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en Belgique, il freine fort......On nous prend piur des C...
tout est Là : https://medium.com/@alexandrelenoir_17523/les-petits-arrangements-de-la-sécurité-routière-avec-la-science-niveau-3è-77442577ef37
Les petits arrangements de la Sécurité Routière avec la science (niveau 3è)
Alexandre Lenoir
Alexandre Lenoir
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Jun 28, 2018 · 10 min read
Quand on roule moins vite, on freine plus court. Évidemment, personne ne conteste cette réalité physique qu’exploite la Sécurité Routière pour justifier en partie le passage de la vitesse maximale autorisée (VMA) de 90 km/h à 80 km/h sur le réseau routier secondaire en France. Et pourtant…
Afin de démontrer de façon incontestable cette Lapalissade, la Sécurité routière a fait appel à la science. Des ingénieurs d’UTAC-CERAM ont ainsi mis en situation de freinage la même auto à 80 km/h, puis à 90 km/h, comme on peut le voir dans le petit film ci-dessous. Pour l’occasion, afin de garantir que le test n’est pas pipé et qu’il est reproductible, la voiture est robotisée. Comprenez par là que le freinage est piloté et mesuré par des machines qui, contrairement aux pauvres humains que nous sommes, ne faiblissent pas à l’attaque de la pédale de frein. Regardez-le, c’est important pour la suite :
Tests de freinage conduits par UTAC-CERAM pour la Sécurité Routière
“INCOMPRESSIBLES”
Ainsi, il faut 13 mètres de plus pour stopper un véhicule lorsque l’on roule à 90 km/h plutôt qu’à 80 km/h. Dans une infographie publiée sur son site, la Sécurité Routière enfonce le clou : cette distance est “incompressible” :
Infographie : Sécurité Routière
La Sécurité Routière évalue le temps de réaction entre la perception du danger et l’action sur la pédale de freine à 1 seconde. Pour calculer la distance d’arrêt, la distance parcourue durant cette seconde est donc additionnée à la distance de freinage qui, elle, correspond à la distance nécessaire pour passer d’une vitesse donnée à l’arrêt complet. Et, selon la Sécurité Routière, ces distances sont “INCOMPRESSIBLES”. Comprenez par là qu’il n’y a pas moyen de faire moins. Vous chercheriez à le faire que vous ne pourriez pas. Il vous faut ainsi 14 mètres pour passer de 50 à 0 km/h et jusqu’à 93 mètres lorsque la vitesse est de 130 km/h. Vous n’imaginiez pas que c’était autant ? À vrai dire, moi non plus. Et pour cause : c’est totalement faux.
Bien évidemment, et vous pouvez le constater tous les jours au volant de votre propre voiture (n‘en profitez pour autant pas pour réaliser au débotté vos propres tests de freinage d’urgence sur route ouverte, c’est dangereux), en cas de danger soudain vous freinez bien plus court, et heureusement. Mais alors, d’où proviennent ces valeurs “INCOMPRESSIBLES” avancées par la Sécurité Routière ? Pour le savoir, nous avons voulu interroger UTAC-CERAM qui a conduit ces tests au nom de la Sécurité Routière, mais “pour des raisons de confidentialité”, l’organisme a refusé de nous fournir le cahier des charges de l’exercice.
Extrait de l’email de réponse d’UTAC-CERAM (capture d’écran)
Nous avons donc adressé la même demande à la Sécurité Routière, laquelle ne nous a malheureusement toujours pas répondu à ce jour.
La science à la rescousse
Bon, puisque ces distances sont incompressibles, elles doivent forcément répondre à une réalité physique, à une science immuable du freinage dont, soit dit en passant, on ne s’était pas vraiment soucié jusque là car, nous avions l’impression que, de génération en génération, nos voitures freinaient mieux. Inconscients que nous sommes !
Essayons donc de traduire en chiffres les données fournies par la Sécurité Routière. Sur la même page, une autre infographie va nous donner une piste : c’est une vitesse de décélération de 7 m/s² (mètre par seconde au carré) qui permet à l’automobile de s’arrêter en 57 mètres lorsqu’on freine à 80 km/h. Pour la calculer, on met au carré la vitesse exprimée en mètre par seconde et on divise le tout par deux fois la distance de freinage, autrement dit D=V^2/2a. Ainsi, dans l’exemple de la sécurité routière, pour 35 m à 80 km/h, cela donne : 22^2/(2*35)=6,91 m/s^2. C’est donc un peu moins que les 7 m/s² annoncés, mais admettons. Ces 6,91 m/s^2 correspondent à une décélération de 0,7 g (1 g correspond à l’accélération de la pesanteur à la surface de la Terre, autrement dit à la gravité, dont g est ici l’initiale).
Ce bagage scientifique enseigné dès la classe de troisième à nouveau bien en tête, j’ai souhaité confronter cette accélération négative “INCOMPRESSIBLE” avec les résultats de tests que mes confrères ou moi-même aurions pu conduire par le passé, tout en me demandant pourquoi on s’évertuait finalement à tester le freinage des véhicules puisque de toute façon les experts de la Sécurité Routière, dont j’imagine qu’ils sont au moins tous allés jusqu’en classe de 3è, nous expliquent que les distances d’arrêt sont “INCOMPRESSIBLES”. Serait-ce que nous autres, journalistes, aimons à ce point perdre notre temps ?
Sorcellerie
Je commence par m’intéresser au Renault Captur, c’est-à-dire l’auto qui a servi à UTAC-CERAM pour réaliser les tests de freinage. Je n’ai pas moi même évalué son freinage de façon scientifique, mais étant à peu près certains que des confrères l’ont fait, je trouve rapidement une donnée qui m’intéresse directement chez mes amis de l’Automobile Magazine. Dans un comparatif publié en 2014, il est ainsi écrit que “en face [du Ford Ecosport, NDLR], le Captur conserve celle de l’efficacité pure grâce, notamment, à une monte pneumatique plus adhérente. Il freine, ainsi, beaucoup mieux: seulement 63 m pour s’arrêter depuis 130 km/h, c’est excellent et bien plus sécurisant que les 71 m requis par l’EcoSport.”
Le Renault Captur, tel qu’essayé par l’Automobile Mag en 2014
Tiens, tiens… 63 mètres à 130 km/h (10,28 m/s^2 et 1,05g) : le Captur de 2014 de l’Automobile Mag freinait donc plus court que le Captur 2018 de la Sécurité Routière, à qui il faut 93 mètres “INCOMPRESSIBLES” ? Sorcellerie !
Dans un article du 31 mai 2018 de l’hebdomadaire Auto Plus cette fois-ci, je découvre un autre test qui m’intéresse lui aussi directement puisqu’il s’agit de comparer les distances de freinage des automobiles compactes (Golf, Mégane, 308…) du marché. Qu’y apprend-on ? Que la meilleure compacte du marché en matière de freinage, en l’occurence la Hyundai i30, demande 60 mètres pour passer de 130 à 0 km/h, soit une décélération de 10,8 m/s^2 (1,1 g). Ça alors ! Sauf erreur, c’est encore trois mètres de mieux que les 63 mètres qui semblaient pourtant déjà impossibles à la Sécurité Routière.
Ces rigolos d’Auto Plus ont réussi à freiner plus court que les experts d’UTAC-CERAM
En 2008 mieux qu’en 2018 ?
En poursuivant mes recherches, je tombe sur une discussion de 2008, issue d’un forum Usenet (fr.misc.securite.routiere) et qui concerne précisément les distances de freinage. Dans cette discussion est notamment mentionné un Guide de l’acheteur publié en 2004 par l’Auto-Journal et dans lequel figure la distance de freinage de différents véhicules. Ainsi, une Subaru Impreza de l’époque avait besoin de 67,3 mètres pour passer de 130 à 0 km/h. Sur le même exercice il fallait 69,1 mètres à une Peugeot 206 RC, 67,8 mètres à une BMW M3, 68 mètres à une Clio DCi, 73 mètres à une Audi A4 TDI ou encore 80 mètres pour un Mercedes ML, soit 8,1 m/s^2 et 0,83g pour ce dernier. Oui, en 2004, il y a 14 ans (soit deux générations d’automobiles), un SUV de luxe parvenait donc lui aussi à réaliser l’impossible : compresser l’“IMCOMPRESSIBLE” en freinant plus fort que le Renault Captur robotisé d’UTAC-CERAM.
Par acquis de conscience, armée d’une vieille Lancia Y de 1998 et d’un logiciel capable d’interpréter les résultats d’un accéléromètre, j’ai réalisé un petit test de freinage d’urgence avec une vitesse initiale de 40 km/h (j’étais en ville, sur une avenue dégagée, avec une VMA de 50 km/h, mais il n’était évidemment 1) pas question de le faire à haute vitesse et 2) pas question non plus de mettre qui que ce soit en danger). Résultat : un pic de décélération enregistré à 0,8g dans une auto de 20 ans et 100 000 km, avec des pneus et des freins à l’état d’usage qui plus est.
Edit : selon Wikipedia qui cite L’album Williams-Renault de la Formule 1, (Éditions Robert Laffont), “En 1993, un test comparatif de freinage de 100 à 0 km/h a été réalisé par Renault entre une Twingo I, une Alpine A610 et une Formule 1 Williams. La voiture de série s’est arrêtée en 46 mètres, la sportive en 40 mètres et la Formule 1 en seulement 18 mètres.” Les 46 mètres à 100 km/h de la Twingo correspondent à une vitesse de décélération de 8,38 m/s^2.
La Belgique debout sur les freins
Je me suis alors intéressé à ce qu’il se passait à l’étranger et j’ai découvert une chose assez incroyable : les voitures freinent plus fort lorsqu’elles passent la frontière Belge ! À tout le moins, c’est ce que l’on pourrait penser en jetant un œil à l’infographie publiée sur le site de l’AWSR (l’équivalent belge de notre Sécurité Routière) et qui indique que, à 90 km/h la distance de freinage est de 39 mètres (8,01 m/s^2 et 0,82g), à comparer aux 45 mètres de notre sécurité routière.
Les distances de freinage telles qu’avancées par l’AWSR
Dans la Belle Province cette fois, l’Institut national de santé publique du Québec a publié en 2005 une étude sur l’impacte de la vitesse dans laquelle est reproduit ce tableau du Bureau de prévention des accidents Suisse (BFU) :
Tableau publié en 2005 par l’Institut national de santé publique du Québec
Selon ces données, la distance de freinage nécessaire à 80 km/h est de 31 mètres sur route sèche (7,8 m/s^2 et 0,8 g). Bien que l’on soit en Suisse, au Québec et en Belgique encore loin des valeurs relevées par la presse, on s’accorde cependant sur des chiffres plus élevé que les 7 m/s² “INCOMPRESSIBLES” de nos experts nationaux. Comment est-ce possible ?
Ma Sécurité Routière chez les yéyés
Oui, d’où vient cette décélération de 7 m/s^2 retenue par la Sécurité Routière pour ses tests puisque de toute évidence n’importe quelle voiture, même un peu ancienne, est capable de freiner beaucoup plus fort ? Un contributeur du forum Usenet cité ci-dessus a son idée sur la question :
La SR part sur une base des années 70, je pense qui est une
décélération de 7m/s².
En appliquant une décélération identique pour tous les véhicules, la Sécurité Routière occulte bien évidemment tous les autres facteurs qui influencent le freinage, tels le coefficient d’adhérence de la chaussée, la masse du véhicule, l’état et le type de pneumatiques, l’état et le type d’amortisseurs, le type de frein (à disque et/ou à tambours ? Combien de pistons, etc), la force appliquée sur la pédale de frein, la présence ou non d’un système d’anti-bloquage des roues, etc.
Certes, appliquer une décélération type a le mérite de faciliter le discours, mais pourquoi se baser sur des valeurs correspondant à des véhicules mis en circulation dans les années 1970 ? Protéger les plus vulnérables ? L’âge moyen du parc automobile français étant d’à peu près 9 ans, cela n’a évidemment aucun sens.
Violence routière
Il y aurait bien d’autres explications et j’en propose deux. La première, serait que nos experts chargés de la sécurité routière n’aient finalement jamais remarqué que les voitures bénéficient des progrès techniques issus de millions d’heures de recherches et développement réalisées par les ingénieurs chez les constructeurs et équipementiers. Ils apprécieront.
L’autres, plus cruelle, serait qu’on prend les français pour des imbéciles.
Nuls en maths, nuls en sciences physiques : les français peuvent gober n’importe quel chiffre auquel on donne une vague caution scientifique.
Et d’ailleurs, sur ce dossier, les experts de la Sécurité Routière se sont dépassés. En effet, les approximations ne concernent pas uniquement les distances de freinage. Comme l’a relevé mon excellent confrère Nicolas Meunier dans Challenges, la Sécurité Routière a également pris quelques liberté avec la violence de l’impact d’un choc qui serait “deux fois moins violent” à 90 km/h qu’à 80 km/h, ce qui est faux.
Article de Challenges.fr (Capture d’écran)
Sauf qu’asséner une contre-vérité ne la rend pas plus vraie pour autant. Comme l’a établi mon plumitif confrère, selon la règle qui veut que la violence d’un choc soit directement liée à l’énergie cinétique à dissiper (produit de la masse (ici du véhicule) et du carré de sa vitesse), la différence d’énergie à absorber en cas de choc pour un même véhicule entre 90 et 80 km/h est de 21 %. Vous avez dit deux fois plus violent ? Pour les esprits, sans doute…
Alors qu’en déduire ? Sans doute que, peu à l’aise pour justifier à l’aide de bases solides le passage de la VMA d’une partie des routes de 90 à 80 km/h, la Sécurité Routière a improvisé une série de justifications scientifiques pour cette mesure, quitte à prendre de sérieux raccourcis avec la réalité. Mais si les raisons ne sont pas si solides qu’elle le prétend, qu’elle pourrait bien être alors la finalité de cette mesure ?
Nota : La Sécurité Routière bénéficie évidemment d’un droit de réponse. Sa contribution serait notamment bienvenue pour nous expliquer comment ses voitures de test peuvent être amenées à freiner nettement moins bien que n’importe quelle automobile mise sur le marché ces 20 dernières années.
87
Sécurité Routière
Sciences
Freinage
80 Kmh
Les petits arrangements de la Sécurité Routière avec la science (niveau 3è)
Alexandre Lenoir
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Jun 28, 2018 · 10 min read
Quand on roule moins vite, on freine plus court. Évidemment, personne ne conteste cette réalité physique qu’exploite la Sécurité Routière pour justifier en partie le passage de la vitesse maximale autorisée (VMA) de 90 km/h à 80 km/h sur le réseau routier secondaire en France. Et pourtant…
Afin de démontrer de façon incontestable cette Lapalissade, la Sécurité routière a fait appel à la science. Des ingénieurs d’UTAC-CERAM ont ainsi mis en situation de freinage la même auto à 80 km/h, puis à 90 km/h, comme on peut le voir dans le petit film ci-dessous. Pour l’occasion, afin de garantir que le test n’est pas pipé et qu’il est reproductible, la voiture est robotisée. Comprenez par là que le freinage est piloté et mesuré par des machines qui, contrairement aux pauvres humains que nous sommes, ne faiblissent pas à l’attaque de la pédale de frein. Regardez-le, c’est important pour la suite :
Tests de freinage conduits par UTAC-CERAM pour la Sécurité Routière
“INCOMPRESSIBLES”
Ainsi, il faut 13 mètres de plus pour stopper un véhicule lorsque l’on roule à 90 km/h plutôt qu’à 80 km/h. Dans une infographie publiée sur son site, la Sécurité Routière enfonce le clou : cette distance est “incompressible” :
Infographie : Sécurité Routière
La Sécurité Routière évalue le temps de réaction entre la perception du danger et l’action sur la pédale de freine à 1 seconde. Pour calculer la distance d’arrêt, la distance parcourue durant cette seconde est donc additionnée à la distance de freinage qui, elle, correspond à la distance nécessaire pour passer d’une vitesse donnée à l’arrêt complet. Et, selon la Sécurité Routière, ces distances sont “INCOMPRESSIBLES”. Comprenez par là qu’il n’y a pas moyen de faire moins. Vous chercheriez à le faire que vous ne pourriez pas. Il vous faut ainsi 14 mètres pour passer de 50 à 0 km/h et jusqu’à 93 mètres lorsque la vitesse est de 130 km/h. Vous n’imaginiez pas que c’était autant ? À vrai dire, moi non plus. Et pour cause : c’est totalement faux.
Bien évidemment, et vous pouvez le constater tous les jours au volant de votre propre voiture (n‘en profitez pour autant pas pour réaliser au débotté vos propres tests de freinage d’urgence sur route ouverte, c’est dangereux), en cas de danger soudain vous freinez bien plus court, et heureusement. Mais alors, d’où proviennent ces valeurs “INCOMPRESSIBLES” avancées par la Sécurité Routière ? Pour le savoir, nous avons voulu interroger UTAC-CERAM qui a conduit ces tests au nom de la Sécurité Routière, mais “pour des raisons de confidentialité”, l’organisme a refusé de nous fournir le cahier des charges de l’exercice.
Extrait de l’email de réponse d’UTAC-CERAM (capture d’écran)
Nous avons donc adressé la même demande à la Sécurité Routière, laquelle ne nous a malheureusement toujours pas répondu à ce jour.
La science à la rescousse
Bon, puisque ces distances sont incompressibles, elles doivent forcément répondre à une réalité physique, à une science immuable du freinage dont, soit dit en passant, on ne s’était pas vraiment soucié jusque là car, nous avions l’impression que, de génération en génération, nos voitures freinaient mieux. Inconscients que nous sommes !
Essayons donc de traduire en chiffres les données fournies par la Sécurité Routière. Sur la même page, une autre infographie va nous donner une piste : c’est une vitesse de décélération de 7 m/s² (mètre par seconde au carré) qui permet à l’automobile de s’arrêter en 57 mètres lorsqu’on freine à 80 km/h. Pour la calculer, on met au carré la vitesse exprimée en mètre par seconde et on divise le tout par deux fois la distance de freinage, autrement dit D=V^2/2a. Ainsi, dans l’exemple de la sécurité routière, pour 35 m à 80 km/h, cela donne : 22^2/(2*35)=6,91 m/s^2. C’est donc un peu moins que les 7 m/s² annoncés, mais admettons. Ces 6,91 m/s^2 correspondent à une décélération de 0,7 g (1 g correspond à l’accélération de la pesanteur à la surface de la Terre, autrement dit à la gravité, dont g est ici l’initiale).
Ce bagage scientifique enseigné dès la classe de troisième à nouveau bien en tête, j’ai souhaité confronter cette accélération négative “INCOMPRESSIBLE” avec les résultats de tests que mes confrères ou moi-même aurions pu conduire par le passé, tout en me demandant pourquoi on s’évertuait finalement à tester le freinage des véhicules puisque de toute façon les experts de la Sécurité Routière, dont j’imagine qu’ils sont au moins tous allés jusqu’en classe de 3è, nous expliquent que les distances d’arrêt sont “INCOMPRESSIBLES”. Serait-ce que nous autres, journalistes, aimons à ce point perdre notre temps ?
Sorcellerie
Je commence par m’intéresser au Renault Captur, c’est-à-dire l’auto qui a servi à UTAC-CERAM pour réaliser les tests de freinage. Je n’ai pas moi même évalué son freinage de façon scientifique, mais étant à peu près certains que des confrères l’ont fait, je trouve rapidement une donnée qui m’intéresse directement chez mes amis de l’Automobile Magazine. Dans un comparatif publié en 2014, il est ainsi écrit que “en face [du Ford Ecosport, NDLR], le Captur conserve celle de l’efficacité pure grâce, notamment, à une monte pneumatique plus adhérente. Il freine, ainsi, beaucoup mieux: seulement 63 m pour s’arrêter depuis 130 km/h, c’est excellent et bien plus sécurisant que les 71 m requis par l’EcoSport.”
Le Renault Captur, tel qu’essayé par l’Automobile Mag en 2014
Tiens, tiens… 63 mètres à 130 km/h (10,28 m/s^2 et 1,05g) : le Captur de 2014 de l’Automobile Mag freinait donc plus court que le Captur 2018 de la Sécurité Routière, à qui il faut 93 mètres “INCOMPRESSIBLES” ? Sorcellerie !
Dans un article du 31 mai 2018 de l’hebdomadaire Auto Plus cette fois-ci, je découvre un autre test qui m’intéresse lui aussi directement puisqu’il s’agit de comparer les distances de freinage des automobiles compactes (Golf, Mégane, 308…) du marché. Qu’y apprend-on ? Que la meilleure compacte du marché en matière de freinage, en l’occurence la Hyundai i30, demande 60 mètres pour passer de 130 à 0 km/h, soit une décélération de 10,8 m/s^2 (1,1 g). Ça alors ! Sauf erreur, c’est encore trois mètres de mieux que les 63 mètres qui semblaient pourtant déjà impossibles à la Sécurité Routière.
Ces rigolos d’Auto Plus ont réussi à freiner plus court que les experts d’UTAC-CERAM
En 2008 mieux qu’en 2018 ?
En poursuivant mes recherches, je tombe sur une discussion de 2008, issue d’un forum Usenet (fr.misc.securite.routiere) et qui concerne précisément les distances de freinage. Dans cette discussion est notamment mentionné un Guide de l’acheteur publié en 2004 par l’Auto-Journal et dans lequel figure la distance de freinage de différents véhicules. Ainsi, une Subaru Impreza de l’époque avait besoin de 67,3 mètres pour passer de 130 à 0 km/h. Sur le même exercice il fallait 69,1 mètres à une Peugeot 206 RC, 67,8 mètres à une BMW M3, 68 mètres à une Clio DCi, 73 mètres à une Audi A4 TDI ou encore 80 mètres pour un Mercedes ML, soit 8,1 m/s^2 et 0,83g pour ce dernier. Oui, en 2004, il y a 14 ans (soit deux générations d’automobiles), un SUV de luxe parvenait donc lui aussi à réaliser l’impossible : compresser l’“IMCOMPRESSIBLE” en freinant plus fort que le Renault Captur robotisé d’UTAC-CERAM.
Par acquis de conscience, armée d’une vieille Lancia Y de 1998 et d’un logiciel capable d’interpréter les résultats d’un accéléromètre, j’ai réalisé un petit test de freinage d’urgence avec une vitesse initiale de 40 km/h (j’étais en ville, sur une avenue dégagée, avec une VMA de 50 km/h, mais il n’était évidemment 1) pas question de le faire à haute vitesse et 2) pas question non plus de mettre qui que ce soit en danger). Résultat : un pic de décélération enregistré à 0,8g dans une auto de 20 ans et 100 000 km, avec des pneus et des freins à l’état d’usage qui plus est.
Edit : selon Wikipedia qui cite L’album Williams-Renault de la Formule 1, (Éditions Robert Laffont), “En 1993, un test comparatif de freinage de 100 à 0 km/h a été réalisé par Renault entre une Twingo I, une Alpine A610 et une Formule 1 Williams. La voiture de série s’est arrêtée en 46 mètres, la sportive en 40 mètres et la Formule 1 en seulement 18 mètres.” Les 46 mètres à 100 km/h de la Twingo correspondent à une vitesse de décélération de 8,38 m/s^2.
La Belgique debout sur les freins
Je me suis alors intéressé à ce qu’il se passait à l’étranger et j’ai découvert une chose assez incroyable : les voitures freinent plus fort lorsqu’elles passent la frontière Belge ! À tout le moins, c’est ce que l’on pourrait penser en jetant un œil à l’infographie publiée sur le site de l’AWSR (l’équivalent belge de notre Sécurité Routière) et qui indique que, à 90 km/h la distance de freinage est de 39 mètres (8,01 m/s^2 et 0,82g), à comparer aux 45 mètres de notre sécurité routière.
Les distances de freinage telles qu’avancées par l’AWSR
Dans la Belle Province cette fois, l’Institut national de santé publique du Québec a publié en 2005 une étude sur l’impacte de la vitesse dans laquelle est reproduit ce tableau du Bureau de prévention des accidents Suisse (BFU) :
Tableau publié en 2005 par l’Institut national de santé publique du Québec
Selon ces données, la distance de freinage nécessaire à 80 km/h est de 31 mètres sur route sèche (7,8 m/s^2 et 0,8 g). Bien que l’on soit en Suisse, au Québec et en Belgique encore loin des valeurs relevées par la presse, on s’accorde cependant sur des chiffres plus élevé que les 7 m/s² “INCOMPRESSIBLES” de nos experts nationaux. Comment est-ce possible ?
Ma Sécurité Routière chez les yéyés
Oui, d’où vient cette décélération de 7 m/s^2 retenue par la Sécurité Routière pour ses tests puisque de toute évidence n’importe quelle voiture, même un peu ancienne, est capable de freiner beaucoup plus fort ? Un contributeur du forum Usenet cité ci-dessus a son idée sur la question :
La SR part sur une base des années 70, je pense qui est une
décélération de 7m/s².
En appliquant une décélération identique pour tous les véhicules, la Sécurité Routière occulte bien évidemment tous les autres facteurs qui influencent le freinage, tels le coefficient d’adhérence de la chaussée, la masse du véhicule, l’état et le type de pneumatiques, l’état et le type d’amortisseurs, le type de frein (à disque et/ou à tambours ? Combien de pistons, etc), la force appliquée sur la pédale de frein, la présence ou non d’un système d’anti-bloquage des roues, etc.
Certes, appliquer une décélération type a le mérite de faciliter le discours, mais pourquoi se baser sur des valeurs correspondant à des véhicules mis en circulation dans les années 1970 ? Protéger les plus vulnérables ? L’âge moyen du parc automobile français étant d’à peu près 9 ans, cela n’a évidemment aucun sens.
Violence routière
Il y aurait bien d’autres explications et j’en propose deux. La première, serait que nos experts chargés de la sécurité routière n’aient finalement jamais remarqué que les voitures bénéficient des progrès techniques issus de millions d’heures de recherches et développement réalisées par les ingénieurs chez les constructeurs et équipementiers. Ils apprécieront.
L’autres, plus cruelle, serait qu’on prend les français pour des imbéciles.
Nuls en maths, nuls en sciences physiques : les français peuvent gober n’importe quel chiffre auquel on donne une vague caution scientifique.
Et d’ailleurs, sur ce dossier, les experts de la Sécurité Routière se sont dépassés. En effet, les approximations ne concernent pas uniquement les distances de freinage. Comme l’a relevé mon excellent confrère Nicolas Meunier dans Challenges, la Sécurité Routière a également pris quelques liberté avec la violence de l’impact d’un choc qui serait “deux fois moins violent” à 90 km/h qu’à 80 km/h, ce qui est faux.
Article de Challenges.fr (Capture d’écran)
Sauf qu’asséner une contre-vérité ne la rend pas plus vraie pour autant. Comme l’a établi mon plumitif confrère, selon la règle qui veut que la violence d’un choc soit directement liée à l’énergie cinétique à dissiper (produit de la masse (ici du véhicule) et du carré de sa vitesse), la différence d’énergie à absorber en cas de choc pour un même véhicule entre 90 et 80 km/h est de 21 %. Vous avez dit deux fois plus violent ? Pour les esprits, sans doute…
Alors qu’en déduire ? Sans doute que, peu à l’aise pour justifier à l’aide de bases solides le passage de la VMA d’une partie des routes de 90 à 80 km/h, la Sécurité Routière a improvisé une série de justifications scientifiques pour cette mesure, quitte à prendre de sérieux raccourcis avec la réalité. Mais si les raisons ne sont pas si solides qu’elle le prétend, qu’elle pourrait bien être alors la finalité de cette mesure ?
Nota : La Sécurité Routière bénéficie évidemment d’un droit de réponse. Sa contribution serait notamment bienvenue pour nous expliquer comment ses voitures de test peuvent être amenées à freiner nettement moins bien que n’importe quelle automobile mise sur le marché ces 20 dernières années.
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Re: en Belgique, il freine fort......On nous prend piur des C...
j'ai tous lu ,si,si ! ma conclusion on nous prend pour des cons
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Re: en Belgique, il freine fort......On nous prend piur des C...
Merci d'avoir fait l'effort gégégege28 a écrit:j'ai tous lu ,si,si ! ma conclusion on nous prend pour des cons
Comme ça je sais que j'ai rien raté
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Re: en Belgique, il freine fort......On nous prend piur des C...
C'est quoi le rapport avec la Belgique ?
Y a trop à lire et c'est mal écrit, on dirait du ...
Je pense à ce qui me gave, mais je veux pas me fâcher avec les potes qui pensent pas comme moi.
Tiens, il est où De Beliou ?
Y a trop à lire et c'est mal écrit, on dirait du ...
Je pense à ce qui me gave, mais je veux pas me fâcher avec les potes qui pensent pas comme moi.
Tiens, il est où De Beliou ?
_________________
Contrairement au cerveau, l'estomac te prévient quand il et vide.
Joe Derpi- Admin
- Messages : 3203
Date d'inscription : 10/10/2015
Localisation : Houssatourne en Belgique
Re: en Belgique, il freine fort......On nous prend piur des C...
Denis faut que tu arrêtes les copier/coller en 10 volumes y a personne (sauf Gégé) qui lit .. et ça soule !!
Laurence- Modo
- Messages : 6780
Date d'inscription : 09/10/2015
Age : 64
Localisation : Lille
Re: en Belgique, il freine fort......On nous prend piur des C...
Vu le titre, ça ne bousculera pas, pis tout lire, par solidarité avec Gégé, je l'ai fait.
Donc si d'aventure ce sujet au nom qui ne veut rien dire vous a attiré et que vous êtes arrivé jusqu'à ce post, sachez que la sécurité rentière française vous ment. Rien de nouveau donc.
Donc si d'aventure ce sujet au nom qui ne veut rien dire vous a attiré et que vous êtes arrivé jusqu'à ce post, sachez que la sécurité rentière française vous ment. Rien de nouveau donc.
Re: en Belgique, il freine fort......On nous prend piur des C...
Depuis le nuage de Tchernobyl qui s'est arrêté à la Frontière française, si le peuple n'a toujours pas compris qu'on le prend pour un con, que les fumée noire de Rouen, c'est comme le Médiator, c'est bon pour la santé, alors honnêtement, il n'y a plus rien a faire...
F²X qui a tout lu et qui n'a rien vu de nouveau sous le soleil.
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F2X- Messages : 3767
Date d'inscription : 03/02/2016
Age : 64
Localisation : CRETEIL
Re: en Belgique, il freine fort......On nous prend piur des C...
gege28 a écrit:j'ai tous lu ,si,si ! ma conclusion on nous prend pour des cons
Moi aussi j'ai tout lu, faut dire qu'il pleuvait, et ça augmente aussi sûrement le temps de lecture que la distance de freinageFlat-win a écrit:Vu le titre, ça ne bousculera pas, pis tout lire, par solidarité avec Gégé, je l'ai fait.
Donc si d'aventure ce sujet au nom qui ne veut rien dire vous a attiré et que vous êtes arrivé jusqu'à ce post, sachez que la sécurité rentière française vous ment. Rien de nouveau donc.
Donc, on nous prend pour des cons avec notre argent.... à croire qu'on en est
Re: en Belgique, il freine fort......On nous prend piur des C...
Tant que l'homme fabriquera les machines il sera toujours, et quelque part, supérieur à sa creation !
Non ?
On dit pas "si tu freine t'es un con" ?
Non ?
On dit pas "si tu freine t'es un con" ?
Philenmob- Messages : 331
Date d'inscription : 02/03/2016
Localisation : La Rochelle
Re: en Belgique, il freine fort......On nous prend piur des C...
Ne serait ce pas plutôt:Philenmob a écrit:
On dit pas "si tu freine t'es un con" ?
Si tu freines t'es un lâche,
Si tu freines pas, t'es un con?
Xav72- Messages : 69
Date d'inscription : 07/05/2019
Age : 51
Localisation : Entre Ciney (Be) et Saint Céré (Fr)
Re: en Belgique, il freine fort......On nous prend piur des C...
Texte certes un peu long
au demeurant bien instructif
comme quoi l'avis des experts (souvent autoproclamés) mérite discussion
et droit de réponse
et les comparaisons internationales enrichissent indéniablement nos compréhensions
Bonne route
au demeurant bien instructif
comme quoi l'avis des experts (souvent autoproclamés) mérite discussion
et droit de réponse
et les comparaisons internationales enrichissent indéniablement nos compréhensions
Bonne route
JFV9- Messages : 92
Date d'inscription : 12/10/2015
Age : 62
Localisation : marseille / vaucluse quelques fois
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