pas que tu veux essayer cette énorme bécane…
— Si ! réponds-je, les yeux comme des billes de loto qu’auraient aligné le jackpot et la bave au coin de la lèvre.
— Celle qu’on vient de rendre faisait combien de chevaux ?
— 142
— Et celle-ci ?
— 200 !!! dis-je en battant presque des mains, tel un enfant de 6 ans devant une vitrine animée de Noël…
— Il n’en est pas question ! tranche ma princesse, avant de me choper par la manche pour m’entraîner plus loin.
— Bah pourquoi ? demande-je avec l’air aussi intelligent que celui qu’aurait une poule (au pot) devant un couteau (suisse). Je t’assure que cette moto est très confortable, peut-être même plus que l’autre…
À ce moment là, M’ame Dudu me lâche la manche, se retourne d’un bloc, plante ses yeux d’azur dans mes mirettes porcines avec un regard plus dur qu’un U Abus Granit et s’écrie :
— Parce qu’on est censés se trouver une bécane pour découvrir la région en se baladant tranquillement, en flânant et en admirant confortablement le paysage au gré de petites routes prises plus ou moins au hasard. Et toi, je te connais, avec 200 chevaux sous les fesses, tu vas me faire visiter l’Aquitaine à Mach 8, toute crispée et recroquevillée de trouille, avec les yeux fermés tellement le paysage va défiler fissa. Et moi, j’ai pas envie de faire Bordeaux-Toulouse en deux heures au lieu de quatre par autoroute, parce que Môssieu se sera acheté un missile intercontinental ! Alors je te le redis, moi, sur cette moto : Pas question !
Et v’la qu’elle me plante là, tel un géranium en plein cagnard, pour s’en aller arpenter le parking, le nez en l’air et d’un pas décidé. « Mais enfin, Mimine… » Suis-je tenté de dire, tel le premier Abraracourcix venu, trottinant derrière son irascible petite blondinette de femme. En entendant nos éclats de voix (enfin, surtout ceux de M’ame Dudu, les deux échalas tortilleurs de croupions très, très gays, se sont retournés et nous regardent passer en minaudant, avec des sourires amusés. Je m’dis que si l’un d’eux s’amuse à me claquer le valseur au passage, j’dois pouvoir le bourre-pifer avec courtoisie et sans aucun préjugé discriminatoire… Réaction primaire, certes, mais homophobe toujours pas !
La vue de ma chère et (pas toujours) tendre en grande discussion avec le préposé Kawasakesque me sors de mes réflexions. D’autant plus quand ma femme me fait signe de radiner alors qu’elle-même suit le Kawasakiste d’un pas léger. Je me dis que ça sent pas bon, c’t’histoire, et pas seulement à cause du patchouli floral dont se sont aspergées les deux seringues barbues qui me dépassent à longues enjambées. Quand je vois la touche du machin dont ma moitié vient de récupérer les clefs, je repense à ce pauvre Abraracourcix notre chef, qui n’a peur que d’une chose : Que le ciel lui tombe sur la tête… Parce que c’est pile ce qui m’arrive à ce moment précis.
Ma dulcinée m’attend de pied ferme, à côté du Kawasakeux et devant un truc dont le look est à mi-chemin entre un transformer et une poubelle verte « Ville de Paris », estampillé : Versys 1000 SE Grand Tourer…
— Tu veux vraiment essayer ça ? demande-je sur le ton du gamin qui veut pas aller ranger sa chambre.
— Oui, le monsieur dit que c’est parfait pour les ballades tranquilles.
— Mais chérie, c’est un trail !
— Et alors ?
— Alors les trails c’est parfait pour aller dans les champs, cueillir des bouses avec les dents… Et pis tu as vu comme c’est haut ? Et pis c’est moche et…
— Ah bien sûr, dès que c’est pas une idée de Môssieu, elle est forcément mauvaise…
— Ben oui… Enfin non, mais là, si !
Et là, sans un mot, elle me tend les clefs en me refaisant le coup du regard bleu ciel, en mode glacial version toundra sibérienne sous blizzard avec option banquise, qui chez M’ame Dudu est annonciateur de houspillage intempestif pendant super vachement longtemps, voir plus si pas d’affinités… Dans ces cas-là, je sais que râler est inutile, soupirer est inutile, gueuler encore plus inutile (voir dangereux) et se barrer serait la pire des solutions. Donc, je ferme ma grande gueule, je serre les dents à m’en faire grincer les gencives et je récupère la clé de ce sacré foutu bon dieu de saloperie de trail. J’avise d’un œil la hauteur de selle himalayesque et je braque l’autre sur le Kawasakien (à sa mémère) avant de lui demander comment régler la hauteur de selle ou des suspattes ou bien si je dois tirer dans les pneus pour faire descendre cette bécane de ses sommets. Y’m’répond que c’est pas possible, c’cornichon… Je lui dirais bien qu’impossible n’est pas français, mais cette foutue brêle et japonaise, dudu coup elle s’en tamponne grave !
— Et comment on fait pour grimper là-haut ? Faut établir un camp de base, s’encorder, convoquer des Sherpas ? Un palan ? Une grue Poclain ?
Que je demande, aimable (et son orchestre) comme un rottweiler qu’à pas bouffé depuis lulure. Sauf que lui ça ne le fait ni rigoler ni s’émouvoir et que M’ame Dudu s’impatiente. Alors je prends mon courage à pleines mains et je m’élance par la face ouest.
[Oui, oui, vous avez bien lu, après tout ce qu’il a pu baver dessus, c’gros con de Dudu va (tenter de) grimper sur un trail… J’vois déjà d’ici cette truffe de Werner se rouler par terre de rire, pendant que M’ame Laurence se félicite. Siouplaît, que quelqu’un maintienne F2X pour l’empêcher d’encore une fois tomber de son siège… Alors gondolez-vous si vous voulez, mais en silence, déconcentrez pas l’acrobate (à manger du foin) !]
Comme la miss Versys a revêtu ses plus beaux atours de voyageuse : Top-case ET valoches, j’peux pas l’enjamber à la coboille. Chuis obligé de lancer une guibole en avant (la moins raide de préférence) et de tenter le grand écart version French-Cancan. Sauf que moi j’ai pas fait Jean-Claude Van Damme deuxième langue et que j’ai la souplesse du verre de lampe et du manche à balai réunis. (je vous laisse 3 secondes pour imaginer la scène et vous fendre la pipe à loisir). Une fois mon pied vaguement sur la selle, je pousse comme un sourd sur le jambon d’ex-pilier de rugby qu’est encore au sol et je fais coulisser ma silhouette adipeuse et rebondie autour de cette foutue assise en m’écrabouillant bien les choses de la vie au passage… On dit qu’il faut souffrir pour être beau, avec ce que viennent d’encaisser mes gesticules, Brad Pitt a intérêt à s’accrocher !!!
Finalement, je hisse péniblement mon gros tas de muscles enrobé de saindoux au sommet du Fujikawa (Yama c’est le concessos d’à côté suivez un peu !!) et je maintiens un semblant d’équilibre par une seule extrémité infinitésimale de botte, en priant pour que la latérale ne se plie pas d’un coup d’un seul pour m’envoyer au tas. Me voyant à peu près assis, M’ame Dudu, toujours délicate, m’agrippe la coude et tire dessus avec force pour nous escalader, la sauterelle verte et moi, comme un vulgaire mur de varape. Je prends appui (comme je peux) sur mon gros orteil gauche et je bande tous les muscles de la jambe qui me restent enfouis sous le gras, en serrant les dents, les narines et tout ce que je peux serrer en me disant que si douleur = beauté, Brad Pitt c’est pas assez, qu’on m’envoie aussi Clooney, Hemsworth et tous les bellâtres d’Hollywood (chewing-gum).
Pendant que je reprends mon souffle en assurant l’équilibre précaire de tout l’équipage en appui sur un seul doigt de pied, tel un gros rat d’opéra virevoltant sur une seule pointe de chausson, v’la que le kawasakiste commence un cours magistral de tripotage de commodos de l’ordinateur de bord et des suspensions pilotées. Je le coupe dans son élan en mettant le contact et en lui décochant un regard aussi affable que celui d’un fusil à canon scié. Puis, sur un filet de gaz, je tente le décollage de mon extrémité de botte du bitume en priant Saint Funambule de pas nous ramasser comme des flans sur le goudron du parking. Heureusement, une fois que ça roule, le poids et la hauteur de selle n’ont plus aucune incidence sur l’équilibre. Je dirige mon dromadaire haut perché vers le gendarme qui me fait signe, en espérant ne croiser ni stop ni feu rouge sur le parcours de l’essai.
Nous traversons une bonne partie de la zone commerciale sans encombre, goûtant la souplesse du 4 cylindres au timbre feutré, jusqu’à ce que le perdreau de tête s’arrête à l’orée du dernier rond point, pour laisser tout le groupe se resserrer. J’ai beau retarder au max l’instant fatidique, il arrive un moment où je suis obligé de stopper et de mettre pied (ou plutôt orteil) à terre. Aussi équilibré qu’un château de cartes par grand vent, j’attends impatiemment que le gendarme redémarre, quand Maxi-Tic et grand Tac s’arrêtent à ma hauteur, assis l’un derrière l’autre (sans doute par habitude) sur un 1200 Trophy avec la pauvre Dalida qui s’égosille dans les haut-parleurs. Voilà pas que le grand bandana fuchsia qui pilote, lève la façade de son Shoei modulable avec intercom intégré à 900 boules, pour me brailler, goguenard :
— Drôle d’idée d’essayer une moto qui ne t’es pas adaptée. T’étais mieux sur le Ninja… Les trails, c’est pas pour les courts sur pattes !
Si j’étais homophobe, je lui demanderais bien si, quand il a bouffé du cassoulet, son trou de balle sert de corne de brume… Mais je le suis toujours pas ! (Sauf que s’il continue à se payer ma fiole, ça pourrait venir). Alors que je cherche autre chose à lui balancer, il redémarre en rigolant et refermant son heaume hors de prix. Je lui emboîte la roue, histoire de pas rester une seconde de plus à tanguer comme un if un jour de fort mistral. Au rond point suivant, j’sais pas ce qu’il fout, mais il colle un freinage de goret alors qu’il est déjà engagé sur le giratoire et balance sa GT comme un sauvage, avant de réaccélérer un poil trop fort. Du coup, malgré les assistances dont sa Trophy doit être gorgée, y’s’prend un coup de raquette et sa valoche gauche échappe de justesse à la scarification mais son élan le fait tirer tout droit. Pendant que Dalida braille qu’elle veut mourir sur scène, Jacob et Delafon (les aficionados du bidet) foncent droit vers la Garonne. Obligé de mettre un coup de patin (un de plus ^^), pour pas finir à la flotte, Gigagay stoppe sa monture à la lisière du talus. Je m’arrête à côté et je pose le pied droit (en fourbe) sur le trottoir, avant de demander si tout va bien.
Il rouvre son casque pour me dire, livide comme le bidet cité plus haut :
— Oui, ça va, mais je nous ai fait une belle frayeur, j’ai pas compris ce qu’il s’est passé.
Je lui répond d’un ton docte et limite blasé :
— Freiner en courbe, même sous ABS, c’est rarement une bonne idée. De même que balancer 350 kilos de bécane et de passager comme si c’était une 125 alors que t’as les bras musclés au yaourt de soja bio…
Au lieu de se vexer, c’t’andouille me demande comment je sais qu’il en mange, avant de se mettre à rigoler. Plutôt que lui rebalancer une vacherie, je les contourne et je reprends l’essai au petit trot, sur le couple de la môme Versys. Dans la ligne droite suivante, le trophy me dépasse en trombe, dans un sillage de vocalises de la pauvre Barbara, alors que ses deux occupants longilignes lèvent chacun un pouce à notre attention. Quand je les vois cafouiller le virage d’après, je tente une remontada qui sera, hélas, de courte durée, aussitôt stoppée par un martelage intempestif de mon épaule gauche, par ma passagère qui entend tuer dans l’œuf la moindre esquisse de tentative d’arsouille. Je décide de capituler et d’enrouler pour le reste de l’essai, en me disant que perché là-haut et sans filet, je suis pas le mieux placé pour piloter à la cosaque. Je me dis que de toute façon, vu comment les siamois bandana négocient la virolade, vais bien finir par les retrouver encastrés dans un platane du bord de route, ou bien dans le bord de route lui-même…
Au bout d’un moment, comme la route s’y prête, je fais signe à M’ame Dudu que je voudrais bien tester un chouille, la facette sport de la Versys. Elle acquiesce en baissant sa visière et j’envoie (un peu) les watts…Been euh les 120 bourrins annoncés, sans être tout à fait anémiques sont pas des purs sangs non plus. La trailo-GT d’Akashi fait dans l’onctueux et le feutré, ça tracte, mais ça reste toujours linéaire et surtout, ça manque d’allonge. Cela ne m’empêche pas de déposer les deux cousines de Priscilla (la folle du désert), en train d’écouter Y.M.C.A. en plein milieu d’un bout viroleux, mais ça reste mou du genou à mon goût. De plus, l’emport de la bagagerie aurait tendance à coller du tangage et de la vibrouille à cause de la prise au vent importante. Enfin, la selle n’est pas moelleuse et même si les suspensions sont top, je suis sûr que je choperais des ampoules au derche, sur long trajet. J’imagine que des pilotes moins lourds et moins volumineux ne seraient pas gênés outre mesure.
Cela dit, en conduite un peu appuyée, lorsque les virages se resserrent, il faut freiner plus fort et miracle, le freinage est à l’avenant de tout le reste : puissant et progressif, parfait. La Versys 1000 tient là son avantage le plus fort, qui recouvre peut-être tous les autres : elle est homogène, c’est-à-dire cohérente. Chacun des critères dont on se sert pour la juger donne inlassablement le même résultat, que ce soit le freinage, l’expression du moteur, les suspensions, l’équipement etc. tout n’est que facilité, efficacité douce, bonté et indulgence. La grosse Kawa injecte un plaisir diffus de plénitude, de détente et de plaisir chaque fois qu’on la conduit. Même à l’attaque, sur des routes bosselées, elle facilite la tâche, avant tout grâce à ses exceptionnelles suspensions, pour peu qu’on les règle aux petits oignons. Donc aucune chianceté, mais pas vraiment de sensations marquées. En duo, M’ame Dudu adore, en solo,je vais me faire passablement ièch même en attaquant comme un secoué du bocal. Pis toute façon, la selle est bien top raide et trop haute pour moi et j’ai aucune intention de porter des bottes munies de talons si hauts que je pourrais défiler à la gay pride.
D’ailleurs, en parlant de gay-pride, on revient au parking de départ un peu avant les deux zozos longs comme des jours sans pain, qui ont finalement réussi à boucler le parcours sans bourrer la trophy dans un talus. À peine ai-je immobilisé la Versys, en équilibre (plus qu’aléatoire) sur une pointe d’orteil, que ma Dudulcinée, aussi patiente qu’un pétard à mèche courte, essaie de rejoindre le plancher des vaches, avant même que j’ai béquillé. Alors que je prends tout le poids de la bécane et de ma chérie sur une seule guibole vaguement posée au sol, M’ame Dudu dégringole du trail plutôt qu’elle n’en descend. Se serait flanqué le popotin sur l’asphalte si l’escogriffe passager au foulard pastel ne l’avait inopinément rattrapée. Aussitôt rejoint par son compère (de fesses, bien entendu), ils commencent à discuter avec ma princesse à moi et s’éloignent en devisant, presque bras-dessus, bras dessous, en me laissant me démerder seul pour descendre du bouzin trailesque. Ben alors, on n’attend pas Dudu ?? Je béquille la chose comme je peux et je me débrouille pour rejoindre le sol sans m’y répandre avec l’élégance de la bouse fraîche, avant de me mettre à boitiller dans leur direction. C’pas que je m’inquiète pour son honneur, vu qu’elle doit pas être leur genre, mais je me demande ce qu’ils sont en train de se dire. Bon, désolé les aminches, faut que je vous laisse, je dois rattraper ces trois zozios pour savoir de cékoikikoz derrière mon dos.
V à tous et au prochain essai…
L'ASPECT TECHNIQUE
KAWASAKI VERSYS 1000 SE GRAND TOURER 2022
- CHASSIS
- Cadre : Double poutre en aluminium
- Réservoir : 21 litres
- Hauteur de selle : 840 mm
- Longueur : 2 270 mm
- Largeur : 950 mm
- Hauteur : 1 490 mm
- Empattement : 1 520 mm
- Poids en ordre de marche : 257 kg
- Assistance au freinage : ABS de série
- TRAIN AVANT
- Fourche téléhydraulique inversée Ø 43 mm KECS, déb : 150 mm
- 2 disques Ø 310 mm, étiers 4 pistons
- Roue AV : 120 / 70 - 17 → Commander ce type de pneu
- TRANSMISSION
- Boite à 6 rapports , manuelle - Shifter de série
- secondaire par chaîne
- TRAIN ARRIÈRE
- Mono-amortisseur KECS, déb : 152 mm
- 1 disque Ø 250 mm, étrier 1 piston
- Roue AR : 180 / 55 - 17 → Commander ce type de pneu
- MOTEUR
- 4 Cylindres en ligne , 4 temps
- Refroidissement : par eau
- Injection Ø 38 mm
- 2 ACT
- 4 soupapes par cylindre
- 1 043 cc (77 x 56 mm)
- 120 ch à 9 000 tr/min
- 10,40 mkg à 7 500 tr/min
- Compression : 10.3 : 1
Dudu- Messages : 131
Date d'inscription : 11/06/2021
Age : 55
Localisation : Gascon... comme la lune !
Re: WEPOKA 2e Essai
c'est si bien raconté
Manque plus que les photos, M'dame Dudu devrait s'en charger
Manque plus que les photos, M'dame Dudu devrait s'en charger
cyriak- Modo
- Messages : 1997
Date d'inscription : 10/10/2015
Localisation : Hein ?
Re: WEPOKA 2e Essai
cyriak a écrit: c'est si bien raconté
Manque plus que les photos, M'dame Dudu devrait s'en charger
Pourtant l’Dudu il a bien développé.
_________________
labecanajules- Modo
- Messages : 3320
Date d'inscription : 09/10/2015
Age : 74
Localisation : Côte d'Or
Re: WEPOKA 2e Essai
Ça c'est du compte-rendu nom de Dieu, et t'arrives même à glisser là-dedans des commentaires techniques qui rebuteraient les technophobes sans l'emballage sophistiqué !
Et au moins, maintenant quand je pose un maigre orteil au sol sur mon tracto teuton, au lieu de me sentir mal à l'aise, je me la joue comme Aurélie Dupont dans le final du lac des cygnes, en espérant cependant que ça se termine moins mal
Bravo Dudu, et t'essayes quoi la prochaine fois ?
Et au moins, maintenant quand je pose un maigre orteil au sol sur mon tracto teuton, au lieu de me sentir mal à l'aise, je me la joue comme Aurélie Dupont dans le final du lac des cygnes, en espérant cependant que ça se termine moins mal
Bravo Dudu, et t'essayes quoi la prochaine fois ?
Re: WEPOKA 2e Essai
Ben l'épisode 2 vaut largement l'épisode 1...avec en plus des références Gosciniennes qui me ravissent...
En attendant la suite dont j'ai une petite idée..mais je dirais rien....
alain
En attendant la suite dont j'ai une petite idée..mais je dirais rien....
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Amitiés et Grand Soleil à Tous
ps:Les fôtes de moufles sont volontaires
Et j'aime pô Face de Bouc.....
alain resseguier- Messages : 10022
Date d'inscription : 10/10/2015
Age : 66
Localisation : Clarensac (30)
Re: WEPOKA 2e Essai
Je sens que le dudu, il va se lassez de recevoir encore une standing ovation...
Dire que j'attends la suite avec impatience, serait presque une litote.
Dire que j'attends la suite avec impatience, serait presque une litote.
F2X- Messages : 3956
Date d'inscription : 03/02/2016
Age : 64
Localisation : CRETEIL
Re: WEPOKA 2e Essai
Toujours un régal de te lire Dudu !
Bon la Versys c'est pas vraiment un trail, c'est le nom que ça se donne, mais avec une jante AV de 17" on serait plutôt dans la catégorie Crossover grâce à ses suspensions à grand plus grands débattements (120/140mm pour le SX, 150/152 pour le Versys), la haut de selle est pourtant guère plus haute sur le SX (835mm pour le SX; 840mm pour le Versys) 5mm qui semble faire une sacrée différence, je suppose donc que c'est plus le dessin de la selle qui doit être responsable de cette sensation d'instabilité à l'arrêt .
Mais basta; tu as bien raison une moto on doit se sentir bien dessus !
J'attends la suite !
Bon la Versys c'est pas vraiment un trail, c'est le nom que ça se donne, mais avec une jante AV de 17" on serait plutôt dans la catégorie Crossover grâce à ses suspensions à grand plus grands débattements (120/140mm pour le SX, 150/152 pour le Versys), la haut de selle est pourtant guère plus haute sur le SX (835mm pour le SX; 840mm pour le Versys) 5mm qui semble faire une sacrée différence, je suppose donc que c'est plus le dessin de la selle qui doit être responsable de cette sensation d'instabilité à l'arrêt .
Mais basta; tu as bien raison une moto on doit se sentir bien dessus !
J'attends la suite !
Bill Carbu- Messages : 9146
Date d'inscription : 10/10/2015
Age : 68
Localisation : Dijon
Re: WEPOKA 2e Essai
J'avais eu l'occasion d'essayer la 1000 VERSYS au salon de Barcelonnette il y a deux ou trois ans et j'avais trouvé que c'était une très bonne routière mais pas une ballerine pour les petites routes de montagne; je n'ai par contre pas du tout le souvenir d'une moto plus haute qu'une GS ou que ma 1000 Africa Twin actuelle.
capdefra- Messages : 5170
Date d'inscription : 10/10/2015
Age : 68
Localisation : Hautes-Alpes: GAP
Re: WEPOKA 2e Essai
Merci, merci à vous, Flatiron, Alain et F2X... du moment que ça vous fait poiler, c'est le principal...
Bill, tu as raison, comme toujours, en effet la Versys est à peine plus haute de selle que la Ninja 1000 SX (sur laquelle je n'avais pas totalement les deux pieds à plat au sol) mais cependant, le ressenti est en effet très différent.
Capdefera Tu me dis :
Mais par contre, vous l'aurez sans doute remarqué, Bill et toi, mes récits sont en général teintés d'un brin d'enjolivage et de certaines exagérations. C'est ce qui fait le ressort comique. Alors oui j'en rajoute (des kilotonnes), mais j'étais quand même pas du tout à l'aise sur cette grande Kawa...
Bill, tu as raison, comme toujours, en effet la Versys est à peine plus haute de selle que la Ninja 1000 SX (sur laquelle je n'avais pas totalement les deux pieds à plat au sol) mais cependant, le ressenti est en effet très différent.
Capdefera Tu me dis :
En fait j'en sais rien, chuis jamais monté sur une GS ni sur une Africa Twin.Capdefera a écrit:je n'ai par contre pas du tout le souvenir d'une moto plus haute qu'une GS ou que ma 1000 Africa Twin actuelle.
Mais par contre, vous l'aurez sans doute remarqué, Bill et toi, mes récits sont en général teintés d'un brin d'enjolivage et de certaines exagérations. C'est ce qui fait le ressort comique. Alors oui j'en rajoute (des kilotonnes), mais j'étais quand même pas du tout à l'aise sur cette grande Kawa...
Dudu- Messages : 131
Date d'inscription : 11/06/2021
Age : 55
Localisation : Gascon... comme la lune !
Re: WEPOKA 2e Essai
Lors de l'essai de la Versys 1000, j'avais beaucoup apprécié la prise en mains facile ne nécessitant aucun temps d'adaptation. C'est une bécane avec laquelle j'aurais pu partir immédiatement à deux en voyage; ça n'est pas le cas par exemple de la Tracer 9 GT sur laquelle je ne me sens pas bien du tout et dont le moteur a un caractère trop violent pour mon usage tourisme d'une moto.
capdefra- Messages : 5170
Date d'inscription : 10/10/2015
Age : 68
Localisation : Hautes-Alpes: GAP
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